L’information circule et se fait pressante à la veille du dévoilement de chaque sélection par Jean Paul Akono, le Sélectionneur National. Celle du monnayage des sélections. Au delà de cette réputation qui semble coller à la peau du Champion Olympique 2000 à chacun de ses passages dans les différents niveaux des sélections nationales, Camfoot a voulu donner la parole à l’un des joueurs dont le nom fut récemment invoqué lors du stage des Lions en Macédoine. Indexé, Guy Moussi, le jeune milieu de terrain franco-camerounais de Nottingham Forest en Angleterre apporte ici un démenti à ces rumeurs. Interview.
En tant que footballeur professionnel d’origine camerounaise, quel intérêt portez-vous à l’endroit de l’équipe nationale du Cameroun?
Je tiens tout d’abord à me présenter parce que beaucoup ne me connaissent pas. Je suis Guy Moussi, jeune footballeur franco-camerounais, né en France en 1993 dans la région parisienne. Enfant de deux parents camerounais dont la maman qui est bamiléké de Bafang et le papa qui est Douala. Je suis issu d’une famille de trois enfants, dont une fille et deux garçons. Je suis venu au Cameroun plusieurs fois dans mon enfance notamment à Bonabéri, Bépanda, Deido et également au village à Bafang. Depuis enfant, j’ai toujours eu de l’admiration pour la sélection nationale camerounaise. J’ai grandi en regardant les Patrick Mboma, Marc Vivien Foé etc. J’ai toujours suivi la sélection du Cameroun et je crois que pour moi ce serait une énorme fierté de pouvoir l’intégrer un jour. Ce serait ma plus grande récompense en tant que footballeur. Parce que tout footballeur rêve toujours de porter et de défendre les couleurs de son pays un jour. Mais, être dans la sélection, ça se mérite. Ce sont des ambitions que je me suis fixées cette saison.
Des échos au Cameroun laissent entendre que vous avez été approché par Jean Paul Akono qui vous aurait demandé de l’argent pour faire partie de la sélection nationale. Comment réagissez-vous face à cela?
Vous faites bien de me poser cette question parce que j’en ai entendu parler ici en Angleterre. Des informations comme quoi j’aurai monnayé le sélectionneur pour faire partie des Lions Indomptables. Je réponds au grand jamais. Jamais je ne l’ai rencontré. Jamais je ne l’ai déjà vu si ce ne sont des images à la télévision ou des photos sur internet. Par contre, j’ai eu monsieur Akono au téléphone il y a quelques temps, et franchement ça m’a fait plaisir. Je suis beaucoup la sélection du Cameroun et je crois que le sélectionneur ne suit pas beaucoup les performances des autres joueurs qui ne sont pas trop médiatisés. Son appel m’a fait un choc. C’était un véritable honneur. Il m’a dit qu’il était entrain de recenser certains bons joueurs qui évoluent en Europe. C’était juste une prise de contact. Rien de plus. Je n’ai jamais parlé d’argent avec M. Akono. C’est fou ce que les gens sont capables d’inventer des rumeurs qui n’ont totalement rien à voir avec la réalité.
Qu’est-ce que ça vous fait de savoir que le Cameroun ne participe pas à la CAN, pour la deuxième fois d’affilée?
C’est une grande douleur pour moi. A Paris, j’ai grandi avec beaucoup de frères africains. Pendant les heures de gloire du Cameroun, je charriais toujours mes amis africains. Je leur disais par exemple que les Lions sont vraiment indomptables, que même le Brésil ne pouvait pas les effrayer. Parce qu’on réussissait à tout gagner. Maintenant, c’est assez frustrant de savoir que notre sélection a du mal à avancer. Le Cameroun a perdu de sa ferveur et de sa notoriété. Et ça, ça me fait mal. Parce que maintenant, c’est moi qui suis charrié par mes amis qui me chantent à longueur de journée qu’on ne va pas à la CAN. Mais je pense que ça va s’arranger parce qu’on a vraiment beaucoup de bons joueurs. Le football camerounais n’est pas mort. Il n’est pas fini. Il faut que tout le monde s’y mette dans le bon sens.
Parlez nous de votre parcours professionnel, notamment de la saison en cours. Quel bilan dressez-vous?
J’avais six ans quand j’ai commencé le football. A 14 ans, j’ai intégré le Centre de formation de football de Paris. Dès ma première année j’ai été capitaine dans l’équipe des moins de 15 ans. Puis j’ai fais une deuxième année chez les moins de 17 ans en National avant d’être recruté par Angers de 2002 à 2008. A 18 ans je suis devenu professionnel. J’ai fait quatre saisons à Angers en deuxième division en France avant d’être acheté par Nottingham Forest en 2008 en Angleterre. Cette saison, le bilan est positif. Notre objectif est de remonter en Premier League. On est plongé dans la réalisation de cet objectif. Tout se passe bien jusqu’ici. Tout le monde essaie de jouer à bien son rôle pour la réalisation de cet objectif commun. Nous sommes sur la bonne voie.
Réalisé par Arthur Wandji, par téléphone
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