Après dix matchs sans la moindre victoire, Jacques Songo’o et ses poulains ont brisé le signe indien en battant de façon décisive la Pologne. Une victoire morale importante des Lions qui ont présenté un groupe assez équilibré et bien mis en place sur le terrain. Comme principale leçon, on retiendra que les lions indomptables ont joué libéré.
L’équipe nationale du Cameroun, après la pire série de son histoire, a prouvé qu’elle avait les moyens et surtout la volonté de relever de nouveaux défis.
Jacques Songo’o a longtemps insisté sur l’équilibre du groupe et a misé sur la mise en place de joueurs au profil différent, mais complémentaire. Sans broncher, chaque joueur a joué sa partition et s’est montré volontaire. Si certains automatismes ont fait défaut d’entrée de jeu, il est important de rappeler que les trois buts marqués sont survenus à la suite d’actions collectives.
Eto’o dans son registre
Le capitaine a montré le bon exemple tout au long de la rencontre. Son association à la pointe de l’attaque avec Choupo-Moting a permis de jouer à la fois sur des espaces réduits et de longs ballons. Il faut le dire, la technicité et la technicalité de ce secteur a permis soit de conserver les balles quand cela était nécessaire, soit de se lancer dans le mouvement ou dans la profondeur. Samuel Eto’o mettra ses coéquipiers à l’abri de toute pression en inscrivant deux magnifiques buts (30e et 52e min).
Avant la rencontre, le joueur de l’Inter de Milan insistait sur le fait qu’une victoire serait importante car la culture de la gagne devrait se réinstaller. Le groupe Lions s’est montré à l’aise dans le système mis sur pied par Jacques Songo’o, comportant deux vrais milieux de couloir qu’étaient Henri Bédimo à gauche et Marcel Ndjeng à droite.
Le jeu et les numéros
Les lions indomptables se sont créés de nombreuses occasions de but. Et cela découle de l’assimilation par chaque élément des attentes de Jacques Songo’o à son encontre .
Dans ce système traditionnel en 4-4-2, le milieu de terrain, disposé en losange, a alimenté avec aisance le duo d’attaque.
Pour Constant Malonga, supporter des lions indomptables, qui a fait le déplacement de la France, les deux latéraux (Augustin Binya, Assou-Ekotto) sont les hommes du match. Selon lui, Binya et son numéro 8 ne nous a pas fait regretter Geremi tout comme Aboubakar Vincent et son numéro 15 nous rappelant qu’il pouvait autant faire que Webo.
Parlant justement de Vincent Aboubakar, son but et surtout l’action et le geste technique qui l’accompagnent, feront jaser. Et les comparaisons ont débuté. Tout un but.
Avant de prendre le chemin de l’île Maurice pour disputer le premier match qualificatif comptant pour la CAN 2012, la satisfaction demeure le fait de n’avoir pas pris de but. Et le jeu développé par le groupe mis en place par Jacques Songo’o en seulement deux jours de préparation nous donne des regrets par rapport au passé récent.
À voir Jacques travailler, on se posera longtemps la question pourquoi nul n’est prophète chez lui ? Pourquoi toujours des sélectionneurs étrangers ? Pourquoi pas Jacques Songo’o de façon définitive ? Pourquoi pas un camerounais ?
Stephen Sunou à Szczecin (Pologne)