Le vice- président de la fédération camerounaise de football et coordonnateur des activités du secrétariat général de la Fecafoot depuis maintenant un an nous a reçu dans son bureau de l’immeuble siège de la Fecafoot à Tsinga. La première partie de notre entretien porte sur les reformes à la Fecafoot, la fin de la saison pour ce qui est du championnat Mtn Elite One et Elite Two.
Camfoot.com: Comment se porte la fédération Camerounaise de football ?
Dr, Francis Mveng: (Hésitation) C’est une question un peu délicate. Vous savez qu’il n’est pas de coutume de parler de soit même et il est souvent intéressant et bon de laisser aux autres notamment à vous les journalistes que je considère comme nos partenaires mais surtout nos censeurs, de dire ce qui est bien ou ce qui ne l’est pas. C’est à votre niveau que nous avons le pool de nos activités et nos actions. Néanmoins je vais essayer d’apporter une réponse à votre interrogation. Nous avons trouvé une maison qui était devenue un gros mammouth et le président de la fédération monsieur Iya Mohammed nous a demandé de mettre du mouvement à la fédération camerounaise de football. Nous avons donc commencé à travailler sous ses hautes instructions et à développer un plan d’action qui nous a amené au niveau où nous sommes. Maintenant à la Fécafoot, le plus important qui a été fait c’est la reforme au niveau des compétitions. Nous avons, avec les présidents de Mtn Elite One et Elite Two, arrêté un chronogramme de consensus général qui est accepté de tous. Nous avons mis sur place des règles élémentaires qui n’aurait jamais disparu de ce consensus. Ce qui signifie que quand un match est programmé, il faudrait vraiment qu’il y ait un événement d’ordre majeur pour qu’il soit renvoyé et je pense que tout le monde est conscient de cela.
Les finalistes seront connus le 29 juin
Les reports de match ont permis par le passé d’avoir des calendriers touffus et il n y a avait pas de lisibilité. Le nouveau chronogramme de consensus général à la particularité d’être lisible. Nous connaissons les dates de début de championnat. Nous savons quand le championnat s’achève. Par exemple, le 29 juin, nous connaîtrons les finalistes de la coupe du Cameroun édition 2008. Nous avons communiqué au ministère des Sports et de l’Education physique deux dates pour la finale de la coupe du Cameroun. Elle se jouera au mois de juillet pour permettre aux athlètes qui vont aux jeux olympiques de partir tranquillement. Une autre chose pour ce qui est des reformes et qui est à mentionner au niveau de la fédération, c’est la réorientation de la dépense, On a constaté que la dépense de la fédération n’était pas maîtrisée. Le département administratif et financier s’est mis à la tâche en fonction des reformes qui ont été impulsées, question de réorienter la dépense afin qu’elle puisse être utile. Pour exemple une journée de Mtn Elite One revenait à 2,5 millions Fcfa pour tous les frais inhérents à l’organisation d’un match. Aujourd’hui, une journée du championnat Mtn Elite One coûte 7,5 millions Fcfa.
Nous avons également organisé la formation et le renforcement des capacités des acteurs de la Fécafoot qui œuvre dans le football pour améliorer l’offre de service en matière de football, c’est ainsi que les entraîneurs et les managers de clubs ont été formés. C’est ainsi que la Fécafoot s’est dotée d’un Département technique et de Développement. Dans ce Département, nous avons un officier de l’arbitrage et un officier de la médecine sportive. Maintenant il y a la présence des médecins fédéraux qui a conduit à notre niveau à mettre en place un certificat médical harmonisé pour chaque joueur. Vous savez qu’avant, n’importe qui signait un certificat médical pour l’aptitude au football. Aujourd’hui, ce n’est plus cela et ce sont les médecins formés et ayant une expertise en sport qui ont été choisis par l’officier de la médecine sportive à la Fecafoot, le Dr Bissou Mahop. On le fait parce que vous savez que la responsabilité lorsqu’il y a un match du football incombe à l’organisateur. De plus, s’il arrive un accident dans un terrain de football – ce que nous ne souhaitons pas mais çà peut arriver et c’est déjà arrivé et çà arrive même très souvent – il faut que le médecin qui va suivre ce cas soit un médecin que la fédération aura au préalable agrée. Nous avons conseillé aux clubs que pour réussir la reforme, il faut aller vers la professionnalisation. Ce qui induit d’abord des comportements responsables. Nous demandons aux présidents de clubs d’être dorénavant professionnels.
