Le Cameroun n’ira pas aux Jeux Olympiques défendre sa médaille d’or. Le match nul concédé face à la Rd Congo (1-1) deux semaines plus tôt nous restera encore en travers de la gorge. Pourtant un match qu’on aurait pu négocier facilement au propre comme au figuré.
Mutubila Santos, l’entraîneur des Espoirs de la Rd Congo avait même avoué qu’il faisait un déplacement sans enjeu, si oui pour la pure forme. Malgré tout, les poulains de Jean-Paul Akono ne sont pas parvenus à venir à bout d’un adversaire résigné. Tout de suite des voix se sont levés contre celui qui s’est permis de les empêcher de se mettre plein les poches pour dénoncer les pratiques qu’ils auraient souhaité utiliser eux-mêmes dans le dos des entraîneurs comme chez les seniors. Akono passe maintenant pour la cible à abattre. Mais il y a bien plus, une enquête est menée en douce. C’est ainsi qu’on parle de 5 millions Fcfa distraits. Une somme destinée à entretenir la délégation des Espoirs congolais de la République démocratique en guise de la grande hospitalité camerounaise. Ce qui nous aurait valu un retour d’ascenseur d’une équipe qui n’avait rien à gagner ni à perdre.
Un crash annonciateur
Comme un signe de mauvais augure, le crash manqué de l’avion de la Camair qui était en partance pour Dakar via Abidjan, Bamako et Cotonou transportait trois hauts responsables de la Fécafoot et du Minjes qui s’avançaient avec 20 millions Fcfa pour une mission de repérage. Ils ont failli y laisser leurs vies. Heureusement qu’il y a eu plus de peur que de mal mercredi dernier. Même si les trois mousquetaires ont repris le vol de 20 h, il va sans dire que les cœurs n’étaient plus trop à l’ouvrage. Même s’ils ont donné l’impression contraire puisque 24 h après leur arrivée, ils ont rassuré que leur travail allait comme sur les rails. Et qu’il n’y avait pas à craindre du pire. La qualification étant même certaine au regard du travail d’abattage qui était le leur. En dépit de l’élimination du Cameroun, ceux là doivent bien arroser du champagne à leur retour, pour s’être retrouver entre deux feux. La dernière journée qualificative aux J.O est vraiment inoubliable pour eux.
Maillots d’entraînement insuffisant
Pour le stage préparatoire du dernier match qualificatif des J.O, les Lions Espoirs étaient encore nombreux. 48 au total. D’où sortaient-ils et qui les avait convoqués. Là demeure tout le mystère. Toujours est-il que les portes du stage sont restées ouvert à tout ce beau monde. Suscitant comme les précédentes fois une cacophonie. C’est ainsi que plusieurs de ces joueurs venant d’Europe ont grossi les effectifs au point que les chasubles et les maillots d’entraînement étaient toujours insuffisants.
Qui convoque les joueurs ?
Un conflit entre la Cellule administrative provisoire et l’entraîneur principal a été porté sur la place publique sur la compétence de la convocation des joueurs. L’usage voudrait que l’entraîneur communique sa liste à la Cellule pour que celle-ci prenne les dispositions pour convoquer les joueurs. Mais à en croire les uns Akono outrepassait cette disposition pour procéder à la convocation directement les joueurs. Ce qui peut expliquer les vannes qui étaient ouvertes à tous ces joueurs avec ou sans club venant d’Europe. Et qui entendaient se servir de cette présence au stage comme un tremplin.
Maillots volés
A la fin de chaque séance d’entraînement ou de matches amicaux que livraient les Espoirs pendant leur mise au vert à Ombé, on remarquait qu’un ou plusieurs chasubles ou maillots étaient déclarés. Toutes les menaces pour les retrouver s’avéraient vaines. Les joueurs venant d’Europe et surtout qu’ils n’étaient pas certains de faire partir de la liste finale, se faisaient particulièrement un plaisir de les dérober pour en faire de nombreuses photos qui serviront de carte de visite pour un éventuel recrutement.
