David Mayebi est conseiller spécial du président de la fédération camerounaise de football. Ces derniers temps, il s’est trouvé au centre de beaucoup de polémiques relatives aux turbulences dans lesquelles s’enlise le football Camerounais. En visite dans notre rédaction, il a accepté de se confier à notre journal.
Vous êtes le conseiller spécial du président de la Fédération camerounaise de football. La dernière actualité de cette fédération est le démarrage du 48ème championnat national de première division, avec 18 clubs, avec beaucoup de polémique à la clé. Qu’est ce qui peut justifier le passage de 16 à 18 clubs ?
Je crois que la polémique sur l’organisation d’un championnat à 18, à 16 clubs, n’a plus de raison d’être. Puisque le championnat a démarré à 18 clubs. Toutefois, il y a lieu de préciser que c’est une mesure exceptionnelle qui vise à concilier les parties en conflit. Et les textes de la Fécafoot autorisent le comité exécutif à prendre de telles décisions. Outre le fait que lesdits textes stipulent que le championnat peut se jouer à 15 ou à 20 clubs maximum, il y a aussi que le comité exécutif peut se saisir de tout litige déjà jugé par les instances inférieures pour statuer dans l’intérêt du football. Ceux qui prétendent connaître les textes de la Fécafoot mieux que ses administrateurs omettent à dessein de relever ces différents points de droit, prompts qu’ils sont à nous accuser de les bafouer nous-mêmes. Faut-il leur rappeler qu’il y a l’esprit et la lettre et, comme l’avait dit en son temps un homme politique, “ La loi est faite par les hommes et ce sont les hommes qui sont chargés de l’appliquer”. Il faut donc tenir compte de la dimension sociale, surtout que la Fécafoot n’est pas une instance judiciaire où “ dure est la loi, mais c’est la loi ”. Il y a aussi et surtout l’équité. Et ce n’est pas la première fois que le championnat se joue à 18 clubs au Cameroun. En 2004 déjà, il s’était joué à 18 clubs. Après, on est revenu à 16 clubs pour la qualité du spectacle. Le 49ème championnat va se jouer à 16 clubs, parce que cinq clubs vont descendre et 3 vont monter. Il est surprenant qu’une mesure d’apaisement, et qui plus est, transitoire, suscite tant de polémiques. Sans doute les vraies raisons se trouvent-elles ailleurs.
On sait que les présidents de clubs de première division avaient posé un certain nombre de préalables. Qu’est-ce qui a été fait concrètement pour rendre le démarrage de ce championnat possible ?
C’est toujours la stratégie de l’apaisement qui a prévalu. La Fécafoot s’est voulue conciliante vis-à-vis des présidents de clubs. Ce qui est loin d’être une faiblesse. Mais, cette surenchère subite des clubs de 1ère division est apparue assez suspecte aux yeux des observateurs. Car, rien ne justifiait un tel chantage. Les dirigeants actuels sont les premiers à avoir opté d’aider les clubs de 1ère division. Le comité exécutif a pris cette initiative sans pression de qui que ce soit. Face à l’indigence des clubs, il fallait négocier avec un sponsor MTN, qui a accepté de financer et d’équiper les différents clubs de 1ère division. Comment donc comprendre que les présidents desdits clubs fassent les caprices d’enfants gâtés aujourd’hui au point de croire que l’argent de l’équipementier destiné aux Lions indomptables doit aussi leur revenir ? Peut être y a t-il un déficit de communication, à moins que les ennemis de la Fécafoot n’aient manœuvré dans l’ombre pour les manipuler. Le président Iya et son bureau prônent la concertation et l’apaisement.
Selon les dispositions statutaires de la Fécafoot, l’assemblée générale doit se tenir dans les deux mois qui suivent la fin d’un championnat. Pourquoi cette disposition n’a pas été respectée ?
Voilà encore un autre argument fallacieux utilisé par les détracteurs de la Fécafoot pour diaboliser le comité exécutif. Faux argument parce que ces donneurs de leçons font une lecture partielle de nos textes et ne tiennent nullement compte du contexte. Parce que, à tout prix, il faut s’immiscer dans la gestion interne d’une association du reste privée. Même la gestion du gouvernement n’est autant disséquée par le public. Encore que le contrôle de la gestion du gouvernement ou des organismes publics incombe à un organisme de l’Etat. Mais, pour le cas de la Fécafoot, même le premier venu condamne sans preuve les administrateurs. Une animosité savamment distillée et entretenue par ceux qui veulent leur ravir la place.
Pour revenir à votre question, les textes de la Fécafoot prévoient la tenue d’une seule assemblée générale par an. Convoquée le 17 Janvier dernier, cette assemblée générale a été renvoyée sine die pour permettre au président de la Fécafoot d’accompagner le Minsep à la Can junior, au Congo. Après ce premier report, le comité exécutif s’est rendu compte que tous les textes devant être soumis aux administrateurs n’étaient pas prêts. Notamment ceux prescrits par la Fifa pour se conformer à ses statuts standards. La mouture élaborée par la Fécafoot pour s’y conformer a été envoyée à la Fifa qui est encore en train de l’examiner afin d’y apporter d’éventuelles corrections. Il faut donc attendre ces textes revus et corrigés pour le soumettre à l’appréciation et à l’adoption de l’assemblée générale. Entre temps, il faut que le commissaire aux comptes, qui est un cabinet extérieur, valide les écritures comptables. Voilà des raisons qui justifient le report au 10 mars prochain de l’assemblée générale de la Fécafoot.
Beaucoup de versions contradictoires ont été données au sujet du match Cetef de Douala contre Tonnerre de Yaoundé lors des interpoules. Quelle est la version du conseiller spécial du président de la Fédération camerounaise de football, après enquête ?
Le conseiller spécial du Président de la Fécafoot n’a pas mené d’enquête sur ledit litige parce qu’il n’y a pas été mandaté. Je n’ai assisté qu’à l’ouverture des interpoules 2006. Après, je suis redescendu, j’étais donc loin du théâtre des jeux. Je n’étais associé de près à l’organisation de ces interpoules. Malheureusement, des esprits malveillants me voient partout, m’accusent de tout et m’attribuent la présidence de Cetef, un club que je ne connais pas, à la gestion duquel je ne suis pas associé. Je n’ai jamais été homme à faire des choses en cachette. En tant que footballeur, j’évoluais au milieu du terrain. Avec ma grande carrure, je ne pouvais pas passer inaperçu. En tant qu’encadreur, j’ai fait monter Elecsport de Limbé et Unité de Douala en 1ère division. Un exploit qui m’a valu d’être repéré par Claude Nzoundja dont le club, Diamant de Yaoundé, était menacé de relégation. Non seulement je l’en ai sauvé, mais le Diamant a fini dans le peloton de tête et finaliste de la coupe du Cameroun contre Tonnerre de Yaoundé. J’ai ensuite entraîné Union de Douala et j’en suis devenu président. Aujourd’hui pourquoi me cacherai – je pour être président de Cetef ? Tout le monde sait que pour aider le football à la base, je suis membre du comité de gestion de Jeunesse de Bonamoussadi, un club de 2ème division du Littoral. Et encore, pourquoi m’attribuer des accointances avec Cetef et m’accuser d’avoir perçu 20 millions des dirigeants dudit club pour son accession en 1ère division ? Qui suis-je pour décider de quel club accède en 1ère division ou pas ? Quid des officiels de la Fédération, des présidents et membres des comités d’organisation des interpoules, des superviseurs, des commissaires des matches, des arbitres, des autres clubs. Pourquoi chercher à favoriser un club qui ne le mérite, sinon pour contribuer davantage à la dégradation de la qualité du jeu ? Aurais-je eu ce pouvoir que Jeunesse de Bonamoussadi évoluerait en 1ère division ? Pourquoi veut – on me donner une importance que je n’ai pas ? Lors du mandat précédent, j’officiais comme 4ème vice-président, les uns et les autres en ont pris ombrage. Ce mandat, j’ai été nommé conseiller spécial du président de la Fécafoot chargé du suivi du marketing et des contrats ; les résultats sont là. Cela suscite encore et encore de vagues. Je crois que le jour où je serai nommé magasinier à la Fécafoot, cela ne va pas susciter des jalousies.
La Panthère de Bangangté de plaint de ce que Cetef, lors de ces interpoules, avait aligné un joueur dont le nom ne figurait pas sur la liste initiale envoyée à la fédération. Qu’est-ce qu’il en est exactement ?
Que Panthère de Bagangté se plaigne de ceci ou cela ne me concerne pas. C’est son droit le plus absolu. Mais, je ne fais pas partie des instances devant statuer sur le cas. Je n’ai donc pas connaissance du fond du dossier. Ce que je sais c’est que j’ai été calomnié dans la presse et sur les ondes de radio par un individu que je ne connais pas, qui se présente comme président de Panthère et qui affirme que j’ai perçu 20 millions de F Cfa en France de l’équipe dirigeante de Cetef pour faire accéder le club en 1ère division. J’ai porté plainte et l’affaire suit son cours.
Selon des sources autorisées, le ministre des Sports et de l’Education physique avait fait parvenir à la Fécafoot, la semaine dernière, un fax qui conditionnait le démarrage du championnat à la réduction du nombre de clubs à 16, et à la tenue de l’assemblée générale. Qu’est-ce qui explique que la Fédération ait passé outre ces instructions de la tutelle, pour engager le championnat ?
Autant que je sache, le ministre des Sports et de l’Education physique n’a jamais envoyé une telle injonction à la Fécafoot. Face à l’exploitation faite par les détracteurs de l’équipe Iya Mohammed, des problèmes des interpoules 2006, le Ministre des Sports et de l’Education physique, en tant que tutelle, a voulu savoir ce qui se passait ou ce qui s’était passé et a adressé une correspondance à la Fécafoot dans ce sens. Des éclaircissements lui ont été apportés et c’est tout. La Fécafoot n’a nullement passé outre les instructions de la tutelle. A tous les niveaux, les détracteurs de la Fécafoot tirent les ficelles pour déstabiliser l’équipe Iya, dresser le ministre des Sports contre la Fécafoot est l’un de leurs sports favoris. Et ces détracteurs ont des ramifications dans l’entourage du ministre qui est poussé à se brusquer contre la Fécafoot alors qu’au fond, il n’y a pas de problème entre la tutelle et la Fédération. Ce sont des manœuvres de déstabilisation des adversaires de Iya Mohammed. C’est de bonne guerre ; le pouvoir s’arrache. A nous de rester vigilants. Malheureusement, la capacité de nuisance de ceux d’en face est telle que certains parmi nous paniquent ou jouent le jeu de l’ennemi. Cette 5ème colonne est plus dangereuse que l’ennemi lui – même.
Au niveau national, où se trouve finalement Arie Haan, le sélectionneur des Lions Indomptables ? Et comment la Fédération envisage désormais l’encadrement technique de l’équipe fanion du Cameroun ?
Comme vous, j’ai appris, par voie de presse, qu’il aurait démissionné. Ce n’est pas la Fédération qui gère l’équipe nationale. Elle ne peut donc pas se faire d’idée ni envisager l’encadrement technique de l’équipe fanion sans autorisation expresse de la tutelle.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, selon Arie Haan, est le fait que la Fécafoot ait préféré avoir pour adversaire le Togo, semble-t-il, pour des raisons financières. Alors que le choix du sélectionneur national avait porté sur la Côte d’Ivoire, pour des raisons de compétitivité de l’équipe nationale. Comment concilier finalement les exigences de compétitivité et de rentrée d’argent à l’équipe nationale ?
Un entraîneur n’est pas mandaté pour négocier les matches amicaux. Il y a des structures appropriées pour cela. Il est aberrant de mettre souvent en avant l’aspect financier. Techniquement, un match éliminatoire en Afrique doit se jouer où ? Et le critère d’acclimatation dans tout cela ? Tous les Lions indomptables évoluent en Europe, en plein hiver en ce moment. Or, en mars, ils doivent venir jouer sous la canicule. Ne faut-il pas les préparer à cet environnement ? Une fois de plus, les détracteurs de la Fécafoot montent en épingle ce caprice d’entraîneur pour diaboliser l’équipe Iya. Mais, avant de s’en prendre à la Fédération, vous-êtes-vous demandé pourquoi le démissionnaire ne notifie pas sa décision à son employeur qu’est le ministère des Sports et de l’Education physique et la Fécafoot, suivant le contrat qui nous lie ? Mais se répand dans des déclarations injurieuses contre la fédération. La fédé n’est qu’un facilitateur. Elle négocie les matches amicaux, à l’encadrement technique de savoir les exploiter. Pour mémoire, les Lions indomptables ont parfois eu à aller préparer les tournois internationaux à Garoua qu’ils ont gagnés. Tout dépend du sérieux qu’on met dans la préparation des rencontres. En résumé, il n’était nullement question de cachet, mais de compétitivité justement. Comment voulez-vous rendre les Lions indomptables compétitifs en les amenant à s’entraîner en Sibérie, alors qu’ils doivent jouer au Sahara ou au Kalahari ? Quand est-ce qu’ils auront le temps de s’acclimater ?
