L’ancien emblématique capitaine des Lions indomptables reconverti directeur technique de l’Union sportive de Bitam (Gabon) parle de son club.
Votre équipe s’est qualifiée à Douala pour les 16èmes de finale de la Champion’s League africaine en battant des Astres Fc. Comment avez-vous trouvé les deux clubs ?
C’était deux bonnes équipes. Déjà au match aller au Gabon, Les Astres de Douala nous ont causé énormément de problèmes à Bitam. Malheureusement, je crois qu’ils ne sont pas venus attaquer lors du match retour à Douala. Le meilleur football est d’aller vers l’avant. La rencontre s’est achevée sur un score vierge de zéro et l’Us Bitam n’a pris le dessus qu’aux tirs aux buts (5-3). Je pense qu’il y a eu le facteur chance. Car dans un match, c’est 50% de chance pour chaque équipe. Donc, n’importe quelle équipe aurait pu gagner. On a longuement travaillé les tirs aux buts pendant les entraînements. C’est ce que nous faisions à chaque séance d’entraînement. Je crois qu’on a été récompensé.
C’est la première fois que votre club, l’Union sportive Bitam, joue la ligue des champions. Ayant obtenu la qualification pour les 16ème de finale, peut-on compter sur cette équipe ?
Sincèrement, je pense qu’on n’a pas encore une équipe pour être championne d’Afrique pour le moment. Ce qu’il y a à faire, c’est d’essayer d’aller le plus loin possible dans cette compétition. D’autant plus que c’est la première fois qu’on passe le premier tour en ligue des champions de la Caf. A mon avis, on devrait continuer à travailler et ne pas avoir la grosse tête.
Surtout que vous retrouverez en 8èmes de finale Enyimba du Nigeria….
Ce sera un autre match, une autre paire de manches. Aujourd’hui, le football est en constante évolution. Il y a 10 ou 15 ans, personne ne pouvait imaginer une équipe gabonaise éliminer une équipe camerounaise. Maintenant, cela arrive pratiquement tous les jours. Mais, je sais que contre les Nigérians, ce sera particulièrement difficile. On va les recevoir au match retour, il faudra bien se préparer pour ne pas être ridicule chez eux.
Vous connaissez bien les deux championnats du Gabon et du Cameroun. Est-ce que le championnat camerounais est-il en régression au regard de la défaite des Astres Fc ?
Cette défaite pouvait arriver à n’importe quel club. Mais, je crois que depuis quelques années, le niveau du championnat camerounais a un peu baissé contrairement au championnat gabonais dont le niveau est en constante hausse. Il faut se remettre en question. Ce n’est pas parce qu’on a perdu un match aujourd’hui qu’on doit laisser tout tomber. Il faut travailler et ça ira.
On a vu une grosse mobilisation d’Us de Bitam. Racontez nous comment cela s’est préparé ? Vous gérez le club avec quel budget annuel ?
On a un budget annuel de 300 millions Fcfa. C’est l’équipe la plus populaire. Union sportive de Bitam est au Gabon ce qu’Union de Douala est au Cameroun. Les supporters viennent des grandes villes situées à des milliers de kilomètres. Ils tiennent à leur équipe et ils l’ont manifesté pendant le match. On va fêter ça. Mais, il ne faut pas oublier l’essentiel. Ce n’est que le début. Il y a des matchs qui nous attendent
Vous étiez entraîneur principal et aujourd’hui directeur technique de l’Us Bitam. Est-ce une promotion ?
Quand on naît, on grandit et on vieillit. J’ai été entraîneur de cette équipe pendant près de 8 ans avec des fortunes diverses. Je n’ai plus l’âge de me réveiller à 6 heures pour aller aux entraînements ou rester deux heures debout sur un stade. A 54 ans, je crois que mon poste me convient.
Par ailleurs, c’est un club comme tout le reste. Seulement, les conditions de travail sont acceptables et on essaie de professionnaliser le club. C’est vrai que cela va prendre du temps. Mais, mieux vaut ça que rien. Je suis sous contrat avec ce club jusqu’en 2015. Donc, pour le moment, je ne pense à rien d’autre qu’à faire mon travail.
Emmanuel Kundé peut-il venir prendre sa retraite dans un club camerounais ?
Non. Je crois que j’ai travaillé pour le Cameroun et si maintenant je peux prendre ma retraite au Gabon, il n’y a pas de problème. Je suis au Gabon comme si j’étais au Cameroun
Propos recueillis par Eric Roland Kongou