Barcelone, 3 mai (EFE) – L’international camerounais Samuel Eto’o a remercié le Barça pour la décision que ce club avait pris de le recruter l’été dernier, et a affirmé que cela ne lui aurait pas posé de problème de faire une année supplémentaire à Majorque s’il n’avait pas signé pour l’équipe qu’il voulait.
Dans un entretien accordé à l’agence EFE, l’attaquant africain a évoqué les sensations qu’il a pu expérimenter durant sa première saison au Barça, de la possibilité de remporter la Liga, et il a levé le voile sur sa « fugue » du Nou Camp après le match contre Albacete, après son remplacement.
La colère du joueur dimanche passé lorsqu’il a quitté le terrain était due, d’une part, à l’anxiété qu’il a de gagner le titre de meilleur buteur, et d’autre part, il avait prévu de célébrer de manière spéciale un éventuel second but.
Le Ballon d’Or Africain et actuel ‘Pichichi’ du championnat d’Espagne a souligné qu’au Barça, il sent qu’il est « dans un club important » et il a ajouté que l’entité catalane lui donne « beaucoup de prestige ».
La première différence que le joueur perçoit entre ses parcours au Barça et à Majorque est que dans l’équipe insulaire il marquait « beaucoup de buts, mais là-bas, c’était plus difficile qu’à Barcelone. » « Ici, les gens ont crû en moi. J’ai apporté tout ce que je sais, mais c’est le club qui m’a donné du prestige. Cette équipe a payé beaucoup d’argent pour moi », a indiqué le joueur, qui ajoute qu’il a toujours en tête l’investissement multimillionnaire que le club a réalisé en été pour s’assurer ses services.
En ce qui concerne la Liga, et l’anxiété vécue par son club qui veut obtenir le titre après cinq années sans avoir remporté un championnat, Eto’o affirme qu’il ne se sent pas « tendu », mais il a « très envie de gagner le titre. Le club a besoin de ce trophée et les supporters le méritent ».
Eto’o affirme que lorsqu’il a signé pour le Barça, il savait « parfaitement » où il mettait les pieds ; dans un club qui se distingue par sa singularité, mais aussi son parcours infructueux, sans titre depuis des lustres.
« La pression que je vis par le fait d’être dans ce club ne provient pas de l’entité, mais c’est moi même qui me l’impose. Je suis bien tombé au Barça et tout se passe à la perfection ».
Lorsqu’on lui demande s’il aurait pu jouer une année de plus à Majorque, Eto’o affirme que ça aurait été le cas si » je n’avais pas pu partir dans l’équipe que je voulais », mais il a également rappelé que l’appel du Barça « s’est produit un peu avant la fin du championnat » et qu’il n’avait jamais envisagé à court terme de signer pour le club « car il n’avait jamais fait aucun geste ». « Je n’avais jamais envisagé le Barça quand je regardais dans mon futur proche. Je ne pensais pas que ce serait Barcelone. Il y avait beaucoup d’autres clubs avant. Mais, il faut dire que le Barça ne s’était pas encore manifesté », a t’il ajouté.
Eto’o a reconnu qu’il a toujours en tête le fait que Barcelone a fait un gros effort financier et que la grande différence qui existe entre le club catalan et les autres qu’il a connus se trouve dans « la masse sociale », car il estime que le football est « le même partout ». « La grande dimension du club est ancrée », estime t-il.
L’attaquant barcelonais affirme qu’il ne se sent pas écrasé par l’agenda spectaculaire qu’il doit respecter, en dehors des exigences sportives. Avec une cinquantaine de demandes d’entrevues en attente, Eto’o est soucieux, car il ne pourra peut-être pas répondre à toutes ses sollicitations, puisque juste après la fin du championnat avec le Barça, il devra rejoindre sa sélection pour disputer deux matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe de Monde en Allemagne.
Ainsi, il ne pourra pas répondre à l’engagement pris par son club, qui a récemment négocié une tournée au Japon du 10 au 15 juin, avec deux matchs à jouer sur place. Le Cameroun, deuxième du groupe 3 de la zone Afrique, a un match le 4 juin à Cotonou (Bénin) et un autre le 19 du même mois contre la Libye à Yaoundé (Cameroun).
Au sujet des rapports entre les joueurs dans un vestiaire plein de ‘cracks’, Eto’o indique que la vie y est beaucoup plus facile que le grand public peut l’imaginer. » Au bout du compte, tout dépend du caractère des joueurs. Dans un vestiaire où se croisent autant de stars, chacun veut être le meilleur et le plus en vue. Ici ce n’est pas le cas. Il n y a pas que Ronaldinho, nous avons le meilleur défenseur central au monde (Puyol) et le meilleur gardien d’Europe (Valdés). Nous avons un vestiaire de première classe. La relation dans les vestiaires du Barça ne pose aucun problème », garantit le joueur.
Eto’o a indiqué qu’il est « très bien « rentré dans le moule sportif barcelonaise et qu’il se « sent très bien » dans n’importe quel rôle ou n’importe quelle position. « Ce qui importe c’est que je sois sur le terrain ; que ce soit au centre de l’attaque ou à l’aile ». « Quand tu joues dans une équipe qui mise sur l’attaque, c’est plus facile de jouer et de marquer des buts. Avant (à Majorque) je jouais pour chercher un résultat. Ici, le système sert seulement quand on doit se défendre », explique t-il.
Au sujet de son envie d’obtenir le ‘pichichi’ de la Liga, Eto’o souhaite atteindre cet objectif autant que de gagner le Championnat avec son équipe. « Si on me demande de choisir entre la Liga et le ‘Pichichi’ ; (je dis) je veux la Liga et le ‘Pichichi’, je signe pour les deux. Même si le principal c’est la Liga », a indiqué le joueur.
Il se sent complètement guéri du pincement au ménisque externe du genou droit, qui l’a mis à l’écart pendant un match (Getafe) et dont la guérison a même créé une mini-crise au sein du corps médical de l’entité.
Cependant, l’attaquant africain a reconnu que lors du match contre Málaga, durant lequel il a retrouvé le terrain, il a craint une rechute, surtout lorsqu’il a reçu un coup de pied d’un joueur adverse » juste à l’endroit où se situait la blessure. J’ai cru que je m’étais de nouveau blessé. » Il a de nouveau réaffirmé son rêve, qui n’est autre que d’imiter son idole, son compatriote Roger Milla: « J’espère avoir une trajectoire comme la sienne. Je veux tout gagner. Mais j’arriverai là où Dieu voudra « déclare t-il.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga