Discrètement mais sûrement, Dany Nounkeu s’est imposé à Gaziantepspor comme l’un des meilleurs défenseurs centraux du Championnat turc. En exclusivité pour Footafrica365.fr, l’ancien Toulousain fait le point sur sa carrière, en club comme sous le maillot des Lions Indomptables du Cameroun.
Dany, vous bouclez votre deuxième saison en Turquie avec Gaziantepspor, quel bilan sportif faites-vous ?
Un bilan positif. La première saison, on termine 4èmes. Et cette saison, on est pour l’instant 10èmes. L’an dernier, on avait joué les préliminaires de l’Europa League. Ce ne sera pas le cas cette année, puisque nous ne sommes pas qualifiés pour les play-offs de Süper Lig (l’élite turque, NDLR). A titre personnel, j’ai joué 32 matches de Championnat, je suis très content.
En Turquie, vous jouez devant un public chaud et passionné, cela doit être un plus…
Oui, je le sens vraiment. La saison dernière, les gens ne me connaissaient pas encore. L’ambiance ici, c’est unique. Mais cette saison, c’est différent, on me reconnaît. Je sens que j’ai une bonne cote, cela fait plaisir.
Si vous aimez cette ferveur, les grands clubs d’Istanbul doivent vous faire envie. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
Oui, c’est vrai que c’est attirant de jouer devant un public comme celui-là. Je peux juste comparer ça à ce que j’ai connu au Vélodrome quand je jouais des OM-TFC. Mais bon, je n’y pense pas trop. J’essaye juste de jouer le mieux possible. On verra ce qui se passe ensuite. Ce n’est pas à moi de partir, c’est aux clubs de venir me chercher…
Vous l’espérez ?
Disons que je suis prêt à prendre le risque d’aller dans un gros club, où j’aurai plus de concurrence. Je pense avoir fait de très bonnes choses ici. Je vais attendre le mercato sereinement et voir si ça bouge. Et si ça ne bouge pas, je resterai ici !
Regrettez-vous parfois d’avoir quitté la Ligue 1 ?
Franchement, pas du tout. C’est Toulouse qui m’a permis d’être là où j’en suis aujourd’hui. Je leur suis reconnaissant, je suis toujours leurs résultats, je suis content qu’ils fassent une bonne saison. Mais je me concentre sur moi et ma carrière ici. On ne peut pas vivre dans le passé.
Quelles sont les grandes différences entre le jeu en Turquie et ce qui se pratique en Ligue 1 ?
Je comparerais la Turquie au Championnat amateur, où j’évoluais (à Pau, NDLR) avant de passer à Toulouse. Il y a moins de tactique mais plus de combativité et d’amour du jeu. Toulouse m’a aidé sur le plan de l’anticipation et de la lecture du jeu. C’est mon plus par rapport aux autres défenseurs ici.
C’est aussi plus offensif qu’en France, non ?
Oui ! Il y a moins de réserve, on joue plus les coups à fond, on est plus portés vers l’avant.
La Ligue 1 vous manque-t-elle ?
La Ligue 1, c’est un bon Championnat. Mais aller jusqu’à dire qu’elle me manque, quand même pas. Maintenant, si j’ai une bonne proposition d’un club de Ligue 1, pourquoi pas…
Parlons des Lions Indomptables du Cameroun. Comment voyez-vous votre avenir avec la sélection ?
Je ne me projette pas trop dans l’avenir. J’étais à Marrakech pour la LG-Cup qu’on a remportée. J’ai joué les 90 minutes contre le Maroc. Contre la Guinée Bissau, j’étais sur le banc par contre. Le coach sait ce que je peux apporter, c’est à lui de décider, je respecte ses décisions.
Peut-on retrouver une équipe camerounaise conquérante dans un avenir proche ?
Nous avons une ossature rajeunie, avec beaucoup de joueurs que j’ai côtoyés en sélections de jeunes. C’est un bon noyau, mais comme on dit, il faut que la mayonnaise prenne.
Pour les éliminatoires du Mondial 2014, vous allez jouer contre la Libye, le Togo et la RD Congo. Que vous inspire ce groupe ?
Sur le papier, on mettra toujours le Cameroun favori. Mais le football, cela se joue sur le terrain ! Regardez la Zambie, qui pensait qu’elle pourrait gagner la CAN ? Et pourtant… Donc, il ne faut pas qu’on parte avec un esprit de supériorité, il faudra juste se montrer supérieur sur le terrain. C’est tout ce qui compte.
Propos recueillis par Patrick Juillard