Nous avons rencontré l’homme qui est au centre de la detection des jeune à la Fondation Eto’o, Diallo Siewe au quartier Nguangue, à New-Bell. Nous nous sommes entretenu sur son travail de détection et notamment comment il a repéré le jeune futur international Dongou Tsafack. On a aussi discuté de l’avenir de Fabrice Olinga entre autre chose. Entretien…
Plusieurs jeunes que vous avez formé à la Fondation Samuel Eto’o intègrent progressivement l’équipe première du FC Barcelone. Quel est votre sentiment ?
C’est un sentiment de fierté. J’avais dit au départ que le résultat de notre travail se verra sur le long terme. Aujourd’hui ça fait pratiquement six ans. Si les enfants arrivent à ce niveau, on doit être fier de la fondation.
Dongou et Olinga ont été convoqués à l’équipe nationale du Cameroun. Pouvez-vous nous parler de Dongou ?
C’est un enfant qui est né en 1995 à Mbanga. Je l’ai découvert quand je suis allé y faire une détection avec Orange Cameroun. Je l’ai emmené à Douala et il a intégré la Fondation Samuel Eto’o. N’ayant pas de famille à Douala, je l’ai placé dans une famille d’accueil. Il a été découvert par le FC Barcelone au cours d’un des multiples tournois que nous avons faits en Espagne.
Lui prédisiez-vous un avenir prometteur ?
Tous les enfants que j’ai, je pense qu’ils peuvent faire le haut niveau. Maintenant, c’est l’encadrement et le suivi qui est primordial. Ils ont eu la chance de partir très tôt. Car, ceux qui sont restés au pays n’ont pas eu la chance de se faire former dans le meilleur centre de formation au monde qu’est la « Marcia ».
Très talentueux ces jeunes. Mais les lignes ouvertes des radios tonnent sur le fait que leur arrivée précoce en équipe nationale du Cameroun est diligentée par leur patron et parrain, Samuel Eto’o…
Cela me fait rire. Quand Samuel Eto’o est arrivé très précocement à l’équipe nationale du Cameroun, c’était l’œuvre de qui ? Les enfants sont talentueux. Ils y sont arrivé par la force de leur talent. Rigobert Song a joué son premier match en coupe du monde à 17 ans et ça n’a rien dit à personne. Olinga a été appelé. Il est arrivé, il a joué, il a marqué. Dongou Tsafack a 18 ans aujourd’hui. Je pense que ce n’est pas très tôt. Le rêve de Samuel est d’aider les enfants afin qu’ils soient plus forts que lui plus tard. Si ces enfants intègrent l’équipe première de Barcelone, c’est qu’ils ont du potentiel. Je pense que c’est sur ce critère que l’entraîneur national a pensé. Il a marqué deux buts avec le FC Barcelone et le sélectionneur s’est dit, voilà l’oiseau rare. En plus, il est difficile d’avoir des avants-centres. Il s’est dit que c’est le moment de l’observer. Car Dongou n’a pas eu la chance de jouer dans des sélections inférieures du Cameroun. Vous savez que c’est très complexe parce que chaque entraîneur ne fait qu’à sa guise. Si on l’a appelé en sélection nationale, c’est juste pour l’observer. C’est contre la Libye qu’on verra si on l’appellera. On pourra le faire s’il est bon après le stage organisé en France. Je ne suis pas surpris. J’ai confiance aux jeunes que j’accueille. Même les jeunes que j’ai aujourd’hui, je mise sur eux sur cinq ans. S’ils adhèrent au plan de travail mit sur pied, ils arriveront dans cinq ans à l’équipe nationale du Cameroun.
Continuez-vous à suivre vos jeunes une fois qu’ils ont intégré les centres de formation en Europe ?
Depuis ce matin, ça fait trois fois que j’ai discuté avec Olinga et deux fois avec Dongou. Je suis en contact au quotidien avec ces enfants. La Fundesport met un crédit de communication pour que je sois en contact permanent avec eux. Sur le plan psychologique, il faut les gérer. Il faut comprendre qu’ils quittent le Cameroun entre 10 – 11 ans. Il est vrai que leurs parents se déplacent pour leur rendre visite, une ou deux fois par ans. Mais leur quotidien est avec moi au Cameroun et les membres la fondation Samuel Eto’o.
Et Fabrice Olinga ?
Olinga est un jeune du centre de formation de Malaga. Il a joué l’année surpassée avec les juniors A de son club. Etant en vacances d’été à Madrid, il a été appelé par son entraîneur, qui lui a demandé de revenir. Il lui a répondu qu’il ne revient pas parce qu’il est encore en vacances. Le coach lui a dit qu’il faut que tu reviennes. Il est retourné à Malaga. Il était prévu qu’il joue avec l’équipe B. Mais on l’a présenté tout de suite à l’équipe première. Car les Arabes qui ont injecté leur argent dans le club était en froid avec les dirigeants de Malaga. Conséquence plusieurs joueurs tel que Van Nisterlroy sont partis. N’ayant pas de joueurs, il fallait qu’ils s’appuient sur les jeunes du centre de formation. C’est pour cette raison qu’ils ont repris Fabrice. Il a joué et a marqué deux buts, donc un en champions league. Entre-temps, Malaga a acheté les joueurs tel que Saviola et l’enfant est rentré à l’équipe B de Malaga, sa catégorie. Cependant, il était convoqué de temps à autre en équipe première. Jusqu’ici, Fabrice n’est pas encore professionnel. C’est un jeune du centre de formation qui était surclassé et qui faisait des matchs avec l’équipe réserve.
Donc, on ne peut pas parler d’un problème Olinga avec Malaga étant donné qu’il est dans sa catégorie ?
Il était dans sa catégorie. Aujourd’hui, il y a un autre entraîneur qui est arrivé et Olinga a repris avec l’équipe première de Malaga. Le club est entrain de refaire son contrat. Sa famille, lui et la Fondation sont entrain de réfléchir pour voir s’il doit continuer à Malaga ou s’il doit partir. Car il y a des propositions. Sa clause de libération est de trois millions d’euro et il y a des équipes en France qui sont prêtes à payer ces trois millions d’euro. Les choses sont entrain de se ficeler pour qu’il aille dans une équipe très riche de la Ligue 1, en France.
Quelles sont ces équipes ?
S’il va du côté de la France, ce serait à Monaco. Si c’est en Angleterre, ce serait à Everton. Vous avez l’exclusivité.
Entretien Mené par James Kapnang