Le récent voyage du directeur général de la fédération camerounaise de football (Fecafoot) en France avait suscité moult interrogations. Certains médias n’avaient pas hésité à annoncer que le Français avait quitté prématurément le bateau Fecafoot parce que dépassé par les évènements. Son retour la semaine dernière est venu mettre fin à toutes ces allégations. Precheur qui se dit d’abord surpris par ces rumeurs est plus que jamais déterminé à poursuivre sa révolution dans la tour de Tsinga.
Après près de deux semaines passées dans sa France natale, le directeur général de la Fecafoot a repris du service dans son bureau du deuxième étage de l’immeuble siège de la fédération à Tsinga. Lorsque l’on évoque sa prétendue fuite, l’ancien footballeur de haut niveau a ces mots. ‘’On fuit quand on a des choses à se reprocher. Mon contrat est de deux ans, s’il doit être résilié c’est avec l’accord des deux parties ». Il renchérit, ‘’ je ne suis pas le genre à fuir mes responsabilités, la preuve je suis là, je tiens à respecter mon contrat jusqu’au bout. Par contre s’il y’a divergences et que je n’ai pas de soutien, à ce moment je peux demander avec l’accord de la fédération à partir ».
Le français qui est d’une force mentale redoutable, n’est pas de nature à reculer devant l’obstacle, bien au contraire, face aux difficultés, il éprouve plutôt un besoin de relever le défi. A la question de savoir pourquoi il a choisi de voyager à une journée du championnat et juste après le dénouement du litige naît de la coupe du Cameroun entre Coton Sport de Garoua et Unisport de Bafang, la réponse du directeur général est claire : ‘’j’ai effectué une mission à la fédération française de football où j’ai eu l’honneur d’être reçu par les membres de cette fédération. J’ai eu des informations précises sur le fonctionnement des licences notamment pour ce qui est du logiciel des licences, nous avons également eu des informations sur le problème de Gazon qui nous tient à cœur… » A en croire le directeur général de la Fecafoot, son voyage pour la France n’avait rien de touristique. Il a mis le cap sur la France dans le but de préparer la prochaine saison. Sa véritable saison puisqu’il a pris celle qui s’achève en cours. Il n’hésite pas d’ailleurs à nous présenter tous les documents ramenés de son voyage. Pour ce qui est justement de la saison 2006, le français entend tout mettre en œuvre pour améliorer les choses. ‘’ Nous allons mettre en place un mécanisme pour améliorer les choses, ceci passe par la mise en place des bons textes organiques, un bon calendrier, nous allons mettre l’accent sur le football des jeunes, sur le football corpos, le futsal, le football féminin ».
Toujours pour ce qui est de la saison prochaine il poursuit ‘’ Nous allons aussi miser sur la formation des entraîneurs en travaillant avec la DTN. Le processus consistera à former des instructeurs nationaux, qui formeront les entraîneurs régionaux. Ces derniers formeront à leur tour les entraîneurs départementaux et même jusqu’au niveau des arrondissements. Le pays tout entier doit se doter des formateurs ; meilleurs les entraîneurs seront formés, meilleurs seront nos joueurs. Il faut éduquer le joueur dans le respect des règles ».
Patrick Precheur entend donc imprimer véritablement sa marque dès la saison qui démarre en janvier prochain. Mais par rapport à celle qui s’achève, il pense que côté finance que beaucoup de choses ont été faites, ‘’Notre priorité était les finances. On a remboursé déjà 63 millions de dettes, et pour les autres, à savoir, les arbitres, les clubs et les ligues provinciales, ils seront payés avant la fin de l’année ». Pour ce qui est de la même saison 2006, il entend prendre attache avec les présidents de clubs à travers l’ACPD (Association des Clubs de Première Division) pour préparer la saison en fonction de leur désir. Toutefois, il pense qu’il faut un cahier de charge pour nos clubs, même très souple, pour leur permettre de travailler en toute quiétude. On sait d’ailleurs que la première rencontre entre l’association des clubs de première division et Patrick Precheur à Bafoussam avait permis de stopper la violence qui grimpait dans les stades.
Precheur qui nous a reçu dans son bureau ne s’est pas montré gêné à répondre à toutes nos préoccupations, même les plus tendancieuses. À propos de ses rapports avec les membres du bureau du comité exécutif devenus selon certaines sources, exécrables, il répond : ‘’ Il y’a forcement des problèmes, la plupart du temps à cause de la liquidité (argent). Je les comprends, mais il faut savoir que pour assainir les finances, il faut que tout le monde se sacrifie. Que les gens m’en veuillent, ça peut se comprendre parce que je suis venu changer les mentalités. Mais lorsque j’ai un problème avec quelqu’un, je préfère le rencontrer et on en discute, au lieu d’aller crier dans les médias ». Il enchaîne pour parler de Louis Marie Ondoua ; ‘’ je n’ai aucun problème avec monsieur Ondoua. Ce qu’il dit dans les médias à mon sujet l’engage. Je fais appel à l’intelligence des amoureux du football, de faire attention à ceux qui crient plus fort que les autres et éviter la polémique parce qu’elle détruit le football ». Au procès d’incompétence et aux attaques donc il est souvent l’objet de la part de la presse et de certains dirigeants du football local, Precheur dit, ‘’On juge le maçon auprès du mur. Qu’on me laisse travailler et qu’on me juge ensuite. J’ai un vécu de footballeur et une expérience professionnelle qui me suffit largement pour diriger la Fecafoot. Pour les cinq premiers mois, le redressement est fait au niveau des finances… »
Le français est donc plus que jamais déterminé à imprimer sa marque à la Fecafoot, et ceci malgré les écueils qui jonchent son passage.