En concédant un but dans le temps additionnel sur un penalty ‘imaginaire’ mercredi dernier à Ilorin face à Kwara United (2-3), en 1/8èmes de finale retour de la coupe de la confédération, l’Union sportive de Douala a laissé échapper la qualification qui lui tendait les bras. Occasion manquée que regrette l’entraîneur des Nassaras Bonaventure Djonkep alias « Johnny Rep », qui s’indigne des méthodes d’une élimination qu’il juge injuste.
Camfoot.com: Votre équipe a été éliminée par Kwara United. À quoi attribuez-vous à cette sortie précoce?
Bonaventure Djonkep: Je suis très choqué par cette élimination. C’est dommage pour le Football africain qui près de 50 années après l’indépendance est encore plongé dans la barbarie. Ce que nous venons de subir au Nigeria est honteux ; surtout l’arbitrage partial et le comportement du pays hôte. Mais je dois encourager mes joueurs qui ont montré leur volonté et ont prouvé qu’ils avaient un bon niveau pour la compétition africaine.
Camfoot.com: Pouvez-vous nous décrire un peu le film du match?
Bonaventure Djonkep: D’entrée de jeu, nous avons cueilli à froid les Nigérians en inscrivant le premier but à la 1ère minute grâce à Woukoué Raymond. Les Nigérians ont remis les pendules à l’heure à la 8è minute sur une action de hors-jeu ignorée par l’arbitre. À la reprise, Kwara United a aggravé le score et là, c’était un but de toute beauté. Nos joueurs ont rétabli l’équilibre à la 81è minute par Yves Djidda. C’est à partir de cet instant qu’est venu notre malheur parce que si nous maintenions ce résultat, nous serions qualifiés aujourd’hui. L’arbitre gambien a usé de tous les moyens pour offrir gracieusement un pénalty à la 5è minute du temps additionnel, ce qui a permis à l’adversaire de prendre cet avantage.
Camfoot.com: Il y’aurait eu des incidents à la fin, suivis des dégâts…
Bonaventure Djonkep: Plusieurs joueurs et dirigeants de la délégation camerounaise ont été tabassés par les supporters et la police nigériane. Pour les cas graves, le gardien de but Ngome Lawrence a reçu un projectile sur la tête, Zeh Akame a le visage tuméfié, le trésorier général de l’équipe Samuel Nansi a reçu des coups et l’intendant a été molesté, sa caméra numérique confisquée. S’agissant des pertes matérielles, nos licences ont été déchirées, les ballons emportés et une forte somme d’argent que détenait l’intendant.
Camfoot.com: Quelle a été la réaction des autorités camerounaises au Nigeria?
Bonaventure Djonkep: Nous avons saisi notre représentation diplomatique et l’ambassadeur nous a plutôt réconforté face à cette situation douloureuse. Il a choisi la voie de l’apaisement parce que le Cameroun et le Nigeria ont un conflit antérieur. Je déplore cependant l’inertie de la Caf qui n’a pas pris des dispositions pour dépêcher un émissaire avec l’absence du commissaire du match, l’arbitre central qui faisait office de commissaire du match ne pourrait pas établir un rapport logique à la Caf afin qu’elle punisse les coupables.
Camfoot.com: L’union sportive de Douala ne paye-t-elle pas le prix du résultat du match aller à Douala?
Bonaventure Djonkep: Vous devez savoir que les coupes Africaines de clubs se disputent en aller et retour, nous ne connaissions pas nos adversaires au départ c’est ce qui a expliqué la prestation de mes joueurs au match aller à Douala. Nous avons pris le temps de nous préparer après avoir étudié je jeu des Nigérians, ceci s’est traduit par les deux buts inscrits pendant le match. Mais l’arbitre Gambien nous a volé notre qualification.
Camfoot.com: Quelle a été la plus grosse lacune au cours du match?
Bonaventure Djonkep: Depuis le début du championnat, nous encaissons beaucoup de buts et nous en marquons peu. Il y’a encore des problèmes en défense et je pense que le staff technique s’atèle à résoudre ce problème.
Camfoot.com: L’aventure en coupes africaines est terminée pour votre équipe, avez-vous d’autres ambitions cette saison?
Bonaventure Djonkep: Au cours de la séance d’entraînement de ce matin, le staff technique a longuement parlé aux joueurs. Il est désormais question pour nous d’oublier cette malheureuse campagne africaine et penser au championnat national de première division. Au vu de cette expérience, nous allons rééditer l’exploit cette année en rêvant de la scène africaine… ceci passe par un titre.
Entretien mené par D. Ekoule à Douala