Où jouent-ils ?
De la trentaine des joueurs qui venaient d’Europe, bon nombre n’avait pas de clubs. Ceux qui en avaient, n’y étaient pas toujours des titulaires. On peut ainsi noter que des grands clubs et de championnats de renommée d’Europe dont on se félicitait d’avoir certains de nos compatriotes, plusieurs ne font plus partie de l’effectif de ces clubs encore moins de l’effectif de la réserve. Pourtant, c’est bien même ceux-là qui figuraient dans la sélection d’Akono au détriment des joueurs qui ont des clubs et y sont titulaires.
Engueulades
Entre Emmanuel Effa Owona, joueur évoluant à Elazigsport en Turquie et Joël Tchami, joueur provenant du Herta Berlin, il est né une querelle de chiffonnier qui a mis à nu tout le système de sélection des joueurs. Après la publication de la liste des 20 joueurs retenus pour l’expédition de Bamako, Tchami a eu la maladresse de lancer une boutade de mauvais goût : « Pour un match de grand enjeu on fait appel aux vrais joueurs comme nous. Et les joueurs de Turquie aussi vont où ». C’est alors qu’Effa se sentant visé, a spontanément répliqué : « lorsqu’on parle de joueur Tchami ne devrait pas parler. On ne saurait une comparaison entre Tchami et moi. Où joues-tu ? Tu sembles oublier que tu ne fais même plus partie de l’équipe réserve du Hertha dont tu prétends appartenir. N’eut été les 5 millions versés pour être sélectionné, tu n’aurais même pas été convoqué. Tu ne vaux aucun joueur de ce stage on n’a tout vu ce que tu as produit pendant le stage ». C’est alors qu’Akono se sentant indexé, a demandé à Effa d’arrêter. Mais ce dernier a rouspecté par un non, estimant que trop était trop. Pour la suite, Tchami a abandonné son repas et a filé dans sa chambre toute honte bue.
Boycott
Emile Bamba, le joueur de Vitesse Arhnem au Pays-Bas a décidé de boycotter les convocations des Lions Espoirs. Pour protester contre le peu d’objectivité d’Akono dans le choix de ses joueurs. Pourtant l’un des maillons de l’ossature des Lions Espoirs depuis la remise en selle de cette sélection en 2003 pour les éliminatoires des Jeux africains. Cette exemple illustre mieux le reproche qu’on a fait à Akono après le match nul concédé aux Espoirs de la Rd Congo. Puisque, Emile Bamba qui est justement un grand espoir du football camerounais est en plein transfert avec l’Ajax d’Amsterdam. Ce sera alors le premier joueur du pays de Roger Milla a évolué dans ce grand club hollandais.
Méforme
C’était la grande méforme des joueurs sur lequel reposait tous nos espoirs. Ce qui a crée un tacite conflit entre l’entraîneur principal Jean- Paul Akono et son adjoint Ndoumbé Bosso Emmanuel. Le premier voulant miser sur ces joueurs à la petite forme, s’appuyant sur leur carte de visite et le second pensait plutôt qu’il fallait faire un choix conséquent et risqué en ne retenant que les joueurs en forme. Pendant le stage Wansi (Croatie), Tchami (Hertha Berlin), Abada, Ze Francis (Sampdoria), Webo (Ossasuna), Matoukou (Krc Genk), Ndjoumek (Borusia Fulda), Job Iyock (Sampdoria) ne convainquent pas. En revanche, Ndiba (Havre), Nong Aloys (Belgique), Abah Elie (Wallhausen), Ambane Francis (Lokeren) et les amateurs Massoma et Ngoté avaient le vent en poupe. La suite a donné raison à l’adjoint. Le match retransmis par la Radio-Télévision Malienne a montré une sélection Espoir du Cameroun sans âme.
