Jean Paul Akono est de retour de la Russie où il a fait partie de la délégation Camerounaise invitée par la ville de Sotchi choisie le mercredi 4 juillet, au Guatemala pour accueillir les 22ème jeux olympiques d’hiver en 2014. Nous avons profité de l’occasion pour tendre notre micro au champion Olympique qui postule pour le poste de sélectionneur national chez les lions indomptables du Cameroun
Camfoot.com: Quel a été l’objet de votre visite en Russie?
Jean Paul Akono: L’objet de notre visite ici est que la ville de Sotchi où j’ai séjourné souhaitait organiser les jeux d’hiver de 2014. À cette occasion, ils ont voulu regrouper le plus grand nombre de soutien possible à travers le monde entier. Ils ont donc organisé un festival de musique multiculturel. À coté de cela, il y avait aussi des anciennes gloires du football. Ils l’ont fait pour montrer au monde entier qu’ils étaient capables d’organiser ce genre d’événement. C’est pour cette raison que nous sommes ici. Au niveau du Cameroun, ils ont jugés bon que Tataw, Milla et moi pouvions faire partie de la délégation Camerounaise accompagnée par un groupe de musique qui a été choisi à Douala et qui s’appelle je crois « Camer-vision ». Il y a eu des groupes de musique venant de partout dans le monde entier et le Cameroun a été le seul pays africain choisi pour l’occasion. Parallèlement à la musique, il y a eu des petits matchs de foot qui se sont déroulés entre les groupes d’artistes appuyés par les anciennes gloires. Cela a été vraiment fantastique et comme vous le savez la ville de Sotchi organisera les 22e jeux d’hiver en 2014.
Camfoot.com: Avez-vous eu l’occasion de regarder le championnat Russe qui se joue actuellement ?
Jean Paul Akono: Tout à fait, j’ai eu l’occasion de regarder certains matchs à la télé et notamment l’équipe où évoluent nos deux compatriotes Angbwa et Serge Branco. Ils ont d’ailleurs remporté le match contre le CSKA de Moscou. Je crois que c’était le match de la 14e journée, une rencontre de très haut niveau il faut le dire. Ils m’ont vraiment fait plaisir et ils font honneur à notre pays en Russie. C’est dommage qu’au pays qu’on ne puisse pas regarder ce championnat.
Camfoot.com: Quel est votre appréciation d’entraîneur?
Jean Paul Akono: Je pense personnellement que les gens ont tort de ne pas prendre vraiment en considération ce championnat qui, ma foi, a un niveau très élevé … j’ai été surpris en premier par sa qualité. Nos deux compatriotes se sont bien comportés sur le terrain dans une rencontre très disputée. Il ne faut pas oublier qu’ils étaient opposés au champion de la coupe de l’UEFA d’il y a trois ans ; et ne devient pas champion d’Europe qui veut. En remportant le match et en se distinguant sur le terrain, Serge Branco et Benoît Angbwa m’ont énormément fait plaisir lors de cette rencontre et je pense que je le redirais fidèlement au Cameroun.
Camfoot.com: Étant en Russie, je suppose que vous avez gardé une oreille attentive sur le dossier brûlant de l’entraîneur des lions indomptables. Où en êtes-vous actuellement ?
Jean Paul Akono: En partant du Cameroun pour la Russie j’avais déjà déposé mon dossier de candidature. Si on commence à faire comme dans les grands pays de football, je pense que c’est une bonne chose. Là il faut des dossiers alors qu’avant il y avait des entraîneurs qui débarquaient alors qu’ils n’étaient même pas en course. Pour entraîner les lions indomptables et comme partout ailleurs il faut maintenant envoyer un dossier que vous allez vous-même défendre devant une commission qui décide si oui ou non vous êtes apte à pouvoir diriger cette équipe. Je pense que c’est un grand progrès dans ce processus.
Camfoot.com: Pensez-vous sincèrement que les autorités publiques sont prêtes à donner la chance à un Camerounais ?
Jean Paul Akono: Je ne vois pas pourquoi est-ce qu’on pose cette question tout le temps. Est-ce que les entraîneurs Camerounais ne sont pas à la hauteur des autres ? Je ne comprends vraiment pas. Vous vivez ici en Europe, est-ce que quand vous voyez une équipe ici s’entraîner est ce qu’elle fait quelque chose d’extraordinaire qu’on ne peut pas faire au Cameroun ? Je pense que le problème qui se pose au pays c’est le manque de volonté politique.
Il est inadmissible qu’on ne puisse pas faire confiance aux entraîneurs Camerounais qui ont les mêmes diplômes que tout le monde et parfois nous sommes les meilleurs dans ces écoles là. Je pense que le ballon c’est le même, qu’on joue en Russie, en Allemagne au Brésil ou au Cameroun, les dimensions des terrains sont les mêmes. Il vrai que les environnements ne sont pas pareils ; les uns se retrouvent dans les pays sous-développés, les autres dans les pays développés, mais le ballon reste le même.
Les expatriés n’inventent pas des choses au football ! Je ne le pense pas du tout. Dire que nous sommes incapables de diriger notre équipe nationale est une insulte faite à notre endroit et nous ne sommes plus prêt à tolérer cela. Je dis qu’on peut choisir qui on veut, mais de là à dire qu’on ne nous choisit pas parce que nous sommes incapables je crois plutôt que c’est ceux qui le disent qui le sont.
Camfoot.com: Parlant de capacité, est-il vrai que vous avez eu quelques contacts du côté de la Russie ?
Jean Paul Akono: Effectivement, pendant mon séjour, j’ai été en contact avec un club. Mais je préfère ne pas m’aventurer encore sur ce terrain là puisque les discussions sont en cours. Et compte tenu de ce que je viens de vous dire, je pense qu’on va d’abord rester au niveau des discussions. Vous savez il y a l’éloignement, mais quand on veut chercher sa vie… Il y a aussi la barrière de la langue mais le football a un langage universel, en attendant d’apprendre le Russe on peut se débrouiller avec les interprètes. Vous savez quand on est champion Olympique dans un pays comme la Russie ou partout dans le monde sauf certainement en Afrique, on vous accorde beaucoup de considération parce qu’ils savent très bien qu’on arrive pas à ce niveau par la simple volonté.
Propos recueillis par Stephen Sunou