Nous avons fait le tour d’horizon avec Henri Bedimo qui est tout simplement déçu de ne pas pouvoir participer à une coupe d’Afrique des Nations qui se jouera aux portes du Cameroun. Il voit du talent et de l’envie dans la jeunesse des Lions et croit en l’avenir. Interview.
Nous sommes en Guinée Equatoriale pour ce match amical, comment se porte le groupe ?
Bien. On a pu récupérer de cette expédition de Kinshasa. C’est bien. Et en plus, la récupération est facile après une victoire.
Déçu quand même de manquer une CAN qui se joue pratiquement à la maison ?
C’est clair qu’il y a une grosse frustration, mais nous sommes conscients que le coche, on l’a loupé à Garoua au match aller contre la RDC. On avait déjà pris un retard de deux points, et le coup de grâce a été à Dakar. On avait livré un bon match tactiquement, on leur a posé beaucoup de problèmes mais à la 93ème minute, ils ont trouvé le chemin des filets. Je crois qu’il faut tirer les leçons.
Qu’est ce qui explique que vous restez aussi serein avec toute cette frustration ?
Avant tout, un sportif de haut niveau doit savoir tirer des leçons, que se soit après une déception ou après des titres remportés, pouvoir toujours s’améliorer. Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir nous rattraper par rapport à la Can 2013 en Afrique du Sud. Je pense que pour l’intérêt de tout le monde, il faut tirer rapidement les leçons de cette phase et préparer l’avenir. Je pense que le match amical contre le Nzalang Nacional est le bienvenu parce qu’il va permettre à ceux qui n’ont pas le temps de jeu de pouvoir l’avoir et continuer à travailler certains automatismes.
On parle de reconstruction dans la tanière. Quels sont les leviers de cette reconstruction ?
Pour moi, c’est cette jeunesse. S’appuyer sur cette jeunesse pour donner de l’impulsion à cette nouvelle génération. Quand on est jeune, on a faim des titres. Il faut cultiver tout ça, emmagasiner beaucoup d’expérience faire attention aux détails. Certains matches, on n’a pas su gérer avec beaucoup de sérénité.
On parle beaucoup de l’avenir de Javier Clemente. En parlez-vous entre vous ? Se manifeste t-il un élan de soutien pour lui dans le groupe ?
Le mot d’ordre c’est de jouer. Se concentrer rien que sur le jeu, sur le terrain. Je n’aime pas trop m’attarder sur ça parce que c’est un domaine que nous les joueurs, on ne maîtrise pas. C’est du domaine de la haute hiérarchie, la Fecafoot et les autres instances. On est là pour essayer de redorer le blason des Lions et écrire une nouvelle page dans cette histoire. Quelque soit le staff, nous sommes là pour représenter les couleurs du pays.
Lors du dernier match contre l’Ile Maurice, on vous a utilisé comme milieu de couloir gauche et certains ont pensé que vous avez rendu une pâle copie. Que répondez-vous à ceux là ?
Tout simplement que c’est clair que lors du match contre l’Ile Maurice, la qualité de l’adversaire m’a personnellement posé beaucoup de problème parce que c’est un bloc qui jouait bas, et moi je suis un joueur qui aime les espaces. Pour cela, il a fallu trouver tactiquement la parade. Lors du match contre la Pologne, le coach Jacques Songo’o m’a utilisé à ce poste. Ceux qui suivent le championnat français savent que j’ai souvent joué à ce poste, et en général ça ne me pose pas de problème. Contre l’Ile Maurice, je n’ai pas rendu la meilleure copie mais je crois qu’à ce poste j’ai souvent fait mieux comme contre la RD Congo à Garoua, contre le Sénégal à Dakar. J’ai cette chance et cette faculté de pouvoir évoluer comme latéral et comme milieu offensif, je crois qu’il faut plutôt travailler les couples. C’était la deuxième fois que je jouais avec Gaétan. J’avais tout le temps jouer avec Assou. C’est des automatismes à trouver, je pense que les matches comme celui contre la Guinée permettent de travailler ces automatismes.
Votre équipe Montpellier a contrôlé le championnat de France avant de se faire bousculer par les gros …
On a eu un très bon début de saison parce que l’équipe n’a pas trop bougé. Il y a eu deux recrues, Victorino Hilton et moi. C’est sur ces deux postes que le Montpellier Hérault souhaitait recruter, Cela a été fait. Maintenant, c’était à nous d’entrer dans le moule. Le coach nous laisse champ libre offensivement, c’est ce qui explique ce bon début de saison. Nous sommes à 3 points de Paris, et en avance par rapport aux objectifs du président qui souhaite qu’on se qualifie pour l’Europa Ligue. Pour l’instant on y est. On a un groupe pour pouvoir animer ce championnat de Ligue 1 qui est vraiment difficile.
Par Guy Nsigué à Malabo