De passage au Cameroun à l’occasion du match contre le Togo, l’avocat de Samuel Eto’o s’exprime en exclusivité à Camfoot.com sur plusieurs brûlants de l’heure. Le juriste espagnol parle du procès qui l’oppose au Fc Barcelone, des activités de son poulain, de sa carrière, etc.
Camfoot.com : Maître, qu’est-ce qui explique votre présence à Douala ?
José Maria Messalles : Chaque fois que je suis au Cameroun, je n’hésite jamais à passer à Douala voir notre centre de formation, la Fundesport créé par Samuel Eto’o depuis quatre ans. Cette visite d’aujourd’hui est aussi spéciale puisqu’il s’agit de faire la photo officielle du Centre de formation afin que cela serve aux médias, à nos partenaires et pour les archives. Par ailleurs, nous avons une visite spéciale de M. Giusseppe Guavardi, le directeur du centre de formation des jeunes footballeurs de l’Inter Milan qui est venu au Cameroun pour voir le travail que nous abattons à Douala.
Camfoot.com : Vous qui accompagnez Samuel Eto’o, pouvez-vous confirmer aux lecteurs de Camfoot qu’il a déjà réussi à s’acclimater à Milan ?
José Maria Messalles : Bien sûr ! L’acclimatation est totale. Vous savez, le climat de Milan et du Barcelone sont les mêmes. Donc, au niveau climat, il n’y a pas de souci. Et même sur le plan sportif, tout va bien. C’est vrai que le style de jeu du Fc Barcelone est un peu différent de celui de l’Inter Milan, mais le football, c’est la même chose partout. C’est pour cela que Samuel se sent à l’aise. Il est déjà à Milan avec toute sa famille et tout va bien pour lui. Il est content d’être à Milan.
Camfoot.com : Vous venez aujourd’hui avec le Directeur de centre de formation des jeunes de l’Inter Milan, est-ce à dire que vous signerez un partenariat pour que les jeunes de la Fundesport vont désormais au centre de formation de ce club italien ?
José Maria Messalles : C’est même la raison pour laquelle nous avons invité M. Giusseppe à Douala. Mais rien n’est encore décidé. Il est venu apprécier les joueurs de ses yeux pour évaluer leur talent. Il vient voir comment on travaille ici à Douala. Je crois qu’il y a lieu d’être optimiste au regard du talent de ces enfants.
Camfoot.com : Le nom de la Fondation va-t-il muter de l’espagnol en italien ?
José Maria Messalles : (Sourire). La Fondation ne va pas changer de nom. C’est une fondation de droit espagnol et camerounais. Il n’y a pas de raisons qu’on change de noms parce que Samuel Eto’o évolue aujourd’hui en Italie.
Camfoot.com : Qu’en est-il des 18 enfants de la Fundesport de Samuel Eto’o qui sont dans le centre de formation du Fc Barcelone ?
José Maria Messalles : Les enfants évoluent bien au centre de formation du Fc Barcelone et tout le monde est content. On est d’ailleurs entrain de demander à l’ambassade d’Espagne de donner des visas à d’autres enfants (deux) pour aller dans ce centre dans le cadre du partenariat qui lie le Fc Barcelone à la Fundesport de Douala. Il y a des joueurs tels que David Etok qui évoluent dans la catégorie « Juvénil » (junior) du Fc Barcelone, il a d’ailleurs inscrit un somptueux but l’autre jour et tous ses entraîneurs sont contents de lui [Pep Guardiola l’a d’ailleurs convié à la première séance d’entraînement de l’équipe première le 6 septembre dernier, ndlr].
Camfoot.com : Ne va-t-on pas voir tous ces enfants migrer bientôt vers le Centre de Milan pour où évolue désormais leur parrain Samuel Eto’o ?
José Maria Messalles : Non ! On ne fonctionne pas comme ça. Fundesport est une association de droit espagnole. Et elle va continuer à travailler sous ce régime. Mais on va commencer à ouvrir les horizons du côté de l’Italie. Cette politique d’ouverture a commencé d’ailleurs depuis l’année dernière. Nous avons en France par exemple déjà placé 2 enfants dans des centres de formation. Toujours l’année dernière, nous étions à un tournoi à Paris Saint Germain où nous l’avons gagné. Nous avions aussi participé à un tournoi en Corée du Sud. Aujourd’hui, nous prospectons aussi en Italie et tout cela entre dans notre politique d’ouverture.
Camfoot.com : Dans combien de mois, les premiers enfants de la Fundesport pourront-ils aller en Italie?
José Maria Messalles : Il faut que nous signions d’abord un contrat de partenariat avec l’Inter Milan pour que les enfants choisis évoluent là-bas sous la coordination des Italiens.
Camfoot.com : La Fundesport de Douala est en partenariat avec le Fc Barcelone. Cela ne va-t-il pas être en conflit avec le partenariat que vous vous apprêtez à signer avec l’Inter Milan ?
José Maria Messalles : Le partenariat avec le Fc Barcelone c’est jusqu’en juin 2010. Et jusqu’ici, nous sommes satisfaits de ce partenariat. Les deux parties se respectent beaucoup. Et j’espère que d’ici juin 2010, on va renouveler ce contrat. Et je ne vois pas pourquoi non plus on va changer la philosophie de notre travail, car ils sont contents des enfants qui sont déjà dans le centre de formation du club espagnol. Je suis d’autant plus content que l’un des tout premiers à aller en Espagne joue déjà dans la catégorie « juvenil ». Pour nous, c’est fantastique. Et comme je l’ai déjà dit plus haut, il n’y a pas de conflit entre deux parties. D’ailleurs, bien avant le départ de Samuel Eto’o du FC Barcelone, nous avons commencé le partenariat de la Fundesport avec d’autres pays.
Camfoot.com : Vous annoncez que tout va bien entre les deux parties, et pourtant, il y a un procès en gestation pour une affaire de primes de transfert évaluée à 2 millions d’euros (environ 3 milliards FCFA) qu’Eto’o revendique au FC Barcelone…
José Maria Messalles : Ce dont vous parlez n’a aucun rapport avec le Centre de formation. Mais concernant cette affaire, nous pensons que nous avons le droit de réclamer ces 2 millions d’euros qui découlent du transfert de Samuel Eto’o vers l’Inter Milan. Nous sommes dans notre droit, sinon, on ne devrait pas réclamer cet argent.
Camfoot.com : Quelle est la situation exacte actuellement concernant cette affaire ?
José Maria Messalles : On a déjà déclenché la procédure judiciaire. On ne connaît pas encore la suite, mais on est confiant que cela va aboutir. On aura gain de cause dans cette affaire.
Camfoot.com : Dans le cadre du déploiement de la Fondation Samuel Eto’o que vous présidez, il y a un projet de construction d’un complexe de formation à Kribi, la ville balnéaire. Mais, il y a un problème de litige foncier qui s’est déporté au tribunal. Qu’en est-il exactement ?
José Maria Messalles : On est là pour arranger les choses. Car il faut qu’on construise ce centre sportif pour aider les enfants. Nous savons que rien n’est facile. Nous sommes aussi contents du travail du coach Diallo (le coach de la Fundesport) puisque tout le monde reconnaît le talent du Centre de formation de la Fundesport. C’est la raison pour laquelle 18 enfants sont déjà dans des centres de formation en Espagne et L2 en France. Nous sommes optimistes que nous allons donner encore beaucoup de chance à d’autres enfants qui ont le talent.
Entretien mené par Éric Roland Kongou, à Douala