L’ancien attaquant d’ Unisport de Bafang et des lions indomptables est de retour au pays après plusieurs saisons au Mexique; il a décidé de revenir et c’est dans la Foudre Sportive d’Akonolinga qu’il a choisi de déposer ses valises. Nous l’avons rencontré à l’entraînement, il nous parle des difficultés qu’il a rencontrées au Mexique et surtout de ses motivations à prendre le départ du 49ème championnat national de première division.
Camfoot.com: Vous revenez de la coupe du monde militaire. Comment ça s’est passé du côté de l’Inde ?
Ernest Nya : Nous avons fait une bonne compétition malgré la défaite en finale contre l’Égypte. Sinon nous avons accomplie tant bien que mal notre mission.
Camfoot.com: Que s’est il passé en finale pour que l’Égypte vous inflige une telle raclée ?
Ernest Nya : Le match était très ouvert, malheureusement pour nous avons encaissé très vite avant la 15e min et vous connaissez vous-même le football Arabe; se sont des gens qui tuent le match dès qu’ils marquent un but. Nous avons tout donné pour égaliser et à la fin du match pendant qu’on pressait pour égaliser ils ont marqué le deuxième but. Mais je crois que dans l’ensemble nous avons fait une bonne compétition.
Camfoot.com: Et sur le plan personnel comment jugez-vous votre prestation en Inde lors de cette coupe du monde ?
Ernest Nya : J’ai été satisfait de mon rendement puisque j’ai fait presque une saison sans jouer à cause des problèmes que j’ai eus avec mon club au Mexique. Je crois qu’après la coupe d’Afrique militaire j’ai retrouvé un tout petit peu mon meilleur niveau et à la coupe du monde j’ai montré de quoi j’étais capable. Franchement je suis content de mon rendement en Inde.
Camfoot.com: Vous revenez donc au bercail, en provenance du Mexique où vous avez eu beaucoup de problèmes. Peut-on savoir un peu plus?
Ernest Nya : Le problème que j’avais eu avec mon équipe est que j’avais séjourné au Cameroun pour les congés. Lorsque je suis retourné pour la nouvelle saison, mon contrat était arrivé à terme; et avant d’aller à la mise au vert j’avais exigé que mon contrat soit prolongé et mes dirigeants disaient que je n’étais pas en fin de contrat, ils m’ont présenté un contrat de sept alors que j’avais signé pour cinq ans. J’ai passé huit mois sans jouer, mon loyer n’était plus payé, j’ai eu tous les problèmes L’affaire a été portée au niveau de la fédération Mexicaine de football; là bas le président de la fédération était un ancien président de Tekos mon club, ils m’ont malmené. Finalement mes avocats ont porté l’affaire au niveau de la FIFA et 18 mois après j’ai eu gain de cause.
Camfoot.com: Vous ont-ils dédommagé comme c’est souvent le cas ?
Ernest Nya : C’est vrai sur le plan financier ils m’on versé une somme d’argent et le plus important c’est que je suis libre maintenant de m’engager avec n’importe quel club. C’est une affaire regrettable, et aujourd’hui j’ai oublié et je pense maintenant à la suite de ma carrière.
Camfoot.com: Comment vous vous retrouvez à l’équipe nationale militaire alors que vous étiez au Mexique ?
Ernest Nya : De retour du Mexique, je suis allez à la Cité verte prendre part à un match organisé par Malitoli, un manager. C’est là bas que j’ai retrouvé le coach Akono Jean Paul qui venait superviser certains joueurs pour l’équipe nationale militaire. Puisqu’il me connaissait déjà, il m’a demandé si je pouvais retrouver l’équipe militaire qui préparait la coupe d’Afrique des nations. J’ai intégrer l’équipe, j’ai travaillé et il a constaté que j’avais gardé le même rythme de jeu qu’il connaissait. Nous avons gagné la coupe d’Afrique militaire et nous avons participé à la coupe du monde, malheureusement nous tombons en finale.
Camfoot.com: Vous signez dans la Foudre et pourtant l’on aurait pensé que vous allez retourner au Mexique ?
Ernest Nya : Je crois que chaque chose à son temps, je reviens au Cameroun la tête haute. On m’a un peu oublié au Cameroun parce que j’étais au Mexique, c’est à moi de prouver que je suis de retour avec mon jeu que l’on connaît. Si je suis avec la Foudre d’Akonolinga c’est pour donner tout ce que j’ai dans les tripes pour aider l’équipe à gagner. Mais j’ai des plans que je ne peux pas dévoiler ici, tout ce que je sais c’est qu’il y a aura de bonnes choses pour la Foudre et pour le football Camerounais.
Camfoot.com: Est-ce que c’est aisé pour un joueur professionnel de revenir jouer au pays? Où trouvez-vous la motivation ?
Ernest Nya : Je ne serais pas le premier ni le dernier, nos grands frères l’ont fait, je citerais Roger Milla, Abega Théophile, Mbida Arantes qui sont rentrés et ont joué au Cameroun. Ça ne sert à rien quand il y a des difficultés au niveau de l’Europe de rester là bas, il faut retourner jouer au Cameroun. Plus on revient, plus notre football prend du volume. Quand on reste en Europe sans rien faire on perd le rythme de jeu et après on s’égare et l’on ne sait plus si on est footballeur ou travailleur. Je crois que quand ça ne va pas il faut retourner au pays relancer notre football, pourquoi avoir honte de retourner au pays.
Camfoot.com: Vous étiez dans les lions indomptables sous Henri Depireux. Otto Pfister est arrivé et entend donner aux amateurs leur chance, c’est une motivation supplémentaire pour vous ?
Ernest Nya : Je crois que c’est une bonne occasion pour nous, d’autant plus qu’il y aura la coupe d’Afrique des nations amateurs. J’ai tout le temps pour prouver, je crois que le coach Otto Pfister n’aura pas de regret car il y a de gros footballeurs au pays. Cela nous ferait plaisir qu’il supervise nos matches.
Camfoot.com: Depuis que vous avez repris l’entraînement avec la Foudre, comment ça se passe ?
Ernest Nya : e crois que Foudre a fait une belle affaire en recrutant un bon entraîneur, un motivateur, c’est ce genre d’entraîneur que le club avait besoin. Nous sommes entrain de bien travailler, le championnat démarre dans quelques jours, le moral est au beau fixe. Nous multiplions les matches amicaux, c’est bien pour la cohésion du groupe.
Camfoot.com: Dans cette équipe vous allez jouer à quel poste, quand on sait que vous êtes un joueur polyvalent ?
Ernest Nya : C’est le choix de l’entraîneur mais je me sens à l’aise en deuxième avant centre, j’aime jouer libre, j’aime faire des appels de balles, je crois que c’est plus bénéfique pour la Foudre de m’utiliser à ce poste. Mais si le coach décide autrement je vais accepter, c’est ça un footballeur, il doit jouer pour l’équipe et non pour lui-même.
Camfoot.com: Un dernier mot ?
Ernest Nya : S’il plait à Dieu, Foudre aura de bonnes choses cette saison, je remercie le seigneur et lui demande qu’il me donne toujours la force, la santé et la réussite et à tout le football Camerounais, à vous aussi les journalistes.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé