Le manager général de Foot Solidaire Afrique dévoile le mode d’organisation pour la mise sur pied d’une équipe véritablement représentative au tournoi de Montaigu.
Quel est votre rôle au sein de cette équipe de Foot Solidaire Afrique ?
En tant que manager, je m’occupe de tous les aspects organisationnels, la coordination du travail des entraîneurs, la logistique. C’est assez vaste, parce qu’il a fallu dans un premier temps avoir un œil sur les présélections que les entraîneurs qui sont sur place ont effectué pendant trois semaines. En passant, près de 310 jeunes ont postulé pour être retenus dans cette équipe pour le tournoi de Montaigu. Il a fallu dans un premier temps, coordonner ce travail et la deuxième phase qui consistait à effectuer des sélections à Yaoundé et à Douala, avec des entraîneurs qui nous accompagnaient venant de France. Mon rôle, c’est d’apporter de l’huile dans cette machine pour que l’organisation soir bonne.
Quel bilan faites-vous à la fin de ce travail ?
J’ai dit aux jeunes que nous sommes fiers et contents d’eux, pour ce que nous avons vu pendant ces présélections. Par rapport au niveau que j’avais observé à Montaigu l’année dernière, sur ce que je vois et sur la programmation qui est faite, sur la préparation qui sera mise en place avant la participation au tournoi, je pense que le niveau de la sélection Foot Solidaire Afrique sera nettement meilleure par rapport à ce qu’on a vu l’année dernière. Et on disposera des armes suffisantes pour affronter les meilleures équipes à Montaigu.
Combien de jeunes allez-vous retenir finalement ?
Je ne pourrais pas vous donner un nombre exact. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y aura deux joueurs qui viendront su Sénégal, deux du Maroc, deux ou un du Mali et un du Nigeria. Ce qui pourrait nous laisser quatorze ou quinze places pour le Cameroun. Nous ferons aussi une liste de réserve pour parer à d’éventuelles défections de dernière minute.
Qu’est-ce qui garantit l’objectivité dans le choix de ceux qui seront retenus ?
Pour assure l’objectivité, depuis le début des présélections, on a mis sur pied un plan de travail qui consistait à confier à chaque entraîneur un rapport pendant tous les matchs qu’on a pu regarder et sur ces rapports, les joueurs étaient notés sur la base des bonnes performances qu’ils présentaient par un certain nombre d’étoiles. A la fin de chaque match on comptabilisait les étoiles. Sur la base des rapports de tous les entraîneurs, les joueurs les plus performants sont ceux qui ont le plus grand nombre d’étoiles. Ceci nous permet de ne retenir que les meilleurs. C’est vrai, le travail technique ne peut pas consister à décompter seulement les étoiles, il faut aussi ajouter d’autres paramètres, notamment l’équilibre dans une équipe (le nombre de défenseurs, de milieux et d’attaquants).
Est-ce que vous ne subissez pas la pression de quelques parents ou dirigeants de clubs que nous voyons vous côtoyer ?
C’est une chose qui ne m’effleure même pas l’esprit. On a travaillé depuis le début en toute tranquillité, d’autant plus que nous sommes là pour inculquer un certain nombre de valeurs sur la façon de travailler aux académies qui ont signé la Charte Foot Solidaire. Et partant de là, nous ne pouvons pas être les premiers à subir les pressions, qui pourraient avoir un impact sur notre façon de travailler, sur les valeurs qui sont les nôtres.
Quel sera le sort de ceux qui ne seront pas retenus pour Montaigu ?
J’ai dit aux jeunes que Montaigu ne devrait pas être une fin en soi. Il devrait être un tremplin pour aller plus loin. Partant de là, ceux qui n’iront pas à Montaigu vont constituer une ossature pour la sélection Foot Solidaire qui sera conservée au Cameroun et qui travaillera en permanence et qui aura des entraîneurs qui suivront au quotidien leur évolution au sein de leurs clubs. Ils auront aussi à faire des matches et des tournois amicaux au Cameroun et éventuellement ailleurs.
Vous êtes par ailleurs agent de joueurs Fifa. Cela veut-il dire que c’est vous qui gériez la carrière que chacun de ces jeunes au cas il ils sont sollicités ?
Je précise que je suis là, en tant que manager général de la sélection Foot Solidaire Afrique. On se contente d’abord de faire un travail de fond, de mettre un accent sur l’organisation du football jeunes et d’offrir des possibilités à des jeunes qui, selon les dirigeants des académies et centres de formations, sont abandonnés. Si, éventuellement, il y a des sollicitations, on pourra aider les dirigeants de ces centres de formation, pour s’assurer que les choses sont faites selon les règles de l’art.
Propos recueillis par A.T. à Yaoundé