Quand nous le contactons ce samedi, il n’a plus de voix. Tellement il a crié et chanté vendredi, après la montée de Ligue 1. C’est donc par écrit que le milieu camerounais du FC Metz a accepté d’échanger avec nous. Il revient sur cette folle soirée, dresse un bilan personnel de la saison et parle du cas Christian Bekamenga qui pourrait retourner en Ligue 2. Entretien.
Un jour après la montée en Ligue 1, est-ce que l’heure est toujours à la fête dans la ville de Metz ?
Disons effectivement que la fête continue que ce soit pour les joueurs, les dirigeants ou encore les supporters. Parce que pour le club, il y a longtemps qu’une saison ne s’est pas terminée de cette manière. Nous ne sommes pas champions, mais l’un des objectifs majeurs de l’année était d’accéder en Ligue 1, c’est ce qui s’est passé et donc, la fête peut continuer aussi longtemps que possible. On a commencé à danser dans le vestiaire après le match à Lens (1-0), ensuite dans les loges du stade avec nos partenaires et durant tout le trajet jusqu’à Metz. Ç’a duré presque 5 heures en bus. Personne n’était fatigué. On aurait dit que nous n’avions pas joué ce soir-là. Nous voulions absolument communier avec nos supporters et c’est ce qu’il s’est passé une fois arrivé. J’ai perdu ma voix, tellement je chantais, criais.
On ressent dans vos propos que c’est presqu’une consécration pour vous…
Oui ! Personnellement, je suis très heureux. Je suis un joueur de première division. Or, ma dernière année en Turquie (au Kayseri Erciyesspor) s’est très mal terminée. Je me suis dit qu’il faut savoir prendre du recul pour mieux rebondir. J’ai accepté de rejoindre Metz parce que selon les informations que j’avais sur le club, les dirigeants s’étaient donné les moyens de mettre l’équipe dans de bonnes conditions afin que la montée puisse être possible. C’est cette ambition qui m’a séduite. Et je suis donc venu avec comme principal objectif, d’aider mes coéquipiers à accéder en Ligue 1. C’est chose faite.
Il s’en est pourtant fallu de peu, et Le Havre vous aurait chipé votre place. Croyez-vous que la chance y est pour quelque chose ?
Depuis le début de la saison, on a eu de nombreux scénarios qui ont tourné en notre faveur. C’est vrai qu’avec un but de plus, Le Havre passait devant nous. Cette équipe a réussi à marquer 5 buts et toucher les poteaux à 4 reprises face à Bourg en Bresse. On a eu de la chance oui ! Je crois que les Dieux du football nous avaient déjà choisi pour cette troisième place.
Avec 27 matchs joués cette saison en championnat, avez-vous le sentiment d’avoir livré une saison accomplie ou avez-vous quelques regrets ?
Je suis content de mes performances. Surtout du rôle que j’ai joué dans l’animation du jeu de mon équipe pendant toutes ces semaines. Je crois que j’ai retrouvé mon meilleur niveau, même si au fond de moi, je sais que je peux encore faire plus. Le seul regret que je peux avoir, c’est celui d’être arrivé à Metz à la fin du mercato, sans préparation collective dans les jambes. Heureusement, grâce à mon expérience, je me suis vite adapté. J’ai joué quelques matchs et j’ai prouvé. Le coach m’a tout de suite donné ma chance, et je l’ai saisie.
Qu’est-ce que ça vous fait cependant de savoir que votre coéquipier et compatriote, Christian Bekamenga pourrait rester en Ligue 2, étant donné que son club propriétaire, Troyes est encore relégué ?
Christian nous a beaucoup aidés depuis son arrivée en janvier. On aimerait tous qu’il reste avec nous, mais seulement, ça dépend des dirigeants. Pour moi, c’est bien qu’il ait été là au moment où on en avait besoin. Il a marqué des buts qui nous ont permis de gagner plusieurs matchs.
Entretien mené avec Arthur Wandji