L’ancien directeur de l’école de football Brasseries du Cameroun, ancien Lions Indomptables et quart de finaliste du mondial italien (1990), Eugène Ekéké évoque les chances du Cameroun le 17 novembre prochain lors du match des barrages retours de la coupe du monde 2014 qui doit opposer au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé les Lions Indomptables aux Aigles de Carthage. Confiant, le « Renard de Valenciennes » suggère la tactique à mettre sur pied pour de mettre en déroute le bloc défensif tunisien avant, de prodiguer quelques conseils à Samuel Eto’o et ses coéquipiers.
Camfoot.com: Quelles sont les chances des Lions Indomptables le 17 novembre prochain contre les Aigles de Carthage ?
Eugène Ekéké : Les chances du Cameroun sont réelles. Parce que nous avons des joueurs capables de faire la différence au-delà, de la prestation collective. Actuellement, Samuel (Eto’o) a des bonnes jambes. On connait son talent. Quand il a de bonnes jambes et qu’il a envie comme il semble avoir envie, il peut faire la différence à tout moment. Il y a aussi Choupo Moting qui a une capacité de percussion et une capacité d’improvisation qui peut aussi faire la différence. Je ne sais pas dans quel état sont les autres joueurs mais, je n’ai cité que ceux-là. Ils peuvent faire basculer le match. Collectivement et défensivement, nous sommes costauds. L’essentiel est de ne pas prendre de but mais, d’en marquer.
Selon vous qu’est ce qui a fait défaut aux Lions Indomptables au match aller ?
Au match aller, je pense que nous avions obtenu quelques occasions. Dans la maitrise technique on n’est pas encore très bon. Et, cela se travaille. On n’a pas eu le temps, on n’a pas pu travailler cet aspect. Il y a aussi eu quelques problèmes dans l’approche du match. Les joueurs ont abordé le match comme s’il fallait rentrer de la Tunisie avec un score nul. C’est-à-dire ne pas perdre le match et jouer la qualification à Yaoundé. Je pense que c’est une posture limitant. C’est sans doute la raison pour laquelle, ils sont sortis du stade avec un sentiment de satisfaction. Ils sont allés à Radès pour réaliser un match nul. Ils l’ont obtenu et ils étaient contents. Pourtant, vous et nous qui regardions le match, on voyait qu’il y avait des possibilités de faire un coup. Mais, on n’a pas levé le frein à main.
Comment abordez le match retour ?
Sur le plan arithmétique, il ne faudrait pas prendre de but. Parce que si jamais la Tunisie parvenait à marquer un but, le prix à payer serait doublé. Un, zéro, nous sommes qualifiés. Mais, si la Tunisie marque un but, il faudrait que nous en marquions deux. Il ne faut certes pas prendre de but, mais, il doit falloir en marquer. On doit attaquer sans baisser la garde, c’est l’équation.
Quels conseils prodiguez-vous à vos jeunes cadets pour la semaine de stage qui démarrera dès demain mardi?
Il faut travailler sérieusement, s’organiser. Parce que les données sur le plan tactique sont claires dans ce match. Les Tunisiens ne vont pas venir en disant qu’ils vont marquer deux ou trois buts au Cameroun. Ils vont venir en se disant que, le Cameroun a l’obligation d’attaquer. Le Cameroun doit attaquer et mettre la pression etc. Les tunisiens viendront avec une organisation pour jouer bas. Ceci est évident. Maintenant, il y a des cas d’école. Quand une défense est renforcée, quand elle joue bas, comment la contourner ? Ceci rentre dans les fondamentaux de la formation de l’entraineur. Il doit falloir travailler sur ces éventualités. Il faut préparer les automatismes afin que les enchainements aillent vite. Au final, il ne faut pas avoir peur. Il faudrait avoir confiance en soi et être convaincu que ça doit passer. Cependant, il doit falloir connaitre le prix à mettre et être capable le jour J, à l’heure H de mettre ce prix.
Avez-vous communiqué avec quelques joueurs convoqués après la publication de la liste des 25 joueurs convoqués par Finke pour ce match ?
Non, je n’ai pas eu l’occasion de causer avec-eux.
Avez-vous au moins le sentiment qu’ils sont conscients de l’enjeu du match de dimanche ?
S’ils ne sont pas conscients, on n’a plus rien à faire là-dedans. Je pense qu’ils sont conscients. Cette génération a envie de faire une coupe du monde. Ça fait deux coupes d’Afrique des nations qu’on rate. Elle (cette génération) est entrain de passer à côté de l’espérance collective quelle doit vivre. Et, je pense quelle est consciente que c’est un moment important. Elle a besoin de cette expérience-là. Même si ce n’est pas pour gagner, elle a besoin de cette expérience collective et, elle doit beaucoup apporter pour la suite. Elle a envie d’être au Brésil. Le Brésil est cas même c’est le festival mondial où pendant deux à trois semaines, vous êtes mis en évidence et que le monde entier vous regarde. C’est quelque chose d’exceptionnel dans la carrière d’un joueur et je pense qu’ils en savent quelque chose. Ils voient l’intérêt d’aller au Brésil, d’abord pour eux avant de penser à la nation et au pays.
Entretien mené par James Kapnang à Douala