Après avoir tenu en échec Sable de Batié hier à Douala, le Secrétaire Générale de Cotonsport de Garoua, Gilbert MAINA, nous parle de la prestation de son équipe ainsi que de la recette qui fait le succès de son club, saison après saison. Dans cet entretien, ce dirigeant du club de Garoua, qui avait été récemment agressé physiquement par Théophile Abéga (DG du Canon), revient sur l’incident malheureux du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé…
Camfoot.com: Au terme de cette première journée en coupe de la confédération entre Sable de Batié et Cotonsport de Garoua, quelle appréciation faites-vous?
Gilbert MAINA: Cette rencontre pour moi ne reflète pas vraiment le vrai visage du niveau du football camerounais. Cotonsport est une grande machine vue ses dernières prestations, je trouve que nous avons joué en dessous de nos capacités. Bon je crois aussi que c’est l’état du terrain qui n’était pas bon; si s’était sur du bon gazon comme à Garoua, on aurait pu faire mieux.
Camfoot.com: Au regard du jeu déployé par votre équipe, peut-on savoir ce qui n’a pas marché?
G.M: En dehors du gardien de but qui s’est battu, tous les autres compartiments n’ont pas bien marché; je ne sais pas ce que mes enfants ont mangé. Quand je compare le match d’hier aux trois derniers matches que mes joueurs ont livré, ceci n’est vraiment pas le réel niveau de Cotonsport.
Camfoot.com: Votre prochain adversaire sera HEARTS OF OAK du Ghana à Garoua. Comment entrevoyez-vous cette rencontre?
G.M: En jouant à domicile, nous allons pouvoir mettre la batterie en marche pour remporter la partie parce que là c’est un championnat qu’il faudra chercher des points. Nous avons déjà un point et notre adversaire compte trois. On devra tout faire pour vaincre et nous positionner.
Camfoot.com: Le phénomène de l’exode massif des joueurs vers l’étranger est de plus en plus récurrent. Votre équipe n’est pas épargnée avec le départ de TCHANGO, ALNOUDJI et AMUNGWA. Peut-on savoir leur destination?
G.M: Pour le cas de TCHANGO et ALNOUDJI, ils sont revenus pour faire leur santé et repartir. Ce n’était pas pour rester dans Cotonsport. Comme ils sont de Garoua, ils étaient obligés de chercher un grand club pour leurs entraînements et retourner à l’étranger. Il ne faut pas compter ces deux joueurs dans notre effectif. Mais par contre, AMUNGWA qui a fuit n’a pas demander la permission à un dirigeant quelconque. On ne sait pas dans quelle direction il est parti. Nous l’attendons de pieds fermes car il aura des comptes à rendre.
Camfoot.com: Pourtant les noms de ces joueurs sont inscrits à la CAF comme joueurs de Cotonsport. Des sources révèlent qu’ils sont en Europe.
G.M: G.M: Je suis d’accord avec vous, ils étaient dans notre effectif mais c’est n’était pas pour rester pendant toute la saison. Ils étaient de passage, on les a aidé à refaire leur santé physique et psychologique pour repartir. Je sais que TCHANGO doit être en Turquie et je crois aussi qu’ALNOUDJI qui était en France (Istres) doit être aussi en Turquie.
« Théophile ABEGA a dit que c’était un hors jeu flagrant; il a commencé à vociférer des injures en venant vers moi me dire qu’il va me taper… »
Camfoot.com: Parlons du championnat de D1 où vous êtes classés 3ème après six journées. Après votre victoire devant Canon de Yaoundé (4-0), le public a assisté à une échauffourée entre Théophile ABEGA et vous. Peut-on savoir les mobiles de ce geste?
G.M: Je vous dirais que ce sont des gestes malheureux qui arrivent au niveau du football camerounais entre dirigeants de clubs. On ne devait pas arriver jusqu’à là et je crois que c’est un malentendu entre nous, sur des appréciations de hors jeu au cours de cette rencontre. Sinon il n’y a pas de raisons quelconque… Théophile ABEGA a dit que c’était un hors jeu flagrant, il a commencé à vociférer des injures en venant vers moi me dire qu’il va me taper. Ensuite il est allé vers ESSOMBA EYENGA; non content que ce dernier lui ai dit la vérité que je n’ai rien fais, il lui a également promis de le battre. Ce sont des gestes malheureux qu’on ne devrait pas voir à la tribune entre les dirigeants.
Camfoot.com: Quel est l’état de vos relations aujourd’hui?
G.M: Je ne n’ai pas de relation particulière avec lui, on se rencontre quand il y’a une rencontre de football sinon on ne se verrai pas. Il est à Yaoundé et moi je suis à Garoua; je n’ai pas de contact avec lui. Peut-être on peut avoir des contacts quand un joueur de Cotonsport vient jouer dans Canon et vice versa. C’est à ce moment qu’on peut se téléphoner. Sinon on a aucune relation.
Camfoot.com: Cotonsport est sur trois fronts : le championnat, la coupe du Cameroun et la coupe de la confédération. S’il fallait faire un choix, quelle serait votre préférence?
G.M: Non, pour nous il n’y a pas de choix. Nous sommes engagés sur trois fronts, il faut remporter un titre chaque année. L’année dernière nous avions remporté deux titres sur les trois. Cette année, si on peut remporter un titre sur les trois, on ne lésinera pas sur les moyens. Si Dieu nous donne un ou deux titres cette année, on ne crachera pas dessus.
Camfoot.com: Qu’est-ce qui fait la force de Cotonsport de Garoua ?
G.M: Il y’a plusieurs facteurs qui interviennent dans une équipe. Il faut la discipline, les moyens financiers et une bonne organisation. Si vous avez de l’argent et que vous n’arrivez pas à organiser l’équipe, entretenir les joueurs, vous n’aurez pas des meilleurs résultats. Nous n’avons pas d’individualités, nous formons un groupe solide et c’est ce qui fait la force de Cotonsport.
Entretien mené par D. Ekoulé à Douala, ekoule@camfoot.com