Le camerounais tempère l’euphorie, et rappelle qu’il n y a rien à célébrer pour le moment.
« Nous n’allons pas mourir du succès maintenant« . Cette phrase de Samuel Eto’o indique clairement la philosophie qui accompagne continuellement le camerounais depuis le début de sa carrière professionnelle.
Sur le point de remporter un nouveau championnat, et avant la finale de Paris, l’attaquant blaugrana prévient que rien n’a encore été gagné et qu’il faut porter l’estocade finale lors des prochains matches. Ainsi va Eto’o, qui jamais ne se repose, jamais ne dis « assez », et qui en veut toujours plus…
Vous pouvez être champion demain (dimanche) si vous battez Cadix aujourd’hui et que Valence perd…
C’est vrai, mais il faut d’abord battre Cadix. On ne peut pas penser à Valence. Tôt ou tard, nous dépendrons de nous-mêmes pour terminer le travail.
Tout le monde prend pour acquis que vous battrez Cadix.
Mais ce n’est pas aussi simple. Celui qui pense que ce sera facile se trompe grandement. Je me rappelle qu’ils ont compliqué la vie au Réal. Les équipes modestes sont les moins faciles. En plus, leur maintien en première division est en jeu.
Mais, est-ce un problème?
Non, si nous descendons sur le terrain pour jouer à fond. On ne peut pas être relâchés et penser que les jeux sont déjà faits. Notre fierté et le respect qu’on a pour notre public est le plus important. Nous ne pouvons pas nous en passer maintenant.
Êtes-vous conscients que vous êtes sur le point de réaliser quelque chose d’historique?
Nous sommes en train de réaliser quelque chose de grandiose, mais il nous faut encore aller jusqu’au bout.
L’euphorie ambiante vous inquiète-t-elle ?
Un peu. Les vestiaires ne peuvent pas écouter tout ce qui se dit, sinon, on deviendrait fous. Nous ne pouvons pas croire ce qui n’est pas. Nous ne pouvons pas croire aux mensonges que les gens disent pour nous déstabiliser ou nous mettre la pression.
De quels mensonges parlez-vous ?
Bah, qu’on a déjà remporté le championnat et que nous sommes très supérieurs aux autres.
Penser cela est une erreur. Nous nous ne venons pas des galaxies. Nous sommes humains et nous pouvons échouer.
Le dites-vous par expérience?
Bien sûr ! Moi j’ai raté beaucoup de buts, mais pour le faire, il faut déjà être là. Je ne me cache jamais. Je suis honnête avec moi et avec le club qui me paie.
Est-il possible que vous soyez de nouveau obsédé par le but, comme la saison passée?
J’ai appris beaucoup de cette erreur. J’ai choisi le mauvais chemin; penser plus à moi qu’à l’équipe. Maintenant, c’est très clair pour moi. Ma seule obsession est de gagner les matches, les buts viennent tout seuls.
Vous êtes-vous mis à compter les points que vous avez donné au Barça cette saison?
Non. Pour commencer, je ne joue pas seul.
Je le dis, car c’est plus de 25 points…
Comme si c’étaient 100 points. C’est quelque chose d’anecdotique. La seule chose qui importe, c’est le sens collectif. Il n y a aucun joueur qui a gagné un match tout seul. Ni Pelé, ni Maradona, ni personne d’autre.
Dans tous les cas, cette saison, vos statistiques sont stratosphériques avec 31 buts en 41 matches.
En fait chaque année, j’aspire à battre mes propres records. La saison dernière, j’ai marqué 28 buts et j’en compte maintenant 31. Ce sont ces chiffres qui comptent pour moi. Je veux toujours gravir une marche de plus.
Peut-on encore avoir des doutes sur vous avec un tel rendement ?
Voici ce que je pense. Je démontre chaque année que je suis un des joueurs les plus réguliers du championnat. Il suffit de regarder le nombre de matches et de buts. Au bout du compte, les chiffres mettent chacun à sa place.
Parlant de chiffres, Eto’o est ‘pichichi’ du championnat après avoir manqué trois matches à cause de la Coupe d’Afrique…
C’est vrai. Je dois toujours me dépasser pour vaincre les obstacles. C’est mon destin.
