Intégré au groupe professionnel depuis près d’un mois, le jeune milieu de terrain camerounais, Henri Ewane, s’est confié à LOSC.fr à la fin de l’entraînement ce jeudi sur le Domaine de Luchin. Découverte d’un jeune pousse lillois.
Henri, depuis plus d’un mois, tu t’entraînes avec le groupe pro, quelles sont tes premières impressions ?
Tout se passe très bien pour moi mais avant d’intégrer le groupe il y a un peu plus d’un mois, j’étais déjà venu deux ou trois fois participer aux séances d’entraînement des pros. Et en fait, la plupart des joueurs sont passés par la CFA, j’avais donc déjà pas mal d’affinités avec eux. Mon intégration a ainsi été plus facile.
Existe-t-il de grosses différences entre les séances avec le groupe pro et celles que tu avais auparavant l’habitude de suivre avec la réserve du club lillois ?
Les séances sont peut-être plus longues en CFA mais avec les professionnels, c’est beaucoup plus intense. Il est ainsi logique que les entraînements soient d’un niveau plus élevé avec les pros car on monte d’un cran dans tous les domaines.
Comment te sens-tu aujourd’hui dans ce groupe au milieu des Bodmer, Tafforeau, Sylva ou Chalmé ?
Je commence à m’adapter petit à petit même si cela n’a pas été facile au début. A force de m’entraîner au milieu des professionnels, je me sens de mieux en mieux au fil des séances. J’ai également eu la chance d’être à plusieurs reprises dans le groupe, notamment lors du déplacement à Marseille. J’ai vécu ce moment avec beaucoup de joie et j’étais forcément content d’être là. Mais il faut maintenant que je continue à travailler toujours et encore pour espérer être convoqué à nouveau par le coach.
La prochaine étape, c’est de faire ta première apparition en L1…
Actuellement, mon seul objectif est de continuer à travailler et la suite dépendra de ce que je serai capable de montrer lors des séances d’entraînement pour pouvoir espérer convaincre le coach de me donner ma chance en cours de jeu. Mais je suis toujours prêt à répondre présent au cas où il ferait appel à mes services…
Pour suivre le même chemin que Jean II Makoun…
C’est un grand frère et un exemple… Franchement, si je pouvais faire une carrière comme la sienne, ça serait vraiment bien pour moi. A moi de continuer à travailler et j’espère que ça va venir. Mais un joueur comme Kader Keita est aussi un exemple pour moi. C’est un éléphant (rires). Il me parle beaucoup, me donne des conseils par rapport à ma situation mais aussi par rapport au jeu. Tous les deux m’aident énormément dans mon adaptation.
Comment imagines-tu cette fin de saison pour le LOSC ?
Je pense que nous avons malheureusement laissé filé pas mal de points. Il reste aujourd’hui cinq matchs de championnat à jouer et comme le dit le coach, il faut toujours tout donner et se battre jusqu’au bout.
Dimanche se déroule la deuxième manche du derby face à Lens en CFA…
Un derby, c’est toujours un match important même en CFA. Je me souviens que nous les avions battu lors du match aller, et ils seront donc certainement revanchards. Je pense que ça sera un bon match et si je le joue, je prendrai forcément du plaisir sur le terrain.
Peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours pour arriver au LOSC ?
Je suis arrivée à Lille lors de la saison 1999-2000. J’étais dans la sélection camerounaise qui avait participé au tournoi de Montaigu. Et c’est à partir de là que j’étais repéré par le LOSC. J’ai commencé avec les moins de quinze ans nationaux du club et depuis je suis une progression régulière en franchissant toutes les échelons même si l’an dernier, j’ai fait une petite escale à Saint-Quentin où j’avais été prêté. Et je suis revenu au LOSC depuis le début de la saison. Je joue régulièrement en CFA au sein d’un groupe qui est relativement jeune cette année. Et je fais partie des anciens et tout se passe plutôt bien dans l’ensemble.
Comment définirais-tu les caractéristiques de ton jeu ?
Je joue comme Jean II (ndlr : Makoun) au poste de milieu de terrain défensif mais je suis peut-être un peu plus défensif que lui et j’apporte moins sur le plan offensif car je suis uniquement concentré sur le fait de bien défendre. Et j’ai encore beaucoup de progrès à faire dans tous les domaines, notamment dans le jeu long ou le jeu de tête. Je travaille à l’entraînement dans ce sens pour essayer de poursuivre ma progression.
As-tu justement le sentiment d’avoir franchi un palier dans ta progression ?
Le fait de m’entraîner avec les pros me met en confiance car ça démontre que le coach a un œil sur moi et que le club me fait confiance. Beaucoup de jeunes aimeraient être à ma place. S’entraîner avec les pros, c’est un luxe. Je suis très content d’être là et j’espère que ça va continuer. A moi de prouver au coach que je mérite ma place ici en tant que joueur à part entière.
Imagines-tu le moment où tu vas faire ta première apparition en L1 ?
Tout joueur qui évolue en CFA, aux portes de l’équipe professionnelle, rêve toujours de jouer en L1. Il m’est arrivé forcément de penser qu’un jour, je jouerai en Ligue 1. J’espère qu’à force de travailler, ça viendra. Mais je ne suis pas pressé et je ne cherche pas à brûler les étapes. Je progresse petit à petit et ensuite, on verra…
Tu es également international Espoirs avec le Cameroun…
J’ai actuellement quatre sélections avec les Espoirs, notamment lors des matchs de qualification pour les Jeux Olympiques. Et dernièrement, je n’ai pas pu répondre à une convocation car je venais juste d’intégrer le groupe pro. Mais c’est aussi une fierté de porter les couleurs du Cameroun.
Pour conclure, que peut-on te souhaiter pour cette fin de saison ?
Tout simplement de progresser toujours et encore en travaillant…
Propos recueillis par Frédéric Coudrais au Domaine de Luchin