Assis depuis 2002 sur le banc de touche du mythique club de la Capitale, l’entraîneur principal du Canon sportif de Yaoundé s’explique sur les derniers résultats de ses poulains tout en évaluant leur chance au cours de ce 46e championnat national de D1.
Quel est votre sentiment après ce nul (1-1) obtenu face au Cotonsport, champion en titre ?
À deux minutes du coup de sifflet final, on avait les trois points de la victoire, mais à cause d’une incompréhension entre mes deux défenseurs centraux, le Cotonsport rétablit l’équilibre. Le nul est consommé ! Toutefois, je suis satisfait du travail fait, car les enfants commencent à comprendre ce qu’on attend d’eux…
Expliquez-vous ?
Dans l’effectif actuel du Canon, nous disposons d’une bonne majorité de joueurs recrutés en D2 et même dans les ligues départementales. D’où de nombreuses lacunes constatées. A ce jour, de la première à cette 5e journée, il ya eu un net progrès dans la mise en place de notre système de jeu.
Alors à quand la première victoire du Canon ?
Face à Astres, nous nous faisons rattraper au score et voici le Cotonsport qui nous échappe, on va continuer à travailler sérieusement et là le Canon tonnera plus fort.
Avec 2 points glanés en 5 journées, votre équipe a-t-elle encore des chances de gagner une place africaine ?
Pourquoi pas ? Certes on est entrain de rebâtir une équipe qui perdu presque tous ses meilleurs joueurs, mais je suis confiant car tout en travaillant, je me dis qu’on arrivera à nous frayer un passage pour atteindre le peloton de tête. Cela nécessite du courage et de l’abnégation, je ne désespère pas.
Que répondez-vous à ces supporters qui exigent votre départ pour mauvais résultats ?
Au regard des « mauvais résultats » du Canon, si l’on me demande de libérer le banc de touche, je le ferai tout de suite. Mais pour l’instant, à voir le travail qui est fait, je crois que l’administration du Canon me fait encore confiance.
Après cinq journées, quelles sont les meilleures chances de ce championnat de D1 ?
Là le championnat n’a pas vraiment démarré. Les équipes sont entrain de se mettre en place et d’ici la 8e journée, tout sera bien parti.
Quel est l’adversaire qui vous fait le plus peur ?
Je vous dirai que si mes joueurs ont de la réussite, je crois qu’on gagnerait toutes nos rencontres. Au cours d’un match, ce n’est pas l’adversaire qui me fait peur, mais c’est le comportement de mes joueurs qui me fait le plus peur.
Est-il facile d’entraîner un club comme le Canon ?
Ce n’est pas facile ! Quand l’équipe ne marche pas, la pression est si forte qu’il faut être solide dans sa tête. Certes c’est un avantage d’entraîner une telle équipe parce qu’on se forge une personnalité. Et je dis que n’entraîne pas le Canon qui veut, mais qui peut parce qu’il faut avoir beaucoup de caractère.
Au regard des difficultés financières, avez-vous tous les moyens conséquents pour travailler ?
Ne nous le cachons pas, le football camerounais connaît de sérieuses difficultés surtout au niveau des finances et tous les clubs subissent cette dure réalité. Parlant du Canon, par le passé, on a eu les moyens et on avait aussi une bonne équipe avec de bons joueurs. Maintenant, il faut que les gens comprennent qu’on n’a pas assez de moyens dont nous utilisons les joueurs avec les moyens disponibles. Il faudrait donc que les gens viennent donner de l’argent pour bâtir la meilleure équipe possible du Canon.
Votre mot de fin ?
Je demande aux supporters du Canon d’être un peu moins agressifs envers les joueurs qui ont plus besoin d’être encouragés. Et je regarde beaucoup plus l’avenir dans le travail.
Propos recueillis par Guy-Roger Obama