Vous savez la grande mutation qu’il y a eu avec la Mtn Elite Two c’est que nous étions à plus de 210 clubs en deuxième division. Aujourd’hui nous en sommes à 24. Çà a été une chirurgie au forceps. Mais la reforme voulait qu’on passe par là. Vous-même vous savez qu’aujourd’hui ce n’est que la faiblesse des infrastructures qui fait en sorte que le football camerounais soit au niveau où il se trouve aujourd’hui. Les matches de Mtn Elite Two sont souvent d’un excellent et vous savez que c’est à la dernière journée dans les zones 1et 2 que les équipes qui montent ont été connues. Notre reforme a également touché le corps arbitrale. Les arbitres sont les seuls juges au monde dont on ne fait pas appel des décisions car elles sont exécutoires tout de suite après le coup de sifflet. Ils sont perçus comme des demi Dieu et ils se doivent donc d’être comme la femme de César, c’est à dire au dessus de tout soupçon. Il faut les former, les encadrer, leur mettre la pression. Avant les arbitres étaient presque toujours insultés et vilipendés, à tort ou à raison. Aujourd’hui, je remarque quand même qu’il y a du mieux. Ils sont certes critiqués, mais après on dit aussi qu’il y a certains qui sont bons alors qu’avant, tous étaient mauvais.
Camfoot.com: Est-ce qu’on peut dire que la qualification de nos trois clubs en coupe d’Afrique des clubs est la résultante de ces reformes entreprises à la Fecafoot ?
Dr, Francis Mveng: Je constate et je prends acte que cela fait 15 ans aujourd’hui que cela n’était pas arrivé. C’est peut être un peu prématuré de dire que c’est les fruits de la reforme, mais la reforme est aussi passée par là car elle a d’abord eu pour effet une refonte des mentalités. Les gens ont cru et continuent de croire, à tort, que le football est un endroit où on fait du social. A la fédération, nous avons changé d’option. Nous ne faisons plus du social. Nous voulons de la qualité, du professionnalisme et nous voulons que les équipes soient compétitives. Autant de choses qui ne se marient pas avec le social. Ceux qui veulent faire du social vont au ministère des Affaires sociales. Ici, c’est la compétitivité. C’est pourquoi nous réduisons le nombre des clubs pour procéder à l’écrémage pour que quand vous partez d’une division inférieure vers une direction supérieure il faille que vous soyez le meilleur parmi les bons. Comme c’est les étages inférieurs qui sont le vivier du recrutement, ils ne viendront prendre que les meilleurs.
Camfoot.com: Nous approchons de la fin de la saison pour ce qui est du championnat, quelles sont les mesures prises à votre niveau pour garantir une fin de saison sans anicroches ?