Qu’est-ce que l’avènement d’un directeur général a pu apporter de positif à la fédération et au rayonnement du foot au Cameroun ?
Une direction générale ou un secrétariat général, l’appellation importe peu. Ce qui est intéressant, c’est la permanence au poste. Un non élu se consacre davantage à l’administration qu’au politique. C’est un salarié qui suit les dossiers administratifs de la fédération. Or, avant, l’élu désigné secrétaire général ambitionnait en même temps d’aller signer dans les différents forums auxquels était conviée la Fédération. Ce qui créait des goulots d’étranglement. Mais, si votre question a des sous entendus, sachez que je ne verse pas dans les querelles de personnes. Le poste n’a pas été créé avec la désignation de l’actuel directeur général. Il remplace celui qui a démissionné. Donc, si l’essai n’avait pas été concluant, on serait revenu à l’ancienne formule. Encore que les nouveaux statuts standards de la Fifa exigent un “ Permanent ”. Donc, de ce côté, la Fécafoot est en avance.
En votre qualité de conseiller du président de la Fédération camerounaise de football, quel conseil pouvez-vous donner pour sortir le sport roi de l’abîme vers lequel il descend ?
Je ne crois pas que le sport roi descend dans l’abîme au Cameroun. Vous semblez ne pas réaliser que tous les phares sont braqués sur le football grâce à son épanouissement extraordinaire et inhabituel. Nous avons tous vu le football camerounais partir d’une réalité archaïque vers une véritable entreprise où la plus value grandit tous les jours. Comment ne pas comprendre que l’appât du gain crée toutes sortes de convoitises, de jalousie, de polémique, d’envies, d’analyses erronées. Comme toute œuvre humaine, le football, nulle part dans le monde, n’est parfait. Au Cameroun en particulier, malgré les assauts de restructuration, d’améliorations apportées par la Fécafoot, bien des choses restent à faire ; notamment au niveau des aires de jeu et de la communication. C’est dans cette optique que nous envisageons d’améliorer les aires de jeu à Mbouda, Akonolinga, Buéa, Guider avec le concours de notre partenaire Mtn. Par rapport au stade de la Réunification spécifiquement, nous avons sollicité et obtenu l’aménagement de l’aire de jeu par la Fifa. L’accord est en train d’être finalisé par les services juridiques de la Fécafoot. Le football camerounais ne descend donc pas vers l’abîme, mais c’est l’environnement de ses détracteurs qui grandit. Le travail à faire est d’éduquer ces détracteurs en leur apportant plus d’informations et plus de moyens pour qu’ils développent en eux plus de nationalisme et de civisme efficaces.
Votre nom revient constamment dans des coups fourrés à la Fécafoot, notamment les manipulations, la gestion contestée de la fédération, les tripatouillages de tous ordres pour la montée des clubs en première division lors des inter poules… Est-ce un acharnement de vos ennemis ?
