« On devrait aboutir à des règles démocratiques. La démocratie est une exigence de la Fédération internationale de Football amateur (Fifa). Ensuite, la manière dont nous avons travaillé devrait aboutir à un texte plus efficace, plus clair, pour la marche et le développement du Cameroun. Si les uns et les autres font bien leur travail, on devrait connaître moins de gaspillage. »
Et quand ces changements seront dévoilés?
Cela dépend de l’État maintenant, et de la Fifa. Ils sont en possession du texte. Nous, on a fini. Nous ne faisons partie d’aucune de ces institutions. Mais le plus tôt serait le mieux. Pour l’instant, ils restent confidentiels, jusqu’à ce que tout le monde soit d’accord. D’ailleurs, ce serait une bonne chose que tous ceux qui veulent en parler se donnent la peine de parcourir le texte déjà existant. Beaucoup de gens critiquent la Fécafoot sans connaître les règles actuelles.
Et pourquoi vous a-t-on choisi dans cette commission ?
Ayant été le premier à dénoncer les textes existants, depuis leur adoption, je pense que c’est une chose juste que j’en fasse partie.
En 1996, vous étiez candidat à la Fécafoot. Une certaine opinion pense que votre présence dans cette commission n’est qu’une façon d’établir des textes à votre mesure, pour un possible mandat à la tête de la Fécafoot.
Cela supposerait que je sois quelqu’un qui a l’habitude du favoritisme et de la mesquinerie. Dans ma vie, j’ai toujours montré une certaine honnêteté. Si j’ai gueulé, ce n’est pas pour refaire un mauvais texte, qui n’avantagerait que moi. On m’a chargé de rédiger un code de conduite, un peu comme un code de la route, pour que tout le monde le suive. Je ne revendique pas un texte à ma mesure, mais un texte qui me survive. Je travaille avec une commission que je n’ai pas choisie, et dont je ne suis pas le président. C’est l’État qui a choisi les membres selon les compétences. Si les règles sont en accord avec moi, c’est que ce qui est dit convainc tout le monde.
Mais serez-vous candidat ?
Ce serait la logique des choses. Avant, le texte n’était pas du tout en faveur du jeu démocratique. Si les conditions de notre texte, plus efficaces, plus transparentes, sont acceptées, il est possible que je sois candidat. Mais, je peux aussi être occupé à autre chose lors de la prochaine élection. La date dépend du gouvernement. Il y a eu un début d’élection qu’il a interrompu suite à de nombreuses fautes. Ce n’est que celui qui a annulé la dernière élection qui est habilité à donner son feu vert.
En tant que spécialiste du Football, comment voyez-vous ce phénomène de grosses équipes en difficulté, comme à l’Euro 2004?
Les grandes équipes ne le sont pas par décret, mais par succession de résultats positifs. Il ne faut pas toujours prendre les résultats, mais aussi la manière. L’Italie, l’Allemagne ou l’Angleterre ont été éliminées en jouant bien. Ce sont les petits qui ont grandi, pas les grands qui sont tombés ! En Afrique, ce sont les grands qui ont baissé de niveau.
Justement, comment redonner aux Lions indomptables leur carrure d’antan ?
Il faut d’abord qu’ils gagnent. Pour cela, quelque chose s’est effrité. C’est le rôle précis des encadreurs de voir ce qui ne va pas. De l’extérieur, je ne me permettrais pas de donner des leçons, mais il existe certains principes incontournables. C’est à celui qui est en charge de l’équipe de voir si les fondamentaux sont respectés. Je serais enclin à constater un certain laxisme, plus que l’indiscipline des joueurs. Eux, profitent de ce laxisme. C’est comme la famille de l’école buissonnière, si on changeait de parents, ce serait peut-être suivi.
Au fait, quelles sont vos activités en ce moment ?
Elles sont multiples. Justement, peut-être que le football pourrait me rattraper et me venir au secours… Sinon, j’ai mes affaires personnelles, ma famille, mon club, l’AS Babimbi, dont je suis aussi l’entraîneur. Je suis aussi consultant pour le foot à Rfi et à France Football.
Propos recueillis par Benoît Léty (Stagiaire)