Narcisse Ekanga (milieu de couloir droit) est arrivé au TP Mazembe il y a trois saisons en provenance des Astres de Douala. Samedi, le milieu offensif camerounais a inscrit à son palmarès son deuxième titre de la prestigieuse Ligue des Champions Orange. A peine était-il descendu de l’avion qui a ramené son équipe en RD Congo, qu’il a bien voulu nous raconter l’expédition tunisienne, tristement marquée par des incidents.
Narcisse, vous revenez tout juste de la Tunisie où vous avez remporté votre second sacre d’affilée en Ligue des Champions Orange. Dans quelle ambiance vous avez été accueilli par vos supporters ?
C’est une ambiance de fête, tout le monde est content ici à Lubumbashi. On sait que ça pas été facile. L’année dernière, on a enlevé le titre à domicile alors que cette année, il a fallu aller le chercher à l’extérieur sur terrain adverse. Donc, au regard de cette difficulté surmontée, les supporters saluent avec plus de fierté notre sacre. Une grande foule nous attendait à l’aéroport et pour l’instant c’est la fête dans toute la ville.
Parlez nous de cette expédition tunisienne avec tout ce qui a été enregistré comme incidents samedi lors de la finale contre Esperance de Tunis.
Vraiment, ça n’a pas été facile pour nous. Quand nous sommes partis du Congo, nous ne sommes pas allés directement en Tunisie. Nous sommes allés faire une stage d’acclimatation en Italie pendant une semaine. Actuellement à Lubumbashi il fait chaud, alors qu’en Tunisie c’est presque l’hiver. Voilà pourquoi on s’est retirés en Sicile, où le climat est à peu près le même qu’à Tunis. Nous sommes arrivés en Tunisie dans la soirée de jeudi, et sur place il y avait un dispositif énorme de sécurité. On s’est d’abord demandé pourquoi. Mais au fil des heures, on a compris que les supporters du club tunisien n’allaient pas être gentils avec nous. On l’a vérifié quand nous sommes arrivés au stade. On ne s’est pas entraînés comme il le fallait. Le jour du match, les gens qui étaient à la main courante ont enlevé nos plots pendant l’échauffement. Il a fallu l’intervention du commissaire du match pour que les choses reviennent à la normale. Pendant le match, c’était aussi très difficile parce que lorsque nous avons égalisé, les supporters ont tout saccagé, ils ont commencé à lancer des projectiles sur l’aire de jeu. Il a fallu nous évacuer pour nous permettre de quitter le stade. Bon, je crois que l’essentiel a été fait, nous sommes rentrés il n’y a pas eu de blessé heureusement.
Vous qui êtes au club depuis trois saisons, qu’est ce qui fait la force de Tout Puissant Mazembe ?
On a un groupe de joueurs très solide avec à la tête un président qui met beaucoup de moyens pour que l’équipe aille de l’avant. C’est pour tout cela que cette équipe est l’une des meilleures, sinon la meilleure, du continent. Telles que les choses sont organisées, nous sommes bien partis pour continuer à dominer le football du continent sur encore au moins deux saisons.
Qu’est-ce que ce second titre consécutif représente pour vous, à titre personnel ?
S’il est vrai que ce n’est pas donné à n’importe qui de gagner un titre de Champions League, je ne vais pas dire que c’est un aboutissement, c’est plutôt une continuité pour ma carrière. Surtout qu’en partant du Cameroun pour la RD Congo, les choses n’étaient pas faciles pour moi. J’ai eu une année d’adaptation et les deux années qui ont suivi, on a gagné les titres. Donc, pour l’instant, je suis animé par un sentiment de grande joie.
Pour combien de temps êtes-vous encore dans cette équipe ?
Je dois en principe arrêter cette année, à échéance de mon contrat. Mais il est prévu que je rencontre le président avant d’aller en Coupe du monde des clubs. Avec lui, je dois être fixé sur mon avenir professionnel au sein du Tout Puissant Mazembe.
Quel est votre vœu ? Rester ou partir ?
Pour l’instant, très honnêtement, ma tête n’est pas à partir. Gagner la Coupe convoitée par tous deux fois avec une même équipe, c’est une très belle chose, mais, n’oublions pas que si on la gagne trois fois, le trophée va rester définitivement chez nous et j’ai vraiment envie d’être de ceux qui pourraient écrire cette nouvelle page de l’histoire du Tout Puissant Mazembe, à savoir être parmi les premiers qui ont gagné trois fois d’affilée.
Propos recueillis par Paul Nana