Gardiens… pas rassurant
S’il y a un poste qui a laissé les inquiétudes pendant tout ce stage, c’est bien celui de gardien de but. Pendant que Tignyemb poursuivait sa traversée du désert du fait d’une saturation, Ndoe Mbarga n’a pas pu profiter pour lui ravir cette place, lui-même dans une mauvaise passe. Curieusement. Idriss Carlos Kameni sur lequel reposaient les derniers espoirs ne s’est non plus montré rassurant. Il se disait qu’il n’était pas meilleur que les deux précédents. On comprend alors que l’inactivité qui est sienne lui joue de plus en plus de mauvais tours.
Star mania
Pendant le stage, les joueurs professionnels de l’équipe fanion qui ont été appelés pour renforcer l’équipe ont longuement triché pour cacher leur petite forme. Jouant à la star, Idriss Carlos Kameni, prétextant un bobo, a refusé de disputer le dernier match amical contre Cetef un centre de formation ayant une équipe en division 2 du Littoral. Bien avant lors des matches opposant l’équipe A à l’équipe B, il a encaissé 7 buts au total. L’équipe B ayant pris le dessus par deux fois (5-1) et (2-0). C’était le même cas avec Valery Mezague qui a refusé de disputer le petit match entre l’équipe type et l’équipe réserve sous le prétexte qu’il était malade.
Abandon
Au moment de partir pour l’aéroport, les 28 joueurs non-retenus étaient restés. Abandonnés à leur sort sans argent et sans moyen de locomotion pour quitter Ombé. André Nguidjol ayant annoncé l’arrivée du bus des équipes nationales qui était parti de Yaoundé. Ce bus n’arrivera jamais. Las d’attendre les 28 joueurs se sont alors lancés au sauve qui peut pour quitter Ombé et regagner d’abord Douala.
Sit-in
Les 28 joueurs non retenus pour l’expédition de Bamako apprendrons alors après plusieurs coups de fils de détresse qu’ils ne pourront toucher leurs primes olympiques 75 000 Fcfa et le remboursement des frais de voyage pour les joueurs provenant d’Europe qu’à Yaoundé. C’est alors que certains prendront la direction de la capitale où ils n’arriveront qu’au environ de 18h. Sachant que vendredi était le dernier jour ouvrable, les premiers arrivés procéderont à un sit-in pour entrer en possession d’une quote-part de leurs primes olympiques soit 55 000 Fcfa. Le reste ayant échappé à une tentative de distraction puisque les plus teigneux apprendrons qu’il était remis à l’entraîneur des gardiens Pierre Mbarga qui remettra alors 25 000 Fcfa à ceux qui auront eu la chance de le retrouver le week-end.
Pertes
Malchanceux aura été Adolphe Massoma Ngosso, le joueur du Cotonsport. Pendant ce stage deux joueurs évoluant en Europe lui ont gardé des godasses chacun. Une Vapor, la marque que porte Ronaldo et une Predator, celle chausse Zidane. Il se voyait déjà en train d’illuminer le championnat camerounais avec ses trésors. Mal lui en a pris le jour du départ. Ses deux paires de chaussure seront mystérieusement volées alors qu’il les avait soigneusement placées dans la voiture de Brancourt où se trouvaient ses bagages. Il ne lui restait plus que ses yeux pour pleurer.
Le match des voitures
Les entraîneurs roulent dans de modestes voitures : une starlette pour Akono et une Carina pour son adjoint. Les joueurs eux se baladent en grosses cylindrées : Serge Justin Brancourt en Bmw, Didier Moundi Poupe en Cherokee, Joël Tchami en Mercedes 300, Paul Hervé Essola en 306 décapotable. Au point que certains de ces joueurs prenaient même un vilain plaisir d’occuper le parking de Jean-Paul Akono.
Par M.N.N., Globalfootball