Appelé pour combler les absences d’Éric Matoukou et
d’Assou Ekotto, Armand Deumi a livré la deuxième
partie de la rencontre Cameroun-Soudan du 27 mars dernier avec beaucoup de
sérénité. Positionné au poste de libéro, l’actuel meilleur défenseur
de la super league (championnat Suisse) ne s’est pas laissé intimider par la pression. C’est
un homme heureux que nous avons rencontré à Thoune.
Camfoot.com: Contre toute attente, on vous a vu disputer la deuxième partie de la rencontre
Cameroun-Soudan du 27 avril dernier. Comment avez-vous accueilli votre convocation ?
Armand Deumi : Ecoutez, dans le sport, on ne peut pas tout prévoir. J’ai été
appelé pour certes combler certaines absences, mais bon. Étant donné qu’une
chance m’était offerte, je me suis donné avec dévouement comme un
professionnel pour montrer ma vraie valeur au coach. Je pense que j’ai tout
simplement essayé de prouver que je pouvais apporter quelque chose à cette
équipe. Pour le reste, c’est l’entraîneur seul qui a jugé bon de me lancer
dans la rencontre, car lui seul connaît la valeur et l’engagement de chaque
joueur de son effectif.
Camfoot.com: Combien de jours avant le début du stage avez-vous été informé de votre sélection ?
Armand Deumi : Je crois tout juste après les forfaits de Matoukou et d’Ekotto. Je crois
deux jours avant le début du stage, car je m’apprêtais à disputer une
rencontre de championnat. J’ai eu tout d’abord un coup de fil et après un
fax est arrivé dans les bureaux de mon agent.
Camfoot.com: Comment l’avez-vous vécu à l’instant ?
Armand Deumi : Ça fait toujours plaisir à un professionnel de jouer pour les
couleurs de son pays. C’est vrai, je m’étais donné pour objectif
d’intégrer de cette équipe (ndlr : lions indomptables). Mais vous savez
que la concurrence est rude et qu’il faut toujours donner le meilleur de soi même chaque jour. Le tout n’est pas d’arriver en équipe première, mais d’y
rester par le travail et les résultats. Je me battrais pour rester au top.
Camfoot.com: Comment s’est passé votre intégration dans l’équipe ?
Armand Deumi : Tout a été rapide. J’ai même été agréablement surpris par
l’accueil des anciens. Si bien que je ne trouve pas de mot assez fort pour
exprimer ma joie et les remercier. Tout s’est bien passé et naturellement même. C’est vrai aussi
que je connais beaucoup des joueurs de cette équipe pour avoir été formé dans
le même centre (ndlr : KSA) ou alors pour avoir disputé le même championnat.
Je suis content que les choses se soient déroulées aussi facilement.
Camfoot.com: Pour votre première sélection, vous vous retrouvez au stade. Étiez-vous surpris par la rapide confiance du coach?
Armand Deumi : Pas vraiment … (Petit moment d’hésitation) Je pense que cette rapide confiance est le fruit de ce que j’ai également montré aux entraînements. Je dois dire que j’étais quant même à la fois un tout petit peu surpris et très content d’entrer en plein dans le match.
Camfoot.com: Vous avez été élu meilleur défenseur du championnat Suisse il y a quelques mois. Avez-vous l’intention d’y rester ?
Armand Deumi : Personnellement, je pense que dans la vie, il faut aller de l’avant et spécialement pour les sportifs que nous sommes. Je progresserais mieux en m’exportant puisque j’ai déjà presque tout prouvé ici. J’espère donc pouvoir rejoindre un championnat plus élevé.
Camfoot.com: Au moment où les matchs de qualification pour la prochaine coupe du monde vont reprendre, nos chances sont-elles intactes ?
Armand Deumi : Si si, il faut toujours croire. Il nous reste 4 rencontres capitales et je pense que nous allons donner le meilleur de nous même. En espérant bien sûr que la Côte d’Ivoire fasse un faux pas.
Camfoot.com: Parlons un peu du public du stade omnisports de Yaoundé. Avez-vous été surpris par ses réactions pendant le match ?
Armand Deumi : Le Cameroun est une très grande nation de foot et les réactions de nos supporters ne doivent pas nous étonner, car ils attendent beaucoup de nous. Ils sont certes exigeants, mais bon… Qui aime bien châtie bien.
Camfoot.com: Une dernière question. S’il fallait quitter la Suisse, quel souvenir garderiez-vous?
Armand Deumi : J’ai beaucoup de souvenirs en tête, des bons et des mauvais. Parmi les bons, la reconnaissance de ma valeur par tous. Parmi les mauvais, la blessure qui m’a éloigné des stades pendant 8 mois. Cela a été très douloureux pour moi. Je vivais chaque jour comme un enfer.
Stephen Sunou à Thoune