De retour de leur semaine au Soudan où la selection nationale n’a pu arracher qu’un match nul devant des soudanais considérés comme la « distributrice de point » de leur groupe éliminatoire, nous avons rencontré David Mayebi, vice-président de la Fécafoot à sa descente d’avion. Il donne son point de vue sur la défaite des Lions, mais aussi sur les confidences qu’a obtenu Camfoot.com faisant état d’une guerre de clan au sein de l’équipe.
Camfoot.com: Mr le vice-président, que s’est-il passé pour que vous ne rentrez qu’avec un point de Khartoum ?
David MAYEBI: Je ne suis pas très satisfait. Je vous avais dit à notre départ de Paris que ce serait un match piège, et ça l’ a été. D’ailleurs nous avons eu beaucoup de chance parce que nous sommes allés tôt pour nous y acclimater. Il y a eu succession d’évènements qui nous ont vraiment amoindri, notamment les blessures de certains de nos attaquants ; Samuel Eto’o Fils frappé d’une crise de gastro-entérite au Cameroun, et Pius Ndiéfi qui a eu un mal au cours de la dernière séance d’entraînement là bas sur place. Ceci étant, je pense que les gars ont bien commencé le match, puis dominé. Nous avons encaissé le but contre le cours du jeu, et comme les petites équipes dans ces cas là, le Soudan s’est agrippé à ce but et s’est replié dans son camp. On a passé tout le temps à jouer dans leur camp, mais vraiment ce n’était pas possible de marquer des buts.
Il y a aussi que tactiquement, l’entraîneur au départ avait mis un plan de jeu en place, au fur et à mesure il l’a modifié. Au cours de la deuxième mi-temps, il a fait entrer du sang neuf, fait changer de position à Njitap ; ce qui nous a donné beaucoup plus d’occasion de but et puis nous avons pu constater qu’il y a de jeunes joueurs dans cette équipe qui peuvent vraiment apporter un plus, notamment DOUALA. Il m’a surpris et épaté ; cela veut dire que nous avons une bonne pépinière.
Ceci étant, je ne suis ni découragé ni défaitiste, je crois à notre qualification, à partir du moment où le calendrier nous est toujours quand même favorable. Donc on commence en mars 2005 chez nous, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire mieux.
Camfoot.com: On a pourtant vu ce week-end nos adversaires directs (Lybie et Côte d’Ivoire) prendre leurs trois points…
David MAYEBI: A partir du moment où il y a plusieurs concurrents pour la 1ere et 2eme place, moi je pense que c’est jouable : l’Egypte est encore en course, comme la Lybie, le Cameroun et aussi la Côte d’Ivoire. Cela veut dire que ce n’est pas si compliqué que cela ; ces équipes vont rencontrer la Côte d’Ivoire et viendront rencontrer le Cameroun à Yaoundé. Je pense que nous avons encore au moins 75 ou 80 % de chance, si on se prépare très bien.
Camfoot.com: Comment se sont passés ces 5 jours de stage au Soudan, l’un des plus longs stages qu’a eu à faire l’équipe nationale pour un match officiel depuis belle lurette?
David MAYEBI: Moi je pense que c’était convivial, rempli d’amitié et de blagues. C’est une équipe qui a retrouvé quand même son ambiance d’antan, et je pense que c’est une très bonne chose ; je pense qu’il faudrait renouveler ce genre de stage, et cela pourra une fois de plus renforcer les liens. Vous savez, dans notre jargon du football, on dit que « le football se pratique avec des gens qui se connaissent ». C’est très important ce genre de brassage lorsqu’on se retrouve ensemble.
Camfoot.com: Nous sommes inquiets, des confidences au sein de notre rédaction faisant état de dissensions et de guerre de clans entre joueurs ?
David MAYEBI: Bon vous savez, les rumeurs ça vient toujours, vous avez suivi, même au plus haut niveau de l’Etat il y en a eu. Ce ne sont que des balivernes. Moi, je ne crois pas du tout à ça. J’étais sur place. Vous avez vu ces gars-là à l’hôtel en partant d’ici. Est-ce que vous pouvez imaginer un seul instant que les enfants puissent avoir ce genre de comportement ? Laissons les joueurs se préparer ; nous tous aimons notre équipe. Il faut que chacun apporte sa contribution dans le bon sens ; ce serait positif pour notre pays.
Camfoot.com: Merci pour le discours officiel. La suite du programme conduit les joueurs à Hambourg, mais nous avons remarqué que certains ne sont pas présents à l’embarquement à Roissy ?
David MAYEBI: Vous savez que ces joueurs sont des professionnels, et puis ils ont un planning qui est arrêté par l’entraîneur. Ils ont reçu de courte permission. C’est la responsabilité de l’entraîneur.
Camfoot.com: Parmi les 18 de Khartoum, y aura-t-il des joueurs qui seront absents en Allemagne ?
David MAYEBI: Je n’ai pas le planning, mais l’entraîneur ne m’a pas alerté d’une éventuelle défection de certains joueurs. Si les joueurs ne sont pas partis aujourd’hui dimanche, ils iront demain lundi. L’entraîneur a dû leur donner la permission de le faire.
Camfoot.com: Winfried Schaeffer n’était pas présent à votre descente d’avion à Orly cet après-midi ?
David MAYEBI: Il avait un programme arrêté avant, il devait aller faire une interview pour une télévision allemande ce dimanche matin ; c’est pour cela qu’il est parti, c’était prévu à l’avance. Il a donc pris l’avion hier après le match.
Camfoot.com: Quelle est la suite pour les Lions Indomptables ? Est-ce que le 25 mars 2005 à l’aube du match Cameroun – Soudan à Yaoundé, Schaeffer sera t-il encore à la tête des Lions Indomptables ?
David MAYEBI: Je pense que pour le moment nous ne pouvons nous prononcer. A partir du moment où nous avons un contrat qui nous lie, nous allons constater les faits. Il y aura une réunion, on discuter ensemble pour voir s’il y a possibilité de le conserver ou pas, si nous devons continuer avec lui ou pas. Nous prendrons nos responsabilités le moment venu. Pour le moment, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Propos recueillis par Jean-Pierre Esso, jpesso@camfoot.com