Le tout nouveau président de l’Union Sportive de Douala s’exprimait après son élection à la tête des Kamakaï. Il parle entre autre de son rêve pour le club de New Bell, de ses ambitions à court et à long terme, de l’Association des Clubs de Première Division (ACPD), son plan d’action pour la saison qui commence, de ses autres responsabilités en dehors du football.
Quel est le sentiment qui vous anime après avoir obtenu les rênes de l’Union de Douala ?
Sentiment de satisfaction surtout. Vous savez notre équipe traversait des moments difficiles et il y a eu ce consensus autour de mon élection donc je suis très satisfait. Je pèse très bien le sens de la responsabilité qu’on m’a confiée. Je vais faire des efforts pour essayer de combler les différentes attentes de nos différents sympathisants.
Qui est Faustin Domkeu ?
Brièvement, je suis un Camerounais dans la quarantaine (45 ans en octobre), j’ai fait mes études à Douala au collège Libermann et au collège Saint Michel. J’ai poursuivi mes études supérieures en Russie où j’ai fait des études en mathématiques appliquées (PhD.). Puis j’ai eu cette chance d’enseigner à l’Université de Montréal au Canada pendant trois ans. De retour au pays suite au décès de mon père, j’ai essayé de monter des affaires avec succès… Passionné de football, j’ai eu cette ambition de bâtir un centre sportif dans le Ndé, et aujourd’hui je prends les rênes de l’Union de Douala.
Est-ce qu’on peut dire que vous réalisez un rêve ?
Pour vous répondre sincèrement, il y a mon jeune cadet qui m’avait dit à l’âge de 13 ans qu’avec la ferveur et la passion que j’ai pour le football et pour l’Union de Douala particulièrement qu’il ne sera pas surpris un jour que je devienne le président de l’Union. Pour lui c’est une réalité. Peut être par la grâce de Dieu j’étais appelé à cela, mais je dis que c’est avec le soutien de tous les membres du comité des sages, et surtout le président d’honneur et le président sortant parce que c’est lui qui a permis cette transition dans l’unité, la sportivité et la discipline.
Qu’est-ce qui vous a marqué lors de ce congrès ?
Les attentes. Vous avez vu malgré la forte pluie les gens qui sont venus. Le représentant de la Fecafoot a dit quelque chose qui m’a marqué, il a dit que certains clubs devraient suivre l’exemple de l’Union de Douala. Vous avez vu cette transition. Je suis de la génération de ceux né en 64, et la transition s’est faite dans l’unité la sportivité et la discipline. Vous savez le président Kamdem n’était pas obligé, il était élu pour 4 ans. Voilà une preuve qu’un parent peut céder la place à un jeune en lui demandant de continuer ce qu’il a commencé et qu’il n’a pas pu achever. Je vais essayer de mettre un peu ma touche.
Est ce que vous pensez que le soutien de Michel Kamdem est sincère ?
Je pense que c’est sincère, parce que comme je dis il faut le féliciter et lui dire vraiment merci, parce que il a permis que cette transition se prépare. Un congrès comme celui de l‘Union de Douala ne s’improvise pas.Il faut que je vous le dise aujourd’hui. Cela fait deux mois aujourd’hui qu’on prépare ce congrès. Je dois vous dire qu’on s’est efforcé pour que vous les journalistes, vous n’ayez pas l’information avant tout le monde, on a souhaité que l’information soit contrôlée et le président Kamdem a participé et a joué le jeu, il faut lui tirer le chapeau.
Si le Président Kamdem quitte le navire avant la fin de son mandat, c’est qu’il y a des problèmes dans l’Union, quels sont ces problèmes et qu’est-ce que le nouveau président que vous êtes compte faire pour y remédier ?
