Le capitaine des Lions indomptables et ballon d’or africain 2010 a donné une conférence de presse après la cérémonie qui a permis au ministre des sports de lui remettre la lettre du Chef de l’État. Nous vous proposons l’intégralité de l’entretien avec la presse camerounaise dimanche matin au ministère des sports et de l’éducation physique.
Propos liminaire de Samuel Eto’o
Bonjour à tous et heureuse année 2011. Permettez-moi avant de répondre à vos questions, de dire grand merci à notre président, son Excellence monsieur Paul Biya qui a tenu à me féliciter dans une lettre qu’il m’a adressée. Quand j’étais tout petit, je ne pensais pas que cela pouvait arriver un jour, mais grâce à vous, grâce à ma famille, grâce à mes efforts, nous voyons tous que cela est possible. Permettez-moi aussi de souhaiter une bonne et heureuse année 2011 à notre Chef de l’État, à lui et à sa famille, les vœux les meilleurs pour l’année 2011.
Avant de répondre à vos questions, vous me permettez de vous dire ce que je souhaite pour l’année 2011. Je souhaite que tout ce qui a été de mauvais surtout pour notre équipe nationale, les divisions, les querelles, tous les problèmes qu’on a connus, partent avec cette année. Que 2011 nous apporte l’unité, la joie de vivre ensemble parce que nous sommes les fils d’une même mère, d’une même patrie, la joie de travailler ensemble, et par-dessus tout la joie d’apporter les victoires à notre peuple.
Cela peut changer mais aujourd’hui je suis le capitaine de cette équipe, l’ainé de cette équipe, je prends devant vous l’engagement de tout faire, vraiment de tout faire, comme j’ai souvent essayé de le faire pour que tous les dignes fils de ce pays, ceux qui veulent jouer pour apporter les victoires à notre nation, ceux qui veulent vivre ensemble parce que je l’aurai dit, nous sommes fils d’une même mère, ceux qui veulent faire avancer notre pays qu’ils soient dans cette équipe, mais qu’ils soient là avec le cœur blanchi, avec une seule envie, de gagner et d’apporter cette joie au peuple camerounais.
Si j’ai gagné quatre ballons d’or, c’est grâce à mes coéquipiers que je remercie, mes coéquipiers en club mais surtout mes coéquipiers en équipe nationale du Cameroun, parce que c’est grâce à eux que j’ai battu tous les records jusqu’à présent. J’invite tous mes frères capables d’aider notre équipe nationale de se dire que on a tous un devoir en tant que camerounais, c’est de servir notre nation.
Peu importe ce qui s’est passé en 2010, 2010 est derrière nous. Nous sommes en 2011. Il faut qu’on pense à l’avenir du Cameroun. Mon souhait le plus cher, j’espère que je serai encore à un très très haut niveau pendant le prochain mondial et que pendant ce mondial, nous aurons la meilleure équipe d’Afrique. Ce qui ne veut pas dire que nous allons sacrifier les compétitions que nous avons avant. Non. Le souhait de tous les camerounais maintenant c’est d’avoir la meilleure équipe d’Afrique comme nous avons eu dans le passé. J’ai eu aussi la chance d’être là depuis 13 ans, et je sais, les succès de notre équipe dépendent à 70% de la vie du groupe. Nous nous sommes battus pour qu’il y ait la discipline à l’équipe nationale, pour que les gens aient envie de venir défendre ce beau drapeau. Aujourd’hui, nous demandons à ceux qui ne sont pas encore là de nous rejoindre, parce que nous voulons construire quelque chose d’unique, parce que nous voulons que cette équipe retrouve sa place. Il n’est pas normal que le Cameroun ne soit pas parmi les trois premières équipes d’Afrique et parmi les 10 premières équipes au monde, pourtant nous avons les joueurs qu’il faut.
Moi en tant que grand frère, leader de cette équipe, je prends mes engagements devant vous, pour que cette équipe, les intrigues des uns et des autres, nous ne le voulons plus. Et pour ça, je vous invite vous journalistes, aidez-nous. Nous pouvons avoir toute la bonne volonté possible, mais allez dire la vérité de ce qui se passe exactement à l’équipe nationale. On n’a pas besoin de conflit, on n’a pas besoin de se tuer, il y a rien entre nous, nous sommes tous fils d’une même mère, voilà ce que je tenais à dire.
Par Guy Nsigué à Yaoundé