Saïdou est arrivé dans la Loire Atlantique pour jouer les premiers rôles en Ligue 1 française, mais se retrouve englué avec son club, le FC Nantes dans les profondeurs du classement. C’est pourtant un joueur confiant en ses partenaires, qui venaient de faire match nul à Sedan, que nous avons rencontré. Il nous parle de son intégration, son adaptation et surtout des Lions Indomptables.
La rencontre entre Sedan et Nantes avait tout pour sentir le soufre. Engluées dans les profondeurs du classement, les deux équipes, qui ont déjà changé d’entraîneurs, avaient besoin de points. Autant dire que le match, qui en lui-même n’a pas atteint des sommets, ne valait que par le port du brassard nantais qu’arborait Alioum Saïdou. Tout un symbole lorsque l’on sait comment les recrues ont été mises à l’index en début de saison alors que les résultats n’étaient pas ceux espérés, comme le confirme Julie Hulin, journaliste à Nantes 7, une chaîne de télévision de la ville de Loire Atlantique, « c’est vrai que l’intégration des nouveaux a été difficile. Nantes a un jeu familial et c’est ce qui explique cela. Alioum, c’était différent. Il a fait une majorité de bons matchs, mais surtout, il a fait de vrais efforts d’intégration ». Sorti parmi les derniers du vestiaire, le joueur a rempli avec le sourire ses obligations. On a beau le savoir, on reste surpris par la douceur de l’homme. Accessible, souriant, affable malgré sa relative timidité, comme le confirme Julie Hulin, qui le suit au quotidien, « c’est un vrai gentil, qui est toujours positif ». Très applaudi au moment de monter dans le car qui conduit son équipe vers l’aéroport, il est pris d’assaut par un groupe de supporters lui réclamant le maillot du match, « je suis désolé, leur dit-il, visiblement sincère, j’ai remis l’un de mes maillots à Job et, le second à un de mes dirigeants ». Entre-temps, il s’était confié à nous, sans tabous.
Camfoot.com : Bonjour, Alioum, comment allez-vous ?
Alioum Saïdou : ça pourrait allez mieux
Camfoot.com : Surpris ce soir de vous voir avec le brassard de capitaine…
Alioum Saïdou : C’est une décision du coach, il faut aussi avouer que Ceto qui avait normalement été désigné capitaine est actuellement blessé. Ceci explique cela.
Camfoot.com : Vous repartez ce soir des Ardennes avec le point du match nul…
Alioum Saïdou : Un point, c’est déjà mieux que rien. On a laissé passé notre chance en seconde période après l’égalisation Sedannaise. Il y a encore cette peur de perdre.
Camfoot.com : Justement, comment expliquer cette peur et ce mauvais début de championnat ?
Alioum Saïdou : C’est difficilement explicable, les joueurs ont du talent, l’ambiance est bonne, je pense néanmoins que l’on ne tardera pas a voir notre vrai visage. L’équipe a été remaniée à pratiquement 50%, il ne faut pas l’oublier.
Camfoot.com : Concernant l’équipe nationale, comment avez-vous réagi après votre non-sélection contre la Guinée Equatoriale ?
Alioum Saïdou : C’est dur, d’autant plus que j’étais devenu au fil des années, un des cadres de l’équipe et, j’ai travaillé pour cela. J’ai lu les propos du coach lors de la convocation avant le match contre la Guinée, j’aurais préféré qu’il ou l’un de ses adjoints m’appelle pour m’expliquer les raisons, mais bon vous savez, c’est ainsi. Je travaille pour aider mon club à se sortir de la mauvaise passe que nous traversons. La trêve internationale nous permettra de disposer de temps pour bosser et c’est aujourd’hui ce que je trouve le plus important.
Camfoot.com : Franck Sauzée, l’ancien joueur de Marseille et aujourd’hui consultant chez Canal+, dit de vous que vous êtes le milieu de terrain par excellence.
Alioum Saïdou : Ecoutez, je suis très honoré de l’apprendre, surtout venant de lui. Il faut dire que la réciproque est vraie parce que lorsque je regarde des matchs sur canal+, je dis souvent à mon épouse qu’il a toujours une très bonne analyse. Ça se voit qu’il a été joueur et sait de quoi il parle.
Yves Mogo, à Sedan