Non, ne parlons pas des problèmes disons plutôt que les souhaits des sympathisants de l’Union ne sont pas réalisés totalement. Ils ont ce rêve qu’ils ne vont pas attendre la fin de la saison chaque fois pour lutter contre la relégation. Ils estiment qu’on ne communique pas bien, que les comités de soutien sont abandonnés même si les dirigeants vont vous dire qu’ils font des efforts pour approcher tout le monde. Maintenant le linge sale s’est lavé en famille, et je dis que la priorité des priorités est la préparation de la saison. Deuxièmement, la redynamisation des comités de soutien; on va aller vers eux. La troisième chose qu’il faut est un siège social. On ne peut pas attendre des mois et des mois, on a 72 heures pour trouver un siège et 72 heures pour aménager, ce qui fait que d’ici la fin du mois au plutard je pourrais vous inviter et vous dire voici le siège de l’Union de Douala. On est à l’heure du multimédia et tout ce qui est multimédia il faut qu’on l’utilise pour l’Union de Douala, je parle de l’Internet, et je souhaite la même chose pour les autres clubs du Cameroun parce que c’est important si nous voulons moderniser notre football.
Ayant été nommé, n’avez-vous pas peur qu’on vous débarque de la même manière ?
Non, je n’ai pas peur, mais je suis conscient que demain si les choses ne bougent pas, il faudrait que je rende des comptes et là je suis d’accord. Il faut que çà bouge dans le bon sens, il faut tenir nos promesses. Je vais vous le dire en primeur, je tiens à ce que Bebbey Kingué signe dans l’Union, parce que pour moi c’est l’un des meilleurs joueurs à son poste aujourd’hui au Cameroun. Union de Douala se doit davoir une politique qui attire les grands joueurs. Il faut que nous soyons capables de faire rêver nos supporters, nos sympathisants.
M. Kamdem occupait également les fonctions de président de l’Association des Clubs de Première Division (ACPD). Nourrissez-vous également l’ambition de le remplacer à la tête de ce regroupement des présidents de clubs de D1 ?
Vous me posez cette question quelques heures après de mon élection je ne connais pas les textes de l’ACPD. Je sais que l’Union de Douala est membre de l’ACPD, et que c’est mon président qui en était le président de cette association. Les membres de l’ACPD vont décider dans la légitimité ce qu’il y a lieu de faire, aujourd’hui je ne peux pas tellement débattre de ce sujet mais je pense qu’ils prendront acte que je suis le nouveau président de l’Union de Douala.
Quel est le bilan financier et technique de l’équipe ?
Merci pour la question. Depuis 60 jours, nous travaillons dessus. Et quand je dis que depuis 60 jours nous travaillons, on ne se regardait pas dans les yeux pour manger les sandwich et boire les yaourts. On a beaucoup travaillé sur le plan financier.
Comme on vous a dit au congrès, le déficit administratif est de 1 milliard 400 millions. On a voté une motion qui demande l’audit et la motion a été voté.
On connaît aussi le déficit technique qui est de 15 millions de Frs CFA. Il y a des primes de certains qui n’ont pas été payés, et nous sommes en train de le régler. Pour vous dire que d’ici 4 jours on va terminer avec çà. On a fait l’inventaire des joueurs qui sont encore sous contrat, on a travaillé pour savoir comment on ferra rentrer de l’argent, notre fond marketing sera nos supporters. Nous lancerons l’opération 100 mille cartes bientôt.
Quel sera le budget de l’Union cette année ?
Rien n’est décidé. Mais pour une bonne saison il faut au minimum 150 millions de Frs cfa.
Quand on a été dans les couloirs de l’Union comme vous depuis le jeune âge et que maintenant vous présidiez aux destinées de l’équipe, c’est forcement qu’on a un dessein. Quel est votre rêve pour l’Union de Douala ?
Je vous remercie pour cette question. J’ai des ambitions pour le temps que je serai là, je veux laisser ma marque. Moderniser la gestion, gagner des titres, faire vibrer les supporters de l’Union. Vous savez si vous battissez une bonne équipe, les résultats suivront. Mais j’aimerai aussi livrer ce Centre sportif des Nassaras Kamakai. S’il y a les résultats, les gens vont adhérer. Mon rêve c’est de laisser un héritage positif.
Entretien mené par Guy Nsigué à Douala