Stéphane est marié à une supportrice de l’Espanyol de Barcelone, mais ce mercredi, il défendra les couleurs du Lokomotiv Moscou, et essayera de remporter le match contre son ancien club. Stéphane Bikey est un supporter de l’Espanyol de plus à Moscou. Le destin a voulu que demain il affronte l’équipe qui lui a ouvert les portes de l’Europe, mais qui n’avait pas trouvé de place pour le faire jouer.
Le camerounais s’est installé dans le championnat d’élite russe avec le Lokomotiv de Moscou, après avoir subi toutes sortes de vicissitudes. Il est passé par les pénuries financières à Barcelone, mais grâce à sa témérité, il a réussi à jouer en première division. Il en veut encore plus.
Bikey nous a reçu dans son appartement de Moscou. Il est arrivé au Lokomotiv cette année en provenance d’un autre club russe pour un million et demi d’euros. On pouvait à peine s’imaginer qu’il allait jouer cette saison contre l’Espanyol. “Le tirage les a mis sur notre route et je pense que c’est une mauvaise nouvelle pour nous, car ils ont une équipe très forte. C’est l’équipe à battre et je pense que nous pouvons les battre à domicile, car nous avons l’habitude d’être forts sur nos terres. Nous avons une équipe compacte et de qualité et nous savons que si nous gagnons, nous aurons un pieds et demi au prochain tour qui suit le mini-championnat”.
L’histoire de Bikey est digne d’un feuilleton ayant une fin heureuse. Il a fait ses gammes dans Dreams de Douala, puis a attiré l’attention de l’Espanyol lors d’un tournoi international cadets. L’équipe de Barcelone le fit alors venir en Espagne, et Paco Flores lui donna la chance de s’entraîner avec l’équipe première. Sa jeunesse et son passeport extracommunautaire l’empêchèrent malheureusement d’aller plus loin. Stephan Bikey se souvient de cette époque : “Je ne pouvais jouer que des matches amicaux, et à la fin, tout s’est un peu mal terminé. On m’a obligé à quitter la résidence et au bout du compte, j’ai dû partir du club”.
Son grand coup de chance fut de rencontrer à Barcelone celle qui deviendra plus tard son épouse. Marina Roldán, une fervente supportrice de l’Espanyol etlui s’étaient connus pendant son passage au club, et ils se marièrent le 7 septembre 2004.
Mais avant cela, Bikey avait vécu des moments difficiles. Il passa deux années au Portugal durant lesquelles il évolua dans les clubs de seconde division Marco de Genoveses et le Deportivo Aves. Il joua également en première division avec Passos de Ferreira. Mais il en avait marre : “Je me disais que si je ne jouais pas en première division, je devais rentrer à Barcelone. Et j’y suis retourné pour m’entraîner avec l’Espanyol jusqu’à ce que Manel Casanova me dise qu’on ne me laissait pas continuer”.
De là, il enchaîna alors un périple d’essais dans différents clubs. Il s’entraîna entre autre avec le PSV Eindhoven, Rennes et fut même sur le point de faire un autre essai avec le club russe Saturn.
Finalement, il signa pour Shinnink et s’en sortit plutôt bien. À tel point qu’il émergea comme l’un des meilleurs défenseurs évoluant en Russie. “En fait, quand je suis arrivé en Russie, je me sentais très bien physiquement grâce à Ramón Català de l’Espanyol. Je lui dois beaucoup. J’ai marqué quelques buts, puis le Lokomotiv m’a recruté. Maintenant je gagne de l’argent, mais c’est vrai que j’ai eu de graves problèmes financiers. Mais, je n’ai jamais pensé abandonner le football car je savais que j’allais réussir”.
Demain, il essayera de faire un grand match s’il en a l’opportunité. “À Barcelone, j’ai de grands amis. J’aimerai bien revenir à l’Espanyol parce qu’il y a des gens qui m’y ont très bien traité comme José María Calzón et d’autres pas. Mais, maintenant, j’appartiens au Lokomotiv”.
Traduit de l’Espagnol par Guy everard Mbarga – Camfoot.com