Le directeur technique national n°2 explique les critères d’attribution des licences pour entraîner en Ligue 1 et Ligue 2. En même temps qu’il évoque des cas problématiques, objet de commentaires dans tous les sens. Interview.
Quels ont été les critères de sélection des entraîneurs retenus pour exercer en Ligue 1 ?
C’est tout simplement une question de diplôme. Quand vous avez un diplôme donné, vous devez travailler en fonction du règlement des compétitions. Pour entraîner en Ligue 1, il faut être titulaire d’une licence A. Et ici, nous avons la licence A fédérale et la licence A Caf. Ce que nous avons apporté de nouveau, c’est que même les adjoints cette année doivent être titulaires de licence A. ceci, parce que les entraîneurs principaux sont généralement appelés dans les réunions convoquées par les administratifs du club et sont des managers aussi. Et dans ce cas, c’est l’adjoint qui travaille. Et s’il n’est pas qualifié, l’équipe prend un coup. C’est la raison pour laquelle cette année, ce que soit l’entraîneur principal ou l’adjoint, tous doivent être titulaires d’une licence A.
Et pour la Ligue 2 ?
Il faut être titulaire de la licence d’entraîneur premier niveau, de la licence A1 de l’ancien régime ou titulaire d’une licence B Caf. Ici, nous avons un peut ouvert, parce que les adjoints doivent être titulaires d’une licence B fédérale ou d’une licence C Caf. Ou vous avez des diplômes requis et vous entraînez, ou vous n’avez pas de diplômes requis et vous restez dans la catégorie que vous méritez.
N’y a-t-il pas de dérogation pour cela ?
Nous avons accordé quelques facilités à certains entraîneurs qui ne sont pas nombreux d’ailleurs. Nous avons l’entraîneur de Cosmos de Bafia, titulaire d’une licence d’entraîneur premier niveau, qui n’avait pas la licence A pour continuer. Mais, compte tenu du fait qu’il vient de faire monter son équipe en Ligue 1, nous pensons que c’est un exploit et nous l’avons autorisé à accompagner son équipe en première division. Mais, il ne pourra avoir une licence A que jusqu’au 31 décembre 2014. Cela signifie qu’il doit être obligé de s’inscrire pour l’obtention de la licence A. Dans le cas contraire, après le 31 décembre, il ne sera plus qualifié. Nous avons également autorisé Joseph Monthé d’entraîner Fovu de Baham, parce qu’il a conduit une équipe Tchadienne l’année dernière en Ligue des Champions. Il a suivi un recyclage au Caire où la Caf lui a délivré une licence valable jusqu’en 2015. Au-delà de cette date, il ne sera plus qualifié.
Il paraît que les mesures prises ne s’arrêtent pas seulement au niveau de l’élite …
Pour entraîner également dans les ligues régionales, il faut être titulaire au moins de la licence B fédérale. Et pour être directeur technique dans une structure de formation, il faut être titulaire d’une licence d’entraîneur de premier niveau, ou de la licence A1 ancien régime. Pour entraîner les juniors au centre de formation, il faut être titulaire d’au moins une licence B fédérale. Pour entraîner les U-17, c’est-à-dire les cadets, il faut être titulaires d’une licence C fédérale et pour entraîner les minimes ou les benjamins, il faut être titulaire d’une licence D. Voilà comment nous avons pensé à remettre de l’ordre dans l’encadrement. Nous insistons sur les recyclages. Entraîner, c’est enseigner. Quand on arrête d’apprendre, on doit aussi arrêter d’enseigner.
Quelle est la situation des expatriés qui entraînent certains clubs de Ligue 1 ?
L’année dernière, Unisport avait un préparateur physique qui était venu un an avant. Mais, n’avait pas exercé, parce qu’à son arrivée ici, il n’avait pas ses diplômes avec lui et nous n’avons pas autorisé qu’il travaille. L’année suivante, il est arrivé avec tous ses diplômes obtenus dans les Universités ou il a des Masters en préparation physique et nous lui avons donné la licence pour entraîner Unisport. Pour le cas d’Union de Douala, on nous a dit qu’elle a recruté un Serbe qui était déjà à Feutcheu Fc. Ce Serbe est titulaire d’une licence A Uefa que nous avons authentifié ici et nous lui avons délivré l’équivalence qui est la licence A fédérale. Il n’a pas de problème. Mais, pour les nouveaux venus dans Coton sport et Unisport, nous attendons encore leurs diplômes que nous allons authentifier. Nous écrivons aux fédérations qui ont délivré ces diplômes pour qu’elles nous rassurent que ce sont des gens qui ont été régulièrement formés, avec d’ailleurs de photos, et c’est à partir de là que nous trouvons que le diplôme et bon et nous trouvons l’équivalence au niveau fédéral et il peut exercer. Dans le cas où par exemple, Coton sport nous amène un entraîneur titulaire d’une licence C en France, cela n’équivaut pas au niveau requis ici au Cameroun pour entraîner en Ligue 1. Et nous serons obligés de lui refuser la licence.
Cette liste comporte-t-elle les noms de tous les entraîneurs du Cameroun ?
Il y a des entraîneurs qui sont titulaires de diplômes mais qui n’ont pas de noms sur la liste. Cela ne veut pas dire qu’ils ont perdu leurs qualités entraîneurs. Cela veut dire simplement qu’entre temps, soit, ils ne sont pas recyclé, soit ils n’exercent plus. Et quand vous passez des diplômes pour entraîner et que vous restez dans les bureaux, ça ne nous sert à rien. Nous avons besoin des entraîneurs qui sont opérationnels sur le terrain. C’est pourquoi, certains entraîneurs qui ne trouveront pas leurs noms vont crier au scandale. Dès qu’ils vont se recycler ou dès que nous allons constater qu’effectivement ils travaillent sur le terrain, leurs noms pourront réapparaître après un recyclage.
Quelle est la situation de Saturnin Anaba, l’ancien entraîneur de Bamboutos de Mbouda en 2007, au moment de la suspension de son club, qui dit qu’on ne lui a pas donné d’autorisation pour exercer ?
Il est bon de venir prendre l’information à la source. Nous ne savons pas où il est instructeur Caf, comme il l’a dit. Tous les instructeurs Caf font le recyclage chaque année à Mbankomo. Il n’est pas dans le panel des instructeurs Caf que nous connaissons. Il est passé à la direction technique nationale et nous lui avons demandé de présenter ses diplômes. Il n’avait que des attestations de participation, qui, nous sommes désolés, ne sont pas des diplômes. Il a participé à un cours de la Caf et à la fin, on lui a donné une attestation et pas de diplôme. En plus, le diplôme fédéral qu’il a, est de très bas niveau. Il a travaillé au moment où le secteur n’était pas réglementé au Cameroun. Il n’est pas titulaire des diplômes pour entraîner en Ligue 1. S’il nous présente ses diplômes, dès le lendemain nous lui délivrons une licence pour travailler.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé
Liste des entraineurs qualifiés