Dr, Francis Mveng: Nous avons mis la pression sur les arbitres, il y a un mois et demi quand la phase aller à pris fin, nous avons réuni les arbitres et nous leur avons mis devant leur responsabilité, et chacun sait à quoi s’en tenir maintenant, ceux qui s’occupent à faire des combinassions autour des matches de football pour fausser les résultats, s’ils sont pris ils seront sanctionnés conformément aux textes, au règlement intérieur et au code disciplinaire de la Fecafoot, les organes juridictionnels sont là pour de tels cas. Maintenant pour ce qui est de la sécurité, nous avons mis les moyens pour que la sécurité soit déployée sur tous les stades. Nous sommes entrain d’encadrer au niveau des officiels, au niveau de la sécurité et nous demandons aux présidents de clubs de faire leur travail également, celui de l’éducation des spectateurs, le football est un jeu et rien d’autre qu’un jeu, les passions qui naissent autour du football doivent resté des passions sportives, quand le football n’est plus perçu comme un jeu, quand il a perdu son caractère ludique, alors la porte est ouverte à toutes les exactions que vous voyez dans les stades de football. Nous demandons donc aux présidents de clubs d’éduquer les populations et les spectateurs de leur ressort respectifs. Un club qui descend en deuxième division ce n’est pas une fatalité, c’est une sanction du résultat du jeu. Nous devons chercher à gagner, mais pas gagner à tout prix. Le football c’est un jeu. Quand on gagne, on doit jubiler et faire la fête et quand on perd on doit pleurer et se dire que prochainement, nous allons mieux nous préparer pour être plus solides et gagner à nouveau.
Camfoot.com: Malgré tout ce que vous annoncez comme reformes, les critique fusent de partout indexant la Fecafoot de ne rien faire, taxant ses membres d’affairistes… Est-ce que tout ceci ne vous décourage pas de savoir que tout ce que vous faite n’est pas reconnu et ne le sera peut être jamais ?
Dr, Francis Mveng: Non, personnellement ça ne me décourage pas. Quand je la manière avec laquelle les choses se passent, je me dis quand même que c’est un tout petit peu injuste. Je me dis que les uns et les autres ont un tout petit peu raison d’avoir dans leur univers collectif encore aujourd’hui les anciennes habitudes du temps passé. Moi je dis qu’aujourd’hui la fédération camerounaise de football est devenue une entreprise citoyenne. Ça ne sert à rien d’aller dire dans des radios que nous voulons les comptes de la Fecafoot car la fédération est ouverte. Encore que les comptes de la fédération ne sont disponibles que pour les membres de l’Assemblée générale, mais aujourd’hui nous ouvrons nos livres à qui veut venir les contrôler car nous n’avons rien à cacher. Nous sommes une entreprise citoyenne et nous voulons garder ce label. Je dis aux uns et aux autres qui parlent de la fédération dans les radios de venir à la fédération pour pouvoir confronter leurs idées, pour pouvoir vérifier si ce qu’ils disent est vraiment réel. Je demande aux journalistes de blâmer la fédération quand elle fait mal, mais si elle fait bien, vous devez le dire et le faire dire. Je ne me décourage pas je sais que avant on insultait beaucoup la fédération. Je constate aussi que de mois en moins on insulte mais on continue quand même à insulter un tout petit peu mais après les mêmes personnes disent aussi que il y a des choses qui changent à la fédération. Donc çà aussi on le dit. J’ai rencontré hier l’entraîneur Jean Paul Akono qui revient de l’Afrique du Sud, la seule chose qu’il a eu à me dire c’est qu’il félicite la Fecafoot pour le travail qui est entrain de s’y dérouler.
Camfoot.com: Il était pourtant de ceux qui critiquaient avec véhémence la gestion de la Fecafoot…
Dr, Francis Mveng: Je crois qu’il avait raison de critiquer, il y avait beaucoup de chose ici qui n’allaient pas bien. Il y avait trop de dysfonctionnements. Je ne veux pas dire qu’aujourd’hui tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et que les dysfonctionnements ont disparu, mais quand même, on a mis le train sur la voie avec l’aide de tout le monde. Maintenant le wagon est en train d’avancer doucement car il ne faut pas trop accélérer sinon il va tuer tout le monde. Nous essayons de doser ces reformes et de les mettre à la disposition du temps en fixant bien sûr une date butoir qui est 2010-2011.
Camfoot.com: Merci beaucoup monsieur le président.
Dr, Francis Mveng: C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé