Le directeur des stades de Yaoundé annonce une pelouse prête à accueillir n’importe quelle rencontre de football. En même temps qu’il parle des dispositions prises pour la rencontre Cameroun – Lybie de dimanche prochain qui se joue à guichets fermés. La rédaction de Camfoot en a profité pour évoquer avec lui d’autres questions liées à la vétusté de cette infrastructure, qui dit-on ne peut pas abriter des matchs amicaux des Lions Indomptables. Lisez plutôt.
Où en sommes-nous avec l’état d’avancement des travaux sur la pelouse ?
On a presque fini, avec la nouvelle tonte que nous avons expérimentée. Là, maintenant, nous allons matérialiser l’aire de jeu pour que les deux séances d’entraînements (Les Lions, le matin et la Lybie, le soir, ndlr) que nous allons abriter le samedi, se passent dans les règles de l’art. Si nous constatons quelques désagréments sur la pelouse, il y a suffisamment du matériel pour que les techniciens puissent s’activer dimanche matin, afin que dimanche après-midi la pelouse soit belle.
Vous avez parlé des règles de l’art. Quelle est la norme en matière de pelouse ?
C’est d’abord la hauteur, qui est plus importante. Elle doit être tondue à 25mm de hauteur, les lignes de matérialisation doivent avoir 5cm d’épaisseur. Nous avons quelqu’un qui a été formé à cet effet et de ce côté-là, nous n’avons pas de problème. Ajouter à cela, il faut des filets aux normes. C’est en principe la mise en application de la loi 1 des lois de jeu, qui est le terrain, que nous devons réaliser pour que le stade soit validé pour abriter le match.
Réaménager une aire de jeu comme nous le voyons a un coût. Combien a coûté ce travail ?
Le coût n’est pas important. Il faut seulement savoir que ça coûte cher et c’est pour cela qu’avoir un stade en gazon naturel n’est pas facile, parce que son entretien coûte énormément cher. Pour un pays émergent comme le Cameroun, il va falloir vraiment que nous mettions au niveau de nos régions du gazon synthétique de deuxième génération, pour permettre que nos footballeurs puisent travailler dans de bonnes conditions.
On devient du coup inquiet sur ce que deviendra cette pelouse après le match de dimanche. Avez-vous les moyens pour l’entretien de cette pelouse à la fin ?
Ce sera un peu difficile. Mais, on va voir. Après le match, nous ferons une séance de travail avec les responsables de la Ligue de football professionnel, pour que nous nous accordions sur les principes d’utilisation de cette aire de jeu. Voyez-vous que nous allons nous qualifier et il y a un dernier tour. Les matchs aller devront avoir lieu en fin octobre et les matchs retour en début novembre. Donc, il va falloir préserver les acquis sur cette pelouse, tout en permettant que les championnats aillent vers la fin. Et nous tendons vers la grande saison des pluies à Yaoundé. Nous allons leur donner des conditions, parce que si l’aire de jeu a pris ce coup, c’est parce que les commissaires de matchs et tous ceux que la Ligue désignent pour l’organisation des matchs ont un certain zèle. Quand mes collaborateurs leur demandent d’attendre avant de lancer un match, pour que l’eau puisse s’infiltrer et qu’il n’y ait pas la boue, ils refusent. Vous avez vu que les lignes de sorties de touche ont été vraiment abimées.
A quel moment est-ce que les émissaires de la Fifa viendront inspecter le stade ?
Ils viendront regarder si toutes les infrastructures sont aux normes. Comme nous avons reçu le programme de la Fécafoot qui nous a annoncé que ces officiels vont arriver vendredi dans la nuit, nous sommes sûrs qu’ils seront au stade samedi matin. C’est pour cette raison que nos équipes doivent travailler d’arrache-pied pour qu’à cet instant là, tout soit fin prêt.
Quelle est la capacité exacte du stade Ahmadou Ahidjo en ce moment ?
Lorsqu’on a numéroté les places assises au niveau du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo, la capacité est passée de 45 000 à 38 961 places assisses. Donc, le règlement nous impose lorsque nous émettons des billets à mettre en vente, de confectionner 85% à mettre en vente par rapport à la capacité totale du stade, parce qu’il y a les Forces de maintien de l’ordre, des groupes de danse et tous ceux qui participent à l’organisation doivent aussi avoir des places assises. Pour ce match, nous avons émis environ 35 400 billets. Donc, il y a près de 3000 places qui sont restées pour tous les intervenants.
Où trouve-t-on les billets d’accès ?
Le match se déroule à guichets fermés. Et nous avons opté pour trois points de vente, parce que ces derniers nous ont donné des assurances en matière de sécurité pour les ventes. Il y a les guichets du stade Ahmadou Ahidjo, le siège de la Fécafoot à Tsinga et l’Injs à Ngoa-Ekellé. Les prix sont restés les mêmes, à savoir 40 000FCfa pour la tribune présidentielle, Tribune d’honneur 10 000Fcfa, Tribune A 5000FCfa, tribune B 2000FCFa et la tribune suspendue, celle qu’on appelle généralement « shaba » et virage 1000FCFa. Nous croyons que ces prix pourrons permettre que le stade soit plein et que les supporters viendront vraiment encourager les Lions Indomptables de la première à la dernière minute.
