Comme s’ils s’étaient donné rendez-vous, Gernot Rohr, José Cobos, Joseph Antoine Bell, tous des anciennes gloires de Ligue 1 française, se sont retrouvés le 5 mars dernier dans les tribunes du stade de la Réunification de Douala.
Assis sur un même banc, ils ont assisté à la qualification pour les 16èmes de finale de la Ligue des Champions Orange, de l’Union sportive de Bitam au détriment des Astres. Gernot Rohr a effectué le déplacement pour superviser certains joueurs de l’US Bitam qu’il envisage intégrer dans la tanière des Panthères du Gabon en vue de la CAN Orange 2012. Le technicien franco-allemand dont la sélection rencontre le Cameroun en amical fin mars, a aussi bien voulu évoquer le choc Sénégal – Cameroun du 26 mars à Dakar.
Gernot, vous vous êtes rendus pour la première fois au stade de la Réunification de Douala, pour quelle raison ?
Parce que j’ai pas mal de joueurs dans cette équipe de l’US Bitam qui peuvent prétendre à une sélection à l’équipe nationale du Gabon. D’ailleurs, il y en a qui ont été déjà sélectionnés par le passé avec les Panthères A et A’. J’ai plusieurs joueurs ici que je voulais voir dans un match à grand enjeu, contre un adversaire de qualité. Cette rencontre qui a été très intéressante, m’a permis de les voir, de les jauger et de savoir s’ils sont capables de me donner un coup de main avec l’équipe des Panthères A.
Y a-t-il des joueurs qui ont confirmé l’idée que vous aviez d’eux ?
Oui, je note qu’ils sont trois voire quatre qui peuvent prétendre figurer dans ma prochaine liste des 23. Permettez que je ne vous dévoile pas les noms tout de suite pour plusieurs raisons. On est en train de construire une équipe, en faisant appel à des joueurs locaux, parce que il n y’a pas tellement de professionnels gabonais dans le monde. Donc, nous suivrons de prés les locaux afin de sélectionner les meilleurs pour aller avec nous à la CAN 2012.
Comment procédez-vous à la prospection des joueurs ?
Je suis assidûment le championnat local. Beaucoup de matches se jouent à Libreville, la capitale. Mais, parfois, avec José Cobos (entraîneur adjoint en charge de la préparation physique, ndlr), nous allons voir également à l’intérieur des provinces. Avec tout mon staff, on suit le tournoi sous-régional de la Cemac, on suit les espoirs qui vont jouer les éliminatoires olympiques, on suit les juniors. Il y a donc beaucoup de matches à voir, pas seulement en Europe mais aussi sur place au Gabon et dans toute l’Afrique.
La sélection fanion du Gabon dont vous avez la charge est qualifiée d’office pour la phase finale de la CAN. Comment faites-vous pour vous préparer dans la perspective de cette compétition d’envergure ?
On se prépare à travers des matches amicaux. Des matches qui sont pour nous des matches importants. D’ici fin mars, on a une autre rencontre amicale en vue. Nous avons reçu de nombreuses propositions et nous avons aussi fait des demandes dans ce sens. (Un accord a été finalement trouvé avec les Lions Indomptables du Cameroun pour un match amical le 29 mars à La Courneuve, en région parisienne, ndlr).
Vous avez rencontré le Sénégal en amical au mois de novembre et vous affronterez le Cameroun le 29 mars. Quel est votre avis sur le choc entre ces deux sélections, le 26 mars prochain dans le cadre des éliminatoires de la CAN Orange 2012 ?
Ce sera un match piège. Seul l’équipe la plus maline et la plus prudente pourra s’en sortir. Le Sénégal devra faire attention à ne pas se laisser endormir par son statut de favori car les Lions Indomptables sont imprévisibles…
Dans l’ensemble, comment se présentent les préparatifs de la CAN dans le pays ?
La Coupe d’Afrique se prépare avec beaucoup d’application dans le pays, tant pour les structures que pour bâtir une équipe de football capable de défendre les couleurs gabonaises. Tous le pays est mobilisé pour amener les gabonais à recevoir cette CAN dans de bonnes conditions. Les stades sont en train de se construire, et ça avance bien. Nous sommes très confiants.
Propos recueillis par Nana Paul Sabin