Le compromis a donc finalement été trouvé entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, la Fédération camerounaise de football et les clubs de 1ère division résidant à Yaoundé : deux matches de D1 pourront se jouer au stade Ahmadou Ahidjo.
C’est la principale résolution de la concertation qui a eu lieu hier dans la salle de conférences du Minjes, sous la présidence du ministre Bidoung Mkpatt, lequel, à la fin des travaux, a salué « le sens du dialogue qui prévaut entre la fédération, les clubs et la tutelle ». Avant de conclure que les parties sont parvenues à « des résolutions constructives ». C’est le même sentiment de satisfaