La légende se poursuit ! L’histoire s’est répétée. Comme en 1984 en Côte d’Ivoire, 1988 au Maroc, 1992 au Sénégal, 2000 au Nigeria, et 2002 au Mali, le Cameroun a, une fois de plus, honoré son titre de « tombeur » des nations hôtes de la CAN.
Diaporama images…
Ce 7 février restera gravé comme un grand funeste dans l’esprit des 40.000 spectateurs dans les gradins du Ohene Djan Sports Stadium d’Accra et de tout le peuple ghanéen plongé dans la détresse après le coup de sifflet de cette première demi-finale de la CAN 2008. Pendant ce temps, Rigobert Song et ses co-équipiers explosaient de joie sur l’aire de jeu à côté de certains joueurs ghanéens qui se sont effondrés sur la pelouse. Les Lions du Cameroun vont par la suite faire le tour d’honneur et communier leur joie avec une centaine de supporters camerounais massés dans les gradins mais qui contenaient leur joie pour ne pas susciter le courroux de leurs voisins, ghanéens visiblement sur le qui-vive.
C’était une demi-finale très rude et très musclée. Un jeu quasi-fermé et chiche en occasion de buts. Otto a d’emblée aligné quatre joueurs à vocation offensive (Eto’o, Job, Idrissou et Emana). Le milieu du terrain était la chasse gardée des jeunes loups aux dents longues (Mbia, Song bilong) secondé par Idrissou et Emana. Le quatuor de la défense constituée de Song, Bikey, Njitap et Atouba sont chargés de couvrir le gardien Kameni. En face, Claude Leroy, en l’absence de plusieurs cadres a redistribué les cartes. Essien en l’absence du capitaine John Mensah (expulsé contre le Nigeria) est revenu dans l’axe centrale tandis que le jeune marseillais Andre Ayew, le fils d’Abedi Pélé, profite de la blessure de Larry Kingston pour laisser éclore son génie.
C’est avec un public ghanéen surmotivé et dont chaque première touche des Blacks Stars arrachait un tonnerre d’applaudissements qui ont porté leurs joueurs pour vaincre les Lions indomptables. Domptant ce public hostile, les co-équipiers de Rigobert Song se déploie, telle, une araignée sur leur stratégie axée davantage sur un jeu de couloir. Pendant les vingt première minutes, le jeu est équilibré, les deux gardiens ne sont nullement inquiétés devant quelques occasions sans réels dangers.
La première véritable occasion intervient à la 21’. Suite à une erreur défensive du doyen Michael Essien, Emana récupère le ballon, accélère à l’entrée de la surface de réparation et assène un lourd tir au dessus de la transversale de Kingson. La réaction ghanéenne ne tarde à arriver. Sept minutes, Muntari récupère un ballon au milieu du terrain fixe la défense camerounaise, efface Bikey et foudroie Kameni d’un tir au ras du sol. Le gardien camerounais ne tremble, s’allonge et capte le cuir.
Alain Mosely Nkong alias » Cerveau » en libérateur !
Le milieu du terrain camerounais emmené par les jeunes Song Bilong et Mbia presse haut. C’est ainsi que suite à une faute de Muntari sur Eto’o, Geremi qui tire le coup franc met la balle sur la transversale d’un Kingston peu rassurant. Mais le Ghana veut demeurer maître du jeu en récupérant plusieurs ballons au milieu du terrain mais sa construction reste un danger pour la défense camerounaise gardée de maître par Rigobert Song, impérial et parfois obligé de venir très régulièrement au secours de Bikey et Atouba, qui collectionnent quelques loupées.
A la reprise, ce sont les lions qui posent davantage le Ballon. L’entrée d’Alain Nkong à la 61ème aère le jeu. Même si les ghanéens, visiblement sous la pression de son public tente des actions mais l’avant-centre Agogo, resté sevré du ballon manque parfois de percussion lorsque l’occasion se présente. C’est contre le cours du jeu que le Cameroun prend un sérieux avantage pour la finale à la 71’. Alain Nkong qui hérite d’un ballon d’Emana s’engage dans un « une-deux » avec Samuel Eto’o (passeur décisif, et anticipe sur la sortie du gardien Kingson qui n’a que ses yeux pour voir le ballon se loger au fond du filet. 1-0 pour le Cameroun, signé »Cerveau », champion du Mexique avec Atlante de Mexico. Les 40.000 spectateurs sont plongés dans un silence de cimetière. Pendant que Essien remonte au milieu et renvoie John Paintsil dans la défense centrale. Mais le pressing ghanéen, le Cameroun plie ne rompt pas. C’est sous cette pression que Bikey Amougou reçoit un carton pour un geste d’anti-jeu sur un …soigneur venu au secours de A.Song blessé. Le Cameroun est heureux avec une finale de la CAN contre l’Egypte, six ans après celle remportée en 2002 devant le Sénégal au Mali.
Eric Roland Kongou, à Accra
Fiche technique
-Stade : Ohene Djan Sport Stadium of Accra
-Note du match : 40.000 personnes
-Climat : chaud
-Temps : +4
– Ghana (0 ) : 2-Sarpei, 4-Pantsil, 6-Annan Anthony, 7-Kingston L., 8-Essien, 9-Agogo, 11-Muntari, 12-Ayew (15-Barusso, 86’), 18-Addo, 20-Owuso (13-Gyan, 60’), 22-Kingson R., (Gk), 23-Draman. Réservistes : 1-Adjei, 10-Asamoah, 14-Kumordzi, 16-Dauda (Gk), 17-Asare, 19-Illiasu, 21-Awful. Coach : Claude Le Roy.
– Cameroun (1) : 1-Kameni, 4-Song, 5-Atouba, 8-Njitap, 9-Eto’o, 10-Emana (2-Binya, 76’), 15-Song Bilong, 17-Idrissou (14-Epalle, 45’), 19-Mbia, 21-Job, (12-Nkong, 61’), 23-Bikey. Réservistes : 6-Angbwa, 7-MBami, 11-Makoun, 13-Nguemo, 16-Souleymanou, 18-Toumou, 20-Essola, 22-Mbarga. Coach : Otto Pfister.
–Avertissement:
Cameroun : Rigobert Song (70’)
Expulsion : Cameroun : Bikey (90’)
Buteur : Alain Nkong (72’)
-Meilleurs joueurs :
Song Bilong (Cameroun)
Michael Essien (Ghana)
–Les officiels :
A : Abdelrahim El Arjourne (Maroc),
A1 : Achik Redouane (Maroc)
A2 : Djezzar (Maroc)
A4 : Diata Badara (Senegal)
Com : Gnofame Zoumaro (Togo)