Mon nom revient toujours parce que je suis l’un des rares footballeurs du comité exécutif. Or, les gens ont une mauvaise image du football. Ils disent qu’ “ ils sont seulement bons à taper dans le ballon ”. Le préjugé seul déjà me vaut de l’inimitié. Ce d’autant plus que j’affiche une certaine aisance dans la gestion de ma vie. Pour mes détracteurs, cela ne peut être que le fruit de détournements et autres malversations à la Fécafoot. C’est malheureusement mal me connaître. Car, avant d’arriver à la fédé, j’étais déjà à l’abri du besoin. Devrais-je rappeler qu’en dehors des quelques miettes que j’ai pu récolter en tant que footballeur, j’ai eu la chance de travailler dans une banque, mon épouse aussi. Avec le fruit de notre labeur, nous avons pu construire notre petit nid. Conscient de ce que le football m’a apporté, j’ai en retour investi dans le football. Malheureusement, les gens ne le voient pas ou feignent de l’ignorer. Car, même ceux qui me connaissent très bien sont mes premiers détracteurs. N’ayant pas été professionnel comme eux, ils ne comprennent pas que je puisse être plus aisé qu’eux. Est-ce un péché si j’ai su fructifier mes gains ? Tant pis pour eux s’ils n’ont pas su organiser leur vie. C’est la faute à qui s’ils ont joué à la cigale et moi à la fourmi ? Donc vous comprenez que ce sont des jalousies bassement alimentaires. Car Mayebi n’a jamais géré l’argent de la Fécafoot. Ai-je jamais été président, trésorier général ou directeur général pour avoir le droit de signer au nom de la Fécafoot ? Pourquoi, n’a-t-on jamais apporté même un début de preuve de mes soi-disant détournements ? Seulement, les gens ne font aucun effort pour s’informer et se cultiver au niveau des règlements et textes qui régissent nos instances du sport en général et du football en particulier, mais aussi sont dans les dispositions favorables au dénigrement et accusations puériles.
Quatre éditions du tournoi interpoules m’avaient été confiées à Douala, avez-vous entendu parler de tripatouillages ? Au cours de l’une de ces éditions, l’équipe de mon quartier, Dynamo de Douala, s’était retrouvée dans une situation de ballottage, elle avait raté sa montée en D1 parce qu’elle avait perdu le match sur le terrain. Je ne rentre pas dans les combines. Suites aux multiples innovations apportées à l’époque où j’organisais ces tournois interpoules, j’avais plutôt reçu des lettres de félicitations et d’encouragement. J’avais, par exemple, mis en place des mécanismes d’animation qui permettaient d’accroître les spectateurs au stade, d’abord en faisant adopter les clubs en compétition par les quartiers où ils étaient logés, ce qui faisait naître les clubs de supporters pour chaque équipe. En plus, ces clubs bénéficiaient d’une assistance médicale appropriée pour la diététique et la physiologie. Une équipe technique était également aux côtés de chaque équipe pour prodiguer des conseils multiples. Un village des interpoules était constitué pour chaque édition où tous les acteurs venaient échanger dans la convivialité en maintenant l’esprit de groupe ; j’ai réussi, par les mêmes mécanismes, à valoriser les anciens footballeurs et les présidents des clubs mythiques. C’est eux qui donnaient les coups d’envoi des matches. Pour les journalistes, il n’y avait plus de bousculades qu’on observe après les rencontres pour réaliser vos interviews, une zone médias avait été créée à cet effet. Nous pouvons ajouter à cette liste les stadiers, artistes, car podiums, hôtesses, messages au public etc…
Tous ces reproches ne peuvent tout de même pas être infondés ?
Avez-vous déjà appris qu’ à la Chambre des Résolutions des Litiges de la Fifa où je siège, au niveau de la Fédération Internationale des Footballeurs professionnels (Fifpro) où je siège parmi les neuf membres du board, au niveau de l’Union africaine des footballeurs où je suis le 1er vice-président, au niveau de l’Uefa où, lorsque Platini a engagé sa candidature pour briguer la présidence de cette confédération, nous avons été le seul syndicat sollicité hors d’Europe ; avez-vous appris, disais- je, qu’un homme aussi honoré puisse être concerné par les petites manœuvres de bas étages dont vous parlez ? Autre chose, qui a été témoin des coups fourrés et des tripatouillages auxquels vous faites allusion ? A quel moment se sont-ils produits ? Qui en a fait le constat ? Quant à moi, je suis un patriote convaincu et les actes que je pose sont convaincants. Moi qui ai fait toutes les écoles de football, deuxième division, inter poules, première division, équipe provinciale scolaire sous Cyril Eboua, équipe nationale militaire, Lions indomptables, ai remporté plusieurs fois la coupe du Cameroun, le championnat du Cameroun, la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes, la coupe des clubs champions, entraîneur diplômé de football, président de clubs, créateur et président d’association, membre de la ligue départementale, de la ligue provinciale, responsable fédéral à un haut niveau, lorsqu’on a fait tout ce parcours, pensez-vous qu’on puisse s’attarder aux bassesses et manipulations dont vous parlez ?
Vous vous reprochez-vous rien dans vos fonctions de conseiller spécial du président ?
Rien.