L’ancien bras droit de Iya Mohammed est revenu sur les principales modifications adoptées par l’assemblée générale de la fédération camerounaise de football le 16 Mai dernier. Nous avons analysé les contours, évoqué les prochaines élections de 2013 avec celui qui a été le coordinateur des opérations électorales de 2009.
Sous l’influence de la FIFA, il y a eu d’importantes modifications adoptées lors de l’AG de la Fécafoot du 16 mai. Que peut-on retenir de ces modifications?
À mon avis, le changement le plus important, du point de vue institutionnel, porte sur la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, consacrée par l’article 22 alinéa 9 des nouveaux Statuts. Désormais, le président et les autres membres du Comité Exécutif ne sont plus membres de l’Assemblée Générale. Ils y sont admis comme observateurs, sans droit de vote.
Le nombre de membres du Comité exécutif a été modifié de 33 à 27 avec pour conséquence, entre autres, la suppression des places attribuées à l’association des arbitres et à celle des entraîneurs. Le Comité d’urgence voit le nombre de ses membres diminuer de 11 à 5.
Nous pouvons également relever la suppression de l’article 43 alinéa 2 de ces mêmes statuts qui conférait au Comité Exécutif le pouvoir de réviser les décisions prises par les organes juridictionnels de la Fécafoot. L’exemple le plus récent étant la révision de la décision de la commission de discipline relative à l’affaire du match amical avorté Algérie-Cameroun.
D’autres modification concernent directement l’élection du président de la Fécafoot, à l’instar de l’article 36 alinéa 1 des Statuts et les articles 5.3 et 7.2 du Code électoral.
Est-il plus facile, maintenant, d’être candidat à la présidence de la Fécafoot ?
On peut répondre par l’affirmative dans la mesure où certains facteurs « bloquants » ont disparu. Le nombre de parrainages nécessaires pour une personne non membre de l’AG qui souhaiterait être candidat à la présidence de la Fécafoot passe de 20 à 10. Avec la modification de la configuration du Comité exécutif, il est désormais beaucoup plus facile pour un candidat de composer une liste.
Au niveau de la gestion du processus électoral, le nouveau Code tout en interdisant aux membres de la Fécafoot de faire partie des commissions électorales, exige que ces membres soient élus par les différentes assemblées (départemental, régional, fédéral).
Roger Milla déclarait pourtant que même si le chef de l’État se portait candidat à la présidence de cette fédération, il ne gagnerait pas les élections …
Avec cette affirmation, il voulait certainement souligner le caractère presque insurmontable de certains « obstacles » pourtant prévus par les textes, surtout quand on a en face de soi le président sortant. Objectivement, je pense que les nouveaux textes rétablissent une certaine équité et qu’il est aujourd’hui beaucoup plus facile d’être candidat à la tête de la Fécafoot.
Comment avez vous vécu son éviction à la tête de la présidence d’honneur? Est ce que c’était une bonne idée de l’actuelle équipe dirigeante ?
Personnellement, je pense que cette éviction est une mauvaise chose, non seulement pour l’image de notre football, mais également pour la cohésion au sein de la grande famille du football Camerounais. Roger Milla est, pour notre football, un symbole fort de portée mondiale. N’avoir pas su ou pu gérer ses « humeurs » et s’être laisser aller à ce « jusqu’au-boutisme » est une faute politique.
La guerre des comités s’est installée dans les médias avec plus ou moins d’effets escomptés par ses initiateurs. Faut-il privilégier l’action légale qui passe par les élections de 2013 ?
Un proverbe de chez moi dit que quand vous creusez un trou pour piéger votre ennemi, il ne faut pas trop l’approfondir parce que vous pouvez également tomber dedans…. Je pense qu’il faut respecter les grands principes qui gouvernent le football-association dans le monde entier, notamment le recours aux élections pour choisir les dirigeants au sein des fédérations.
Aujourd’hui, des dirigeants élus sont en place depuis 2009 et leur mandat prendra fin en mai 2013. À mon sens, la meilleure chose à faire pour tous ceux qui veulent une alternance à la tête de la Fécafoot, c’est de préparer cette échéance comme il faut dans le strict respect des textes en vigueur.
Avez vous le sentiment que Iya Mohammed se présentera aux prochaines élections ?
C’est une décision personnelle qui revient à M. Iya. Je pense qu’il est le mieux placé pour répondre à cette question.
Par Stephen Sunou