Gérard Mbimi a passé ses trente premiers jours à la tête de l’encadrement technique de Mount Cameroon de Buéa le 9 juillet dernier. Depuis sa nomination pour une mission de sauvetage, le club dont il a la charge est toujours en ébullition après la phase aller du 46ème championnat de première division. A quelques jours de la reprise, le technicien caresse des ambitions africaines.
Camfoot.com: Comment vous sentez-vous après votre nomination à la tête de l’encadrement technique de Mount Cameroon de Buéa ?
Gérard Mbimi: C’est un plaisir pour moi d’avoir repris du service après une courte période de chômage. Je me suis engagé dans Mount Cameroon de Buéa à cause de son président, l’Honorable Foinding Calvin. C’est depuis le 9 Juin dernier que le contrat de performance a pris effet après avoir accepté toutes les conditions de travail. Ma mission est de restructurer l’équipe.
Camfoot.com: Vous aviez déjà séjourné dans cette province il y a quatre ans…
Gérard Mbimi: Oui. Après les déboires que j’ai eu avec l’Union de Douala, cela méritait de changer de milieu. Je connais très bien la province du Sud-ouest où j’ai séjourné en 2001 et conduit Victoria United de Limbé en première division. Je ne suis pas un étranger dans le paysage footballistique de cette province, car les gens semblent avoir gardé de très bons souvenirs de moi.
Camfoot.com: Quel bilan faites-vous après la phase aller de ce 46ème championnat de première division?
Gérard Mbimi: Sans aucune honte, le bilan sportif de mon équipe a été médiocre. Terminer la phase aller avec 18 points et en 13ème position au classement ne reflète pas la valeur d’un club comme Mount Cameroon de Buéa. Je pourrais apporter ma touche personnelle en reluisant l’effectif, pour ensuite imposer mon style de jeu.
Camfoot.com: Y a-t-il une explication sur cette position que l’équipe occupe?
Gérard Mbimi: Bien sûr. En début de saison, l’équipe avait un effectif pléthorique, soixante joueurs environ, ce qui rendait la tâche difficile aux entraîneurs en place qui n’ont pas pu faire un travail de fond.
Camfoot.com: Depuis votre arrivée dans le club vous courez toujours à la recherche de votre première vitoire…
Gérard Mbimi: Mount Cameroon de Buéa a aligné des performances médiocres depuis ma prise de fonction. Nous avons livré cinq matches pour quatre nuls et une défaite en coupe du Cameroun. L’entraîneur que je suis a passé le temps à observer les joueurs. Je suis confiant que l’équipe se métamorphosera à la phase retour.
Camfoot.com: Vous semblez tenir le rôle de sapeur pompiers?
Gérard Mbimi: Vous savez, je ne peux pas m’identifier en sapeur pompier parce que celui-ci arrive quand la maison est déjà livrée aux flammes, et il est difficile de récupérer ses biens. Je me considère comme un porte-flambeau. Mount Cameroon de Buéa a des difficultés sur le plan des résultats malgré les bons joueurs que nous disposons. Nous souffrons de l’effectif pléthorique. Mon travail consistera à ramener le groupe à 25 joueurs. Parmi ceux-ci, il faudra sortir l’équipe type pour la phase retour.
Camfoot.com: Il se raconte que dans l’Union de Douala où vous avez été limogé parce que vous n’étiez pas en bons termes avec vos collaborateurs. Comment sont vos rapports avec le staff technique de Mount Cameroon de Buéa?
Dans cette équipe, mes adjoints me considèrent comme leur « Père » parce que je suis leur aîné sur le plan professionnel et d’état civil. Ils ont beaucoup de vénération pour moi et nous travaillons de manière collégiale sur les aspects théoriques et pratiques et chacun joue un rôle défini par moi. Jusqu’à présent, je n’ai pas encore observé des déviations au niveau de mes collaborateurs comme ce fut le cas dans l’Union de Douala.
Camfoot.com: En tant que technicien, que pensez-vous du niveau de ce 46ème championnat après la phase aller?
Gérard Mbimi: Le championnat en poule unique n’a pas permis de rehausser le niveau de la compétition. Il n’ya pas eu des grands joueurs qui m’ont émerveille comme la saison dernière où le niveau était assez élevé. Je ne milite pas pour un retour à la formule d’un championnat en deux poules parce que je n’ai pas apprécié cette expérience de la Fécafoot.
Il y a eu un échec par exemple sur le plan de l’intégration nationale. Certaines équipes n’ont pas pu se rendre dans la province du Nord. J’ai remarqué quelques joueurs talentueux qui sortent du lot à l’instar de Mboudgui Dénis (l’actuel meilleur buteur), Nzekou Dimitri, Babanda, et les Séngalais de Cotonsport de Garoua. Mais j’estime qu’ils ont encore beaucoup à travailler.
Camfoot.com: Comment gérez-vous la trêve?
Gérard Mbimi: Au cours de ces deux semaines de trêve, nous travaillons les lacunes que nous avons observées pendant la phase aller plus précisément les cinq matches que j’ai eu à disputer. Nous essayons de corriger nos insuffisances. Nous allons revenir sur le travail de fond, la finition devant les buts et la cohésion du groupe parce que mes joueurs viennent d’origine diverse. Il faut qu’ils parlent le même langage footballistique.
Camfoot.com: Après votre élimination aux seizièmes de finale de la coupe du Cameroun, quel est votre défi pour cette phase retour?
Gérard Mbimi: A mon arrivée à Buéa, je m’étais fixer comme objectif de réaliser le même exploit de l’année dernière c’est-à-dire avoir une place africaine et disputer la coupe du Cameroun. Malheureusement, nous sommes éliminés de la coupe du Cameroun. J’ai le devoir de faire de Mount Cameroon de Buéa une équipe africaine cette saison. En dépit du retard de 20 points que nous accusons sur le leader Cotonsport de Garoua, nous pourrons nous rattraper en gagnant des matches. Tout est encore possible.
Entretien mené par D.Ekoule à Buéa