Après l’assemblée générale de l’Union sportive de Douala (Usd) le 5 novembre dernier, le président du conseil supérieur des sages revient sur les chances des « Nassaras » de remporter la Coupe du Cameroun.
Présidant cette cérémonie, le mythique dirigeant de l’Usd a réuni autour d’une même table toute la grande famille Union : le président directeur général, M. Zuko, le président exécutif Michel Kamdem, les personnalités ressources telles que l’ancien ministre Dieudonné Kamdem, les différents comités de soutien du club et bien d’autres personnes. Un seul sujet était à l’ordre du jour de cette assemblée générale: mobiliser tous les acteurs et toutes les énergies afin de porter l’Union de Douala à la finale de la Coupe du Cameroun qui va l’opposer à Fovu de Baham. Séance tenante, tous ont promis d’apporter tous les moyens au coach Bonaventure Djonkep pour motiver ses troupes. Le président Michel Kamdem, quant à lui, a annoncé la tenue d’un stage bloqué du club pour « contrôler l’alimentation des joueurs, faciliter la compréhension, favoriser la concentration, bref une animation par le regroupement et la préparation psychologique ». « L’empereur » Ngassa Happi pense pour sa part que la Coupe du Cameroun reviendrait à l’Usd… si tout le monde rempli sa tâche.
Camfoot.com : Quelles sont vos sentiments à la fin de cette assemblée générale ?
Ngassa Happi : Ceux qui n’ont pas fait le déplacement pour cette assemblée générale ont perdu. C’est la première fois que je retrouve lors d’une réunion autant d’anciens et de nouveaux dirigeants de l’Union de Douala et tous ont parlé le même langage : l’Union pour la victoire. Il y a même les comités de soutien égarés qui sont revenus et c’est une bonne chose. Tous ont émis le voeux de voir Union de Douala une et indivisible. Chaque comité de soutien a promis des soutiens financiers et en nature. Aujourd’hui, c’est la fête de l’unité pour l’Union, la fête de prise conscience. Chacun à son niveau doit intégrer cette prise de conscience pour que l’Union de Douala reste un club de la masse, une équipe du peuple, un club qui appartient à tout le monde.
Camfoot.com : Chaque fois qu’on vous voit au chevet de l’Union, il y a de bons résultats. Est-ce à dire qu’après cette assemblée générale, la Coupe du Cameroun est déjà dans le camp de l’Union ?
Ngassa Happi : Lors de cette réunion, j’ai dit au capitaine de l’Union qui est stoppeur qu’il ne doit pas seulement se contenter de son rôle. Il doit être au service du gardien, des défenseurs, des milieux de terrain et des attaquants. J’ai dit à l’entraîneur d’assumer et si quelqu’un lui impose un joueur qu’il vienne me voir. Nous au Comité de sage, nous mettrons à la disposition du club les moyens qu’il faut. Que la direction générale fasse son travail. Et si chacun à son niveau rempli sa tâche, il n’y a pas de raison que la Coupe du Cameroun ne revienne pas à l’Union de Douala. Le football se gagne sur le terrain.
Camfoot.com : On vous a vu présidez cette réunion. Est-ce que ce n’est pas vous le véritable patron de l’Union de Douala ?
Ngassa Happi : Non ! Il y a un organigramme dans l’Union de Douala où on retrouve le Pdg, le Dg, le manager général, le Sg, … et le président du Conseil Supérieur des Sages (Css) que je préside. Je n’interviens dans l’Union que lorsqu’il y a des problèmes.
Camfoot.com : Peut-on s’attendre à votre retour à la présidence de l’Union de Douala ?
Ngassa Happi : Cela remonte à plus de 30 ans lorsque j’ai gagné avec l’Union la coupe du Cameroun et trois coupes d’Afrique de vainqueur de club [dont le dernier remonte en 1982, c’est d’ailleurs le dernier trophée continental remporté par un club camerounais, Ndlr]. Je serais très ravi que les jeunes viennent aujourd’hui continuer cette œuvre. C’est important que la relève soit assurée.
Camfoot.com : L’histoire retient que vous êtes le dernier président d’un club camerounais à remporter une coupe continentale en 1982…
Ngassa Happi : Cela montre que le football est malade. Avant quand je marchais dans les quartiers de Douala, on m’appelait « Empereur ». Et ce n’était pas un vain mot car les gens me respectaient pour le travail que je faisais à l’Union de Douala. L’Union a été l’un des rares clubs camerounais à remporter brillamment la coupe d’Afrique en 1965. Aujourd’hui, le football camerounais est, semble-t-il, dominé par Cotonsport. Je ne comprends qu’un club comme Coton ne gagne rien sur le plan continental. J’en conclu que c’est une équipe minable…
Camfoot.com : Cotonsport est néanmoins quatre fois champion d’affilé du Cameroun…
Ngassa Happi : Et qu’est que ça donne sur le plan continental ? Rien ! cela prouve que le football camerounais est malade. Et il faut que tous les problèmes connaissent des solutions sinon, la traversée du désert va encore continuer.
Propos recueillis par Eric Roland Kongou, à Douala