Extraits de la conférence de presse donnée au Nou Camp ce vendredi par un Samuel Eto’o très remonté par rapport à la presse française. « Si les français ne sont pas contents, qu’ils aillent voir leur mère… »
Le Barça accumule les récompenses individuelles. Vous et Ronaldinho en particulier…
Samuel Eto’o: C’est normal, depuis juin de la saison passée jusqu’à présent, nous avons été l’équipe la plus régulière. C’est grâce à tous mes coéquipiers que jusqu’à ce jour j‘ai maintenu un bon rythme de jeu. C’est l’équipe qui permet d’obtenir les récompenses individuelles.
Vous êtes parmi les candidats au titre de Meilleur Joueur du Monde Fifa, mais vous êtes à la lutte avec Ronaldinho (et Frank Lampard, de Chelsea)…
Samuel Eto’o: C’est déjà une joie d’être parmi les trois meilleurs joueurs du monde, car ça n’arrive pas tous les jours. Je serai aussi content si Ronaldinho remporte la récompense que si c’est moi, car le plus important c’est que cette récompense reste ici au Barça.
Qu’est-ce qui fait que vous soyez à un si grand niveau ?
Samuel Eto’o: Le travail quotidien et l’envie de faire mieux. Quand ma carrière prendra fin, je souhaite regarder en arrière et pouvoir dire que je me suis dépassé année après année. Mon objectif est de toujours essayer de faire plus. Dans ce cadre, je suis mon pire adversaire.
« Si les français ne sont pas contents, qu’ils aillent voir leur mère. »
Tout le monde ne vous juge pas de manière égale. En France par exemple, vous n’avez reçu aucun prix… et on vous a accusé d’être envieux de Ronaldinho.
Samuel Eto’o: Envieux? Envieux de quoi? Je joue dans la meilleure équipe du monde, je marque des buts pratiquement tous les dimanches et je gagne de l’argent en faisant ce que j’aime le plus, c’est à dire jouer au football. Depuis que je suis arrivé à Barcelone, dites moi quel joueur a fait plus que Samuel Etoo. J’ai marqué plus de buts que quiconque depuis que je suis arrivé dans l’équipe. Cela ne veut pas dire que je suis le meilleur, mais les chiffres sont là, et ils parlent d’eux-mêmes. Les journalistes de L’Equipe ne me votent pas parce que je ne leur lèche pas le c… Si les français ne sont pas contents, qu’ils aillent voir leur mère. Je suis heureux avec Ronaldinho, que je considère comme mon frère. Quand je lis ces choses, j’en rigole, parce que si Ronie est heureux, je le suis aussi, et si moi je suis heureux, il le sera certainement également. Je suis heureux avec le Barça, le club que j’ai choisi parce que je le considère comme le meilleur club du monde. Ne perdez pas votre temps à écrire ce genre de sottises. Ceux qui doivent juger de ma valeur le font déjà et c’est pour cette raison qu’ils me paient autant d’argent. Ceux-là ce sont Monsieur Laporta, les socios, l’entraîneur et mes coéquipiers.
Vous êtes au Barça, parce que – entre autres raisons -vous n’avez pas voulu rester à Madrid. À votre avis, que pense Florentino Pérez à présent?
Samuel Eto’o: Le football est comme la vie: tu rencontres une femme, les choses se passent mal avec elle. Puis tu en rencontres une autre et tu trouves le bonheur. C’est ce qui s’est passé avec le Barça. Florentino a bien fait de me laisser partir, car à présent je suis heureux au Barça.
Il y a trois semaines Roberto Carlos déclarait que Madrid serait leader actuellement. Qu’en dites-vous?
Samuel Eto’o: C’est par sa bouche que le poisson trouve la mort.. L’équipe qui m’inquiète c’est Osasuna, qui est devant nous au classement, et non Madrid qui est à six points de nous.
Vous n’avez jamais caché votre admiration pour Guti. Ne trouvez-vous pas étrange qu’il joue si peu?
Samuel Eto’o: Guti est comme mon frère. Il a tant de qualités qu’il pourrait jouer au Barça. Il devrait être titulaire.
La semaine prochaine aura lieu le tirage des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Préférez-vous rencontrer une équipe plutôt qu’une autre?
Samuel Eto’o: Notre objectif est d’arriver en finale le 17 mai. Ce serait bien que nous tombions sur un adversaire facile, mais comme ça n’existe pas, nous devrons jouer contre l’équipe que le sort désignera.
Comment l’absence de Xavi peut-elle influencer le jeu de votre équipe?
Cela change beaucoup l’équipe, car notre football passe souvent par lui. Mais le Barça continuera de gagner les matches, même s’il faudra faire un peu plus, car il est le cerveau. Il nous donne beaucoup de contrôles…Xavi est un autre joueur que l’on devrait plus valoriser. S’il était brésilien ou argentin, on lui aurait déjà donné le Ballon d’Or. C’est un peu la même chose avec Víctor Valdés, que la presse a voulu faire passer pour quelqu’un d’antipathique au lieu de mettre en avant le fait qu’il nous a sauvé beaucoup de points la saison dernière.
Frank Rijkaard a récupéré de sa pneumonie et est de retour aux entraînements. Son absence a-t-elle été ressentie ?
Samuel Eto’o: Nos sommes très heureux qu’il ait déjà récupéré et qu’il soit de retour. Rijkaard est un joueur de plus et maintenant, tous ensemble, nous devons poursuivre notre route.
Le Barça poursuit une série extraordinaire de dix victoires consécutives, toutes compétitions confondues. L’équipe de Séville sera elle facile une proie facile ?
Samuel Eto’o: Séville est un adversaire très compliqué autant à domicile qu’à l’extérieur. Nous devrons jouer avec la même mentalité que lors des dernières rencontres, car nous serons face à un adversaire qui mérite le plus grand respect.
Le match sera aussi marqué par le retour de Javier Saviola. Pensez-vous que l’argentin sera plus motivé que jamais?
Samuel Eto’o: Saviola rend notre adversaire plus fort. C’est un excellent joueur.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com