Quels sont vos sentiments après cette cérémonie d’hommage rendue par la communauté sportive et les autorités camerounaises?
Je suis très fier. On m’avait dit que j’étais attendu mais je ne pouvais pas imaginer l’ampleur de cet accueil. Il me revient de remercier le gouvernement camerounais qui a bien voulu organiser cette cérémonie en mon honneur. Je ne peux pas oublier ce qui s’est passé à l’aéroport de Nsimalen à mon arrivée, samedi. Tous mes compatriotes sont derrière moi et ça me donne encore plus d’énergie pour affronter cette mission qui m’a été confiée par la FIFA.
Vous avez dit, pendant votre discours, que les mots ne peuvent pas traduire ce que l’on ressent dans le cœur…
C’est à vous d’interpréter cette phrase car on peut avoir dix interprétations différentes. Mais je suis content de savoir que toute la nation est derrière moi. A commencer par le premier des Camerounais. C’est l’occasion de remercier le chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya, parce que c’est lui qui a autorisé cette mobilisation des membres du gouvernement et du mouvement sportif camerounais. Et il faut reconnaître que c’est le président qui a donné cette opportunité au ministre des Sports pour que cette cérémonie ait lieu.
Les distinctions, vous en avez eu partout. Est-ce une distinction de trop ?
Je peux avoir toutes les distinctions du monde mais rien ne vaut ce que la nation a organisé pour moi. C’est plus important que tout. Ce que le Cameroun a fait pour moi est au-dessus de tout. La Fifa traverse une crise assez difficile et c’est dans ces moments-là que le peuple camerounais a témoigné sa reconnaissance envers ma personne et l’honneur qui m’a été accordé par la communauté internationale. Il me revient désormais de ne pas décevoir cet honneur. Je ne sais pas pour combien de temps, mais comme cela été souligné, c’est à titre intérimaire. Il me revient de mener le bateau à bon port avec toutes les reformes qui sont initiées par la Fifa
Qu’en est-il de ces réformes justement ?
Ce sont des reformes de gouvernance. La commission des reformes existait avant que je n’arrive. Le Comité exécutif a créé cette importante commission qui planche sur la question depuis deux mois. Il reste une dernière réunion avant que nous ne recevions le fruit de toutes ces réflexions. Le Comité exécutif va ensuite entériner ces reformes avant de les soumettre au congrès. La presse a amplifié les problèmes de la Fifa. Ce n’est pas la Fifa en tant que tel mais des individus qui n’ont pas été corrects. Mais la presse parle de la Fifa. Il y a bien des gens à la Fifa, la majorité d’ailleurs, qui n’ont pas été touchés du tout par ce qui s’est passé. Nous initions ces reformes pour qu’il n’y ait plus ce genre de comportements vis-à-vis de notre institution
Qu’en est-il de votre avenir à la CAF ?
J’étais la semaine dernière à une réunion du Comité exécutif de la CAF et de l’ensemble des commissions. J’ai voulu céder la place à mon premier vice-président mais le Comité exécutif a refusé en disant que le délai était très court. Ce n’est pas nécessaire de donner l’intérim. C’est pour cela que je reste. Je vais me plier en quatre pour pouvoir assumer les deux fonctions.
Les candidats se sont déclarés mais la CAF a décidé d’attendre. Pourquoi ce choix ?
Les candidats se sont manifestés mais il y a une commission électorale qui doit valider les candidatures. Nous ne pouvons pas nous précipiter si cette commission ne reconnait pas un tel parce qu’il a été impliqué dans une affaire ou n’a pas respecté toutes les conditions. Nous avons quatre mois encore avant les élections. Pourquoi se précipiter ? C’est une position très sage de la part de la CAF d’attendre que toutes les conditions soient réunies pour que nous puissions prendre toutes les décisions en connaissance de cause. Seuls des néophytes en la matière peuvent se précipiter.
Le fait qu’il y ait deux Africains est-il un motif supplémentaire de fierté ?
C’est une fierté supplémentaire mais la CAF a été très claire envers le premier candidat (Musa Bility, ndlr). Nous lui avons dit qu’il n’est pas le candidat de la Confédération et nous lui avons souhaité bonne chance. Pour nous, il ne remplissait pas les conditions requises. C’était une ambition personnelle que nous n’avons pas voulu partager. Nous maintenons notre position. Pour le moment, nous savons que nous avons un candidat qui s’est manifesté, Mr Tokyo Sexwale, qui est quand même une personnalité au parcours exemplaire. Il est aussi dans le système de la Fifa puisqu’il lui a été confié le gros dossier de la réconciliation entre Israël et la Palestine. Ce sont autant d’atouts qu’il a pour lui mais ça ne veut pas dire qu’on s’est prononcé.
Josiane R. MATIA