On a souvent parlé d’un circuit de billets parallèles. Pouvez-vous nous garantir qu’il n’y en aura pas ?
Vraiment, je puis vous dire que depuis que nous sommes à la tête de la direction des stade s de Yaoundé, il n’y a jamais eu un problème de billets parallèles, parce que nous travaillons avec l’imprimerie Saint-Paul, qui a un matériel pointe. Et si vous prenez les billets, il y a, je vous assure, une haute sécurisation de ces billets, telle qu’ils ne peuvent pas être falsifiés. C’est d’ailleurs pour cela que moi, directeur des stades, qui participe à la vente, je ne suis pas dans la commission d’émission des billets. C’est pour cela que nous pouvons nous permettre de jouer des matchs à guichets fermés et les vendre avant, sans souci.
Lors du match contre le Sénégal en 2011, le public, mécontent à la fin de la rencontre, parce que le Cameroun était éliminé, s’est soulevé et il y a eu des actes de vandalisme. Quelles dispositions avez-vous prises pour gérer ce genre de chose si cela arrivait ?
Vous avez-vous-mêmes assisté à la conférence de presse avec les joueurs et vous avez certainement évalué leur état d’esprit. M. le ministre des Sports a présidé plusieurs réunions préparatoires pour ce match et chacun doit jouer son rôle. Les Forces de maintien de l’ordre savent ce qu’elles doivent faire. Nous allons nous entretenir le samedi après-midi, pour que les groupes que nous allons avoir au niveau de toutes les portes d’accès que les spectateurs effectivement fouillés à l’entrée du stade. C’est une consigne de la Fifa qui veut que l’on n’accède pas au stade avec des objets dangereux. Comme vous le savez, un match de football a trois issues : la victoire, le match nul ou la défaite. Le mois de septembre est celui de la célébration du Fair-play par la Fifa. Nous demandons tout simplement à notre public d’être Fair-play. Les joueurs nous ont promis de mouiller le maillot et il va falloir seulement les soutenir. Et quelle que soit l’issue du match, que nous restons grands dans nos têtes et que nous nous disions que tout n’est pas terminé et que nous allons rebondir.
Y a-t-il des consignes particulières de vous entendez donner aux spectateurs pour ce match de dimanche ?
Il faut que tous ceux qui veulent venir soutenir les Lions Indomptables aillent aux trois points de vente des billets pour se procurer leurs tickets. Nous allons arrêter la vente samedi à minuit. Si vous n’avez pas acheté votre billet de 1000FCfa, par exemple, avant ce délai, soyez-en sûrs que dimanche au niveau du marché noir, vous allez débourser 3000FCfa. Nous voulons que le stade soit plein. Les portes du stade seront ouvertes à 11h30. Nous mettons les billets en vente plusieurs jours avant pour éradiquer le marché noir. Les Camerounais ne doivent pas attendre la dernière minute pour avoir le billet.
Et quid des toilettes, quand on sait que les spectateurs disent souvent ne pas voir où se soulager à la mi-temps ?
Ils doivent se diriger vers les toilettes. Il y aura des jeunes devant ces toilettes avec du matériel nécessaire et prêts à corriger la propreté au cas où il y aura un dérapage. Il faut que les gens aillent vers ces toilettes qui ont été construites pour être utilisées. Nous en avons 115 toilettes dans ce stade.
Le Team Manager des Lions Indomptables justifiait aussi que nous ne pouvons pas accueillir d’autres équipes en matchs amicaux à cause du mauvais état du stade. Peut-on déjà inviter des équipes ici à Yaoundé dans ce stade Ahmadou Ahidjo ?
Il ne faut pas que les Camerounais se sous-estiment. Je peux vous dire que la pelouse du stade de Libreville n’a rien à voir avec la nôtre. On a d’ailleurs raté cette pelouse du Gabon trois fois. Et jusque-là, elle ne vaut pas celle-ci. Il y a juste un certain nombre de commodités qu’il faudrait ajouter au niveau du stade Ahmadou Ahidjo, pour que nous puissions recevoir les grands pays. Vous savez qu’Europe on ne joue le jour. Donc, il faut revoir l’éclairage du stade. S’il est bien éclairé dans tous les secteurs, nous pouvons effectivement abriter des grands matchs. Il faut reconcevoir la qualité de l’éclairage, parce que celui qui est fragile. Même un corbeau est en mesure de griller plusieurs lampes. C’est dépassé. Il faut des circuits qui peuvent supporter la haute tension. Il faut aussi trouver le protocole de chaises que nous devons installer au niveau de ce stade, parce qu’il ne faut pas oublier que ce stade a été construit en 1972. Aujourd’hui, on demande une certaine distance entre les chaises pour que les spectateurs puissent circuler. Donc, il faut seulement adapter un modèle au niveau du stade Ahmadou Ahidjo pour que les Camerounais ne viennent plus s’asseoir sur du ciment.
Qu’est-ce qui coince pour que ces sièges soient installés ?
Il faut que les instances qui dirigent le football national se mettent ensemble. Comme la sérénité est en train de venir, nous sommes sûrs que le ministère des Sports et la prochaine Fécafoot se mettront ensemble pour qu’on continue à améliorer le confort des spectateurs dans notre stade.