Juniors sous la coupe de l’entraîneur Karl Heinz Weigang en 1984, André Kana Biyik et son frère François intègrent l’équipe nationale senior du Cameroun l’année suivante, en 1985. Ce sera pour André une carrière inoubliable de 9 ans chez les Lions, parsemée d’une finale (86) et d’une victoire (88) en CAN, avec l’apothéose au Mondiale italien en 1990…
Camfoot.com: André Kana Biyik, que devenez-vous ?
Kana Biyik: Je vis à Paris, je m’occupe un peu de la détection de jeunes, pour des clubs français, en voyageant à travers l’Europe.
Camfoot.com: Quel est le dernier match que vous ayez joué avec les Lions Indomptables?
Kana Biyik: C’est le 6-1 encaissé contre les Russes, à la Coupe du Monde 1994. Mais j’ai essayé de continuer un petit peu en club, mais mon genou n’a pas tenu. J’ai été obligé d’arrêter totalement le football.
Camfoot.com: Que pensez-vous de vos successeurs chez Lions? Les Geremi, Eto’o ou Song gagnent titres sur titres en Europe…
Kana Biyik: Je crois que c’est une bonnne chose pour le Cameroun. La formation, même si elle n’est pas achevée au pays, c’est la continuité dans la discipline, dans l’hygiène de vie. C’est une bonne chose pour notre sport et surtout notre football. Je crois que si nous poursuivons dans cette voie, malgré le désordre dans notre fédération, j’espère qu’on pourra gagner encore des titres chez les Lions, en tout cas je le souhaite.
Camfoot.com: Ce désordre que vous soulignez a-t-il conduit à l’élimination du Cameroun pour la coupe du monde?
Kana Biyik: Pas seulement en Coupe du Monde! ça fait quelques années que c’est la bouillabaisse là bas, et je ne sais pas pourquoi on ne peut pas mettre de l’ordre jusqu’à présent! il faut que les gens puissent se ressaisir, et que le foot camerounais puisse reprendre son aura, au niveau international, parce que notre pays ne représente plus grand-chose au niveau du foot.
Camfoot.com: Dans certains pays, comme l’ Allemagne par exemple, beaucoup d’anciens joueurs (Beckenbauer, Rummenigge, Klinsmann, Bierhoff…) sont aux commandes du football local. Pourquoi d’anciens internationaux camerounais comme vous-même ou comme Mbida Arantès ne sont-ils pas eux aussi proches du football de leur pays?
Kana Biyik: La question il faut la poser aux responsables du foot camerounais! Ce n’est pas à nous d’y répondre…Nous sommes à la disposition de notre pays pour apporter notre petit vécu, mais s’il y a un blocage quelque part, c’est de leur côté qu’il faut poser la question. Nous, nous sommes là, prêts à répondre présents.
Camfoot.com: Avez-vous tenté de prendre contact avec les autorités du football camerounais?
Kana Biyik: Comment voulez-vous que je contacte des gens? Pour jouer pour ce pays, je n’ai contacté personne, c’est eux qui sont venus me chercher! Je ne vois pas pourquoi je vais les contacter! Je ne crois pas que ceux qui sont là en ce moment ont apporté leur candidature! On va les chercher! Pourquoi pas nous? Je n’ai aucun CV à envoyer à la Fécafoot, ils savent qui je suis, ce que j’ai été et ce que je peux apporter. Ils peuvent me convoquer pour un entretien pour que je leur dise exactement ce que je peux faire pour ce pays. Si j’ai arrêté le football, c’est en partie à cause de la sélection camerounaise: j’y ai contracté mon mal au genou. On sait où me trouver.
Camfoot.com: Vous suivez bien évidemment le football international actuel…
Kana Biyik: Bien sûr! Si je ne suis pas au stade, en dehors de la détection, je regarde les matches à la télévision.
Camfoot.com: Un mot sur la finale Barcelone-Arsenal du 17 mai prochain?
Kana Biyik: Etant supporter du Barça depuis ma tendre enfance, je souhaite de tout coeur que les Espagnols gagnent! Je souhaite déjà que ce soit une belle finale, car ce sont de belles équipes qui jouent bien au foot, et je crois qu’on aura un beau spectacle!
Camfoot.com: Des nouvelles de votre frère, François Omam Biyik?
Kana Biyik: Il va très bien! Il est très loin, à 12 000 km de nous, au Mexique, où il s’occupe d’un club de D2. Je crois que ça marche pour lui pour l’instant. On a pas de mauvais retours, donc je crois que ça va! Il a de la chance, il est au soleil…
Propos recueillis à Paris par Jean-Pierre Esso