Titulaire d’une licence en Sciences naturelles et quoiqu’il avait la possibilité de poursuivre son cursus universitaire, Eric Kwekeu a finalement opté jouer au ballon. Une envie qui le terrasse depuis son bas âge à Bamenda au Nord-ouest où il a grandi. Très jeune, il chausse les godasses à Bafut united et à Mankon united en D2. Pour ses études, il va rejoindre la capitale en 1994 où il joue dans Diamant de Yaoundé, pendant deux ans.
Obsédé par le ballon rond, il va arrêter les études. Son périple de footballeur le conduit à Douala dans Rayon. C’est delà, à cause d’une blessure, qu’il sera hors des stades pendant quelques saisons.
En 2001-2002, il rebondit et signe son arrivée dans Bamboutos de Mbouda qui venait de sortir de plus de 15 ans de purgatoire de la D2. Ici, Eric marque des points et les portes de la sélection nationale senior s’ouvrent grandement à lui, avec en prime, une participation à la dernière coupe des Confédérations en France. Depuis lors, il s’est comme refroidi, son aventure professionnelle en Roumanie au National Bucarest ayant capoté. Il continue de s’entraîner avec son équipe, Bamboutos de Mbouda alias « fer de l’Ouest » dont il déplore le fanatisme des supporters. Ces derniers l’ont une fois de plus démontré, lors du match de la dernière journée à Mbouda; Botafogo contraignait Bamboutos au partage des points. C’est à l’issue de ce match que le « cool » goalkepper Eric Kwekeu s’est entretenu avec camfoot.com…
« La défaite en football ne doit pas faire l’objet d’un drame. »
Camfoot.com: Quel est le sentiment qui vous anime à l’issue de ce match ?
Eric Kwekeu: C’est un sentiment de déception. On avait les possibilités de gagner le match mais, malheureusement, ça n’a pas été le cas. Il ne faut pas oublier que le football est un jeu. Je pense qu’avec les deux semaines de repos, on va se remettre au travail afin de bien préparer la phase retour.
Camfoot.com: Et si on revenait sur le comportement des supporters ?
E.K: Depuis le début de la saison, je le dis et je le répète. Ce genre de fanatisme n’a jamais aidé personne. Je sais que c’est une minorité des supporters qui essaie de donner cette mauvaise image des responsables de ce département. On ne peut pas passer une semaine à préparer un match et venir délibérément le perdre ! Donc, les supporters doivent comprendre que, comme nous allons à l’extérieur gagner, une équipe peut aussi venir à Mbouda nous damer le pion. Et cela ne doit pas faire l’objet d’un drame. Vous voyez les entraîneurs ne peuvent plus se concentrer sur un match parce que des gens exigent qu’on mette tel ou autre joueur sur le terrain, alors qu’il ne s’entraîne même pas depuis deux semaines. En plus, au cours du match, ils descendent des tribunes demander qu’on remplace des joueurs, à l’emporte pièce. C’est vous dire que, quand des tâches ont été confiées à une direction technique, qu’on la laisse faire son travail et puis, elle portera les responsabilités d’un éventuel succès ou d’une quelconque échec.
Camfoot.com: Nous sommes rendus à la fin de la phase aller, quel est le bilan que le gardien que vous êtes peut faire à l’endroit de Bamboutos de Mbouda ?
E.K: Je crois que cette année, contrairement aux deux années passées, nous avons déjà pris trop de buts. Ceci est certainement dû au fait que nous avons perdu en début de saison une bonne partie de notre ossature, une bonne partie des joueurs qui jouaient ensemble depuis trois saisons. Actuellement, nous avons recruté des nouveaux joueurs que nous essayons de greffer. Le temps que ces derniers prennent le rythme de l’équipe, ça nous a coûtés quelques matches. Néanmoins, je pense que notre jeu s’est amélioré, la combativité et la solidarité sont revenues. Nous sommes confiants pour la seconde partie du championnat.
« Winfried Schäefer m’a à l’œil…je suis contraint d’être toujours en forme »
Camfoot.com: Votre passage à l’équipe nationale avec à la clé une participation à la dernière coupe des Confédérations à été salué par le public de Mbouda. Mais, après, on ne vous a plus vu. Ce même public voudrait bien savoir…
E.K: Je pense que les gens se font tout simplement des idées. Après mon retour de la coupe des Confédérations, j’ai re-intégré mon équipe rapidement avec qui j’ai livré trois matches, avant d’avoir cette opportunité pour la Roumanie, et suis parti. Après mon passage en Roumanie, l’équipe nationale a fait appel à moi pour un stage en Allemagne et ailleurs… Entre temps, le championnat se jouait. Dès que je suis rentré au pays, il était presqu’à sa fin déjà, j’ai juste attendu et je continuais à m’entraîner dans l’optique de la coupe d’Afrique des nations. Malheureusement, je n’ai pas été retenu parmi les 22. Dans tous les cas, je me dis que la coupe d’Afrique n’était qu’un tournoi qui est passé ; il y a d’autres coupes d’Afrique, d’autres échéances qui attendent l’équipe nationale. Et l’important, c’est d’être toujours au sommet de sa forme. Vous le savez, le plus difficile ce n’est pas d’arriver au sommet mais de s’y maintenir. Et pour s’y maintenir, ce n’est que par le travail et rien que le travail.
Camfoot.com: Est-ce à dire que vous vous sentez prêt à répondre de belle manière à l’appel de Winfried Schäefer et être retenu pour une compétition d’envergure ?
E.K: Disons qu’après que je n’ai pas été retenu pour la Can de Tunisie, je ne me suis pas énervé. J’ai repris les entraînements avec Bamboutos depuis le 16 janvier. Ça fait pratiquement quatre mois d’entraînement ; j’ai participé à cette phase du championnat et je crois que la forme est là. J’ai même été appelé au dernier stage des Lions indomptables à Yaoundé; ça veut dire que le sélectionneur national m’a à l’œil et je ne devrais pas m’amuser. On est contraint d’être toujours en forme.
Camfoot.com: Parlant de votre tentative de professionnalisation en Roumanie. Comment l’avez-vous gérée ? Qu’est-ce qui a fait que ce détour ne soit pas fructueux ?
E.K: Après la coupe des Confédérations, grâce au compatriote Ngassam Falemi qui a noué le contact avec le National Bucarest de Roumanie, j’y suis allé. Tout s’est bien passé sur le terrain, j’ai eu à faire mes teste médicaux, etc. Il ne restait que la phase administrative, c’est-à-dire entre cette équipe et Bamboutos. Malheureusement, les choses ont traîné qu’il ne fallait.
Camfoot.com: A votre avis, la pesanteur est venue des dirigeants de Bamboutos ou du National Bucarest ?
E.K: Disons que c’était la première fois que les dirigeants de Bamboutos avaient à gérer un cas pareil. Il faut aussi dire que les moyens financiers dans l’équipe qui m’accueillait faisaient défaut ; ce qui n’a pas facilité les choses.
Camfoot.com: Cependant, pensez-vous à une autre aventure professionnelle?
E.K: Bon…nous travaillons, puisque, comme qui dirait, l’espoir fait vivre. Personnellement, j’attends l’ouverture du marché en mai-juin, parce que j’ai mes agents qui essaient de voir ce qu’ils pourront trouver en cette période. Et nous allons repartir.
Camfoot.com: En Roumanie toujours ?
E.K: En Roumanie ou ailleurs.
Entretien mené par Kisito Ngalamou , à Mbouda