L’ancien gardien des Lions indomptables se prononce sur les 22 de Paul Le Guen pour le match amical contre l’Italie.
Quels commentaires faites-vous de la liste de Paul Le Guen en vue du match du 03 mars contre l’Italie à Monaco ?
JA. Bell: Je pense quand même qu’il faudrait que nous apprenions à être conséquents. Quand on n’est pas content de ce qui se passe, on a le devoir de penser à autre chose. Nous ne pouvons pas après avoir dit que nous n’étions pas contents de la manière globale avec laquelle nos Lions ont évolué à la Can et du résultat final d’ailleurs, nous plaindre le jour où il y a des remaniements et où on pense autre chose. J’avais personnellement souscrit à l’idée que quitte à perdre, il vaut mieux perdre avec les plus jeunes, qui eux peuvent s’améliorer, alors que ceux qui sont en fin de parcours ne peuvent plus. On ne peut que souscrire aux changements de Paul Le Guen, c’est vrai qu’il y a des dégâts collatéraux, du genre N’dy Assembé. Justement, N’dy Assembé est jeune, il a le temps de revenir, personne n’a dit qu’il était définitivement écarté des Lions indomptables. C’est peut-être aussi l’occasion de l’appeler une autre fois, parce qu’il y a quelque chose que je n’ai jamais compris, c’est que les joueurs qui viennent à la Can telle qu’elle est organisée aujourd’hui consentent les sacrifices dans la mesure où ils abandonnent leur club où ils ont leur pain quotidien pendant plus d’un mois. Et que pendant ce temps, leurs rivaux occupent la place et il y a des risques qu’ils ne jouent plus. Donc au retour on n’est pas sûr de retrouver sa place.
À quelques mois de la coupe du monde et avec tous ces nouveaux, est-ce que Paul Le Guen aura le temps nécessaire pour travailler la cohésion afin d’avoir une bonne équipe ?
JA. Bell:Je pense surtout qu’il faudrait que nous tous nous puissions encourager les Lions, en ce sens que bien faire n’est pas la garantie de gagner en compétition, la compétition étant l’opposition avec d’autres adversaires qui peuvent être plus talentueux que vous, ou qui peuvent tout simplement être meilleurs que vous à ce moment-là. Mais bien faire est la garantie de ne pas avoir de regrets, et c’est ce que nous devons tous chercher. C’est-à-dire, voici une équipe qui ne nous donne pas de regrets, une équipe qui n’a laissé personne à la maison, une équipe qui a tout donné, qui a montré toutes les possibilités du moment. Il ne faut surtout pas se dire que le groupe de Paul Le Guen va être jugé le 03 mars sur une dichotomie, ou simplement sur du manichéisme ; c’est-à-dire est ce qu’il a gagné, il était bon. Est-ce qu’il a perdu, il était mauvais.
Guy Nsigué à Yaoundé (avec la FM 94)