Vous jouez au Nou Camp un match devant votre public avec au bout la possibilité d’être proclamés champions demain (Dimanche). Cela aura-t-il un sens particulier pour vous?
Si vous le dites en parlant de célébrer la victoire, non. Ce n’est pas encore le moment de trinquer.
Je le dis car le public vous a réservé une ovation émouvante mercredi contre Milan au Nou Camp quand vous avez été remplacé…
La réponse du public a toujours été incroyable envers moi. J’essaye de leur rendre toute cette affection en jouant bien et par des buts. J’aime les rendre heureux. Quand je les entends m’encourager, si je suis fatigué je supporte et je continue.
Peut-être vous ont-ils applaudi parce qu’ils découvraient en Eto’o le nouveau Maldini ?
(Rires)… C’était vraiment très fort, n’est-ce pas ? Rijkaard m’a demandé de suivre Cafú et d’éviter à tout prix qu’il centre. Je me suis mis à le suivre sur tout le terrain. S’il était parti au lavabo, je l’y aurais suivi.
Dommage que vous n’ayez pas concrétisé les deux occasions de la première mi-temps …
C’est vrai. Je sais que si je marque, le public entier serait descendu sur la pelouse. Si Dieu le veut, les buts viendront pour la finale.
Et quel gros match d’Iniesta!
C’est vrai, il a été le meilleur de tous. C’est évident.
Le meilleur de tout ça c’est que le Barça récupère Xavi pour la finale. Il fait partie des joueurs convoqués pour affronter Cadix.
Xavi est le meilleur joueur du Barça par différence. Il sait que je le pense, car je le lui dis tout le temps. Il nous donnera de nouveau le contrôle de la balle. Avec Xavi sur le terrain, nous avons 80% de possession de la balle et l’adversaire 20%. C’est mathématique.
Et parlant de cracks au milieu de terrain, qu’as-tu pensé de l’annonce de la retraite Zidane?
C’est vraiment dommage pour le football qu’un immense joueur comme ‘Zizou’ s’en aille’. Il a fait preuve d’honnêteté envers son club et avec lui même. Nous devrions tous apprendre de lui. Les enfants et ceux qui le sont moins…
Eto’o aux petits soins !
ElMundodeportivo.es
Le camerounais s’est entraîné seulement une demi-heure hier avec ses coéquipiers pour éviter une surcharge musculaire.
Samuel Eto’o est une pièce essentielle du Barça qui est sur le point d’être proclamé champion et qui aspire à remporter sa deuxième Coupe d’Europe de l’histoire du club. C’est pour cela que ni l’équipe technique ni les médecins du club ne veulent courir aucun risque avec lui à quelques jours de la finale de Paris.
La meilleure preuve de cela est que le camerounais a juste participé à la première moitié de l’entraînement à huis clos effectué par l’équipe catalane ce vendredi au Nou Camp, en préparation du match de ce samedi contre Cadix. Après avoir participé à l’échauffement et petits jeux de ballons classiques, Samuel a repris le chemin des vestiaires.
Selon le docteur Lluís Til, médecin de l’équipe première du Barça, cette décision n’a pas été prise parce que l’attaquant du Barça souffrirait d’un problème physique, mais plutôt parce qu’un entraînement spécifique était prévu pour lui hier, qu’il a conclu par une session au gymnase. L’objectif de cette tactique est d’éviter que le camerounais souffre de surcharges musculaires, surtout à cause de l’énorme débauche d’énergie qu’il a réalisée contre le Milan.
Samuel Eto’o fait partie de la liste des joueurs convoqués, tout comme Xavi et Ezquerro, les deux nouveautés par rapport à la liste du match contre le Milan. Les joueurs sortis de la liste sont Edmílson -que Rijkaard veut préserve- et Maxi López, qui n’est pourtant pas fatigué. Ce samedi, l’entraîneur devra décider quel joueur remplacera le brésilien -Motta et Iniesta sont les options- et s’il donne du repos d’entrée à des joueurs présents sur la liste comme Iniesta ou Giuly.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com