Il n’a pas la réputation d’un Skoblar ou d’un Anderson, mais TousPhoceens.com ne fait pas de distinction entre les grands canonniers de notre OM, connus ou méconnus, et Joseph en fait parti ! Yegba Maya y est allé de ses 104 buts sous le maillot olympien, un Camerounais d’une rare puissance et d’une grande efficacité. Mais sa carrière n’aurait jamais du se faire à Marseille… Portrait
« Jean Robin m’a permis d’être ce que je suis : un homme heureux et fier d’être Marseillais. Ici les gens sont incroyables, ils n’aiment que l’OM rien que l’OM. Je me rappellerai toujours de l’ambiance au lendemain de notre accession en Division une. Magique !» Vous l’aurez compris, c’est ce même Jean Robin qui a eu le flair de repérer ce colosse qu’il fit signer chez les juniors où il su pétrir cette pâte de qualité ayant encore beaucoup à apprendre. Il devint rapidement titulaire en tant qu’avant centre. Digne successeur de Gunnar Andersson au sein d’un OM opérant en Deuxième division, il fut l’artisan de la remontée avec un autre Africain, Franck Fiawod, sous la houlette de Mario Zatelli. Le dernier match de cette saison au stade de l’Huveaune opposait l’OM ( 46 points ) à Bastia ( 45 points ). Il fallait une victoire pour avoir son ticket pour la division une . C’est Joseph, au prix d’un effort extraordinaire en puissance et en engagement qui réussit à marquer le but victorieux. Il paraîtrait même qu’on entendit le grondement parti de la plage du Prado jusqu’à notre dame. La grande ère Leclerc est lancée. Magnusson, Bonnel, Novi, Zvunka allaient faire briller Joseph, qui connut alors la grande joie de gagner la Coupe de France en 1969, contre le grand Bordeaux, avec pour buteur un certain …Joseph !
En 1966-1967, il allait former un tandem dangereux avec Josip Skoblar. 15 buts pour le camerounais. Il a souffert d’une comparaison excessive avec Josip alors parti à Hanovre, mais son efficacité et ses quelques démonstrations balles au pied en firent taire plus d’un. Orsatti, alors gardien de but de Bastia, montre son désarrois «Je ne comprends pas les gens qui sifflent Joseph. Croyez moi, les défenseurs ont des problèmes avec lui et celui qui est chargé de le marquer le dimanche, en rêve trois jours avant. Pour moi Joseph est à surveiller de près, et finalement, il n’est pas méchant. Il ne marque pas plus de 3 buts par match.
Heureusement! Lancé à toute vitesse, il pose bien sûr des problèmes, et sur les balles aériennes il est dangereux pour une défense. Mais le plus beau des hommages est l’œuvre de Djorkaeff qui dira de lui «je préfère l’avoir dans mon camp. Il est un poison, un poison qui peut tuer un match en 5 minutes. Et en plus d’être un grand joueur, c’est avant tout un gars génial» Skoblar ne tarit pas d’éloge « Les grands joueurs ne sont pas forcement les plus médiatisés. Joseph en faisait parti. C’était un tout grand! »
Joseph, garçon charmant, a marqué son passage à l’OM. Son palmarès et ses résultats plaident en sa faveur. Il a droit dans l’histoire Marseillaise à une très grande place…dans notre cœur aussi !
Texte : Papé, Crédits photo : Om4ever.com
Repères de « Joseph »
Joseph Yegba Maya, dit Joseph (né le 8 avril 1944 à Otélé, Cameroun – ) est un ancien footballeur camerounais, qui fut l’un des joueurs emblématiques de l’Olympique de Marseille au cours des années soixante.
Biographie
Joseph arriva à l’O.M, alors en deuxième division, en 1962. Il y resta huit saisons, participant à la remontée du club en première division en 1966, au début de l’ « ère Leclerc ». Joueur puissant, parfois maladroit, mais ayant un sens du but inné, il inscrira 111 buts (cinquième meilleur buteur de l’histoire du club) en 202 matches de championnat disputés sous le maillot blanc.
Il rejoignit ensuite Valenciennes FC de 1970 à 1973 puis le RC Strasbourg de 1973 à 1975. Il terminera sa carrière à AS Béziers en 1976.
Palmarès
-Vainqueur de la Coupe de France : 1969 (O. de Marseille).
-Champion de France de D2 : 1972 (Valenciennes FC).
-L’un des rares professionnels sélectionnés dans l’équipe de Cameroun lors de CAN 1972 au Cameroun.