La prestation des Girondins de Ngaounderé au tournoi Interpoules est pour le moins catastrophique. Le représentant de la province de l’Adamaoua n’a toujours pas engrangé le moindre point après la 3e journée. Son président général analyse la situation tout en restant optimiste quant à l’accession de l’équipe en première division.
Camfoot.com: Girondins de Ngaounderé est en ce moment lanterne rouge de sa poule. En deux rencontres, l’équipe a enregistré deux défaites. Comment vivez-vous cette période difficile ?
Amadou Hassan: Je ne pense pas que ce soit une période difficile pour mon équipe puisque tout est encore possible. Selon les calculs, mes collaborateurs et moi nous sommes rendu compte que mathématiquement, si nous obtenons les six points des deux dernières rencontres qui nous restent à jouer, on pourra accéder en première division si les autres équipes perdent.
Camfoot.com: Pourtant lorsqu’on voit votre équipe évoluer, elle semble avoir des difficultés techniques et tactiques. Pensez-vous que vos joueurs ont le niveau de la compétition ?
Amadou Hassan: Vous savez en football toutes les équipes se valent. Il est vrai nous éprouvons des difficultés sur le plan technico-tactique parce que dans la province de l’Adamaoua, lorsqu’une équipe doit disputer le tournoi Interpoules, elle bénéficie du soutien de l’entraîneur provincial. C’est ce que nous avons eu avec l’arrivée de l’entraîneur provincial de l’Adamaoua qui a mis sur pied un système de jeu basé sur le 3-5-2 très différent du 4-4-2 habituellement utilisé. Les joueurs ne se sont pas compris lors des deux sorties, mais avec le travail effectué pendant les séances d’entraînement on espère asseoir une bonne cohésion.
Camfoot.com: La Fécafoot a sanctionné deux de vos joueurs pour cause de tricherie. Ceux-ci ont signé dans deux équipes pour la même saison. Leur mise à l’écart a-t-elle un impact sur la prestation de l’équipe ?
Amadou Hassan: Bien sûr, l’absence de Sali Ferdinand et Tchami Frédéric nous cause beaucoup de problèmes. Ce sont des éléments importants pour notre défense. Voyez-vous, tous les buts que nous encaissons viennent de leur côté. On ne peut donc pas faire autrement. J’apprécie la décision de la Fécafoot qui s’est conformée à la loi pour punir ce genre de comportement très récurrent dans le milieu du football camerounais.
Camfoot.com: L’équipe est logée au quartier Bépanda très connu pour son animation. Ce milieu est-il propice à la bonne concentration des joueurs ?
Amadou Hassan: Nous nous sentons à l’aise dans ce cadre qui a été choisi par les joueurs eux-mêmes. Avant notre arrivée à Douala, nous avions opté le choix d’un cadre plus tranquille à Bonaberi avec l’assentiment des joueurs. Étant de passage à Bepanda, les joueurs ont demandé de continuer ici.
Camfoot.com: Certains anciens dirigeants de l’équipe voudraient revenir aux commandes. Ceux-ci manipuleraient certains joueurs. Êtes-vous au courant ?
Amadou Hassan: Oui c’est n’est plus un secret. Ce phénomène est habituel dans notre province. Lorsqu’une équipe se qualifie pour les Interpoules, les dignitaires et hommes politiques de la province en quête de renommée veulent accaparer l’équipe. Souvent c’est pour se faire de l’argent alors qu’au moment où l’équipe était en deuxième division ceux-ci étaient absents. C’est le cas qui nous arrive en ce moment avec certains anciens dirigeants qui veulent revenir aux affaires.
Camfoot.com: Peut-on avoir les noms de ces anciens dirigeants ?
Amadou Hassan: Par respect pour eux, je ne voudrais pas me faire des ennemis. Je ne vous citerai aucun nom.
Camfoot.com: Vous assumez entièrement le financement du club aux Interpoules. Pourquoi les élites de l’Adamaoua ne mettent pas les mains à la pâte ?
Amadou Hassan: Dans la région septentrionale du Cameroun, il y a peu d’industries et d’hommes d’affaires. On ne trouve que des commerçants. Quand les présidents de club abordent ces élites, ils les repoussent avec vigueur. Pendant les congrès, les collectes avoisinent 200.000F CFA. En tout cas, c’est déjà une tradition chez les Peuls qui ne demandent pas et ne donnent pas également. Voilà un peu l’un des mobiles de notre mauvaise performance ; mais je crois que les joueurs ont pris conscience pour relever le défi.
Camfoot.com: Êtes-vous satisfait du déroulement de la compétition ?
Amadou Hassan: Je ne peux rien reprocher au comité d’organisation pour ce qui est du déroulement de la compétition. Celui-ci est sans précédent. J’ai assisté en 1999 lorsque Girondins accédait en première division. On n’avait pas vu autant de choses comme c’est le cas aujourd’hui. La Fécafoot a apporté beaucoup d’innovations et je suis très satisfait.
Camfoot.com: Espérez-vous encore l’une des deux places de votre poule pour l’accession en première division ?
A.H : Comme je vous l’ai dit, je suis sûr et je crois fermement que mon équipe accédera en première division. Je sais que la tâche sera difficile. Je sais ce qui ne va pas dans mon équipe et je laisse le soin aux entraîneurs de faire leur travail, car c’est un domaine très sensible. Je ne dois pas m’immiscer dans l’encadrement technique.
Camfoot.com: Un dernier mot pour nos internautes?
Amadou Hassan: Mon voeu est que les élites de l’Adamaoua puissent faire un geste à Girondins. Les présidents de clubs se ruinent en injectant de l’argent dans le football qui est une passion pour eux. Ils ne sont pas aidés. Les joueurs sont abandonnés. J’exhorte les bonnes volontés de nous venir en aide.
Entretien mené par D.EKOULE à Douala, ekoule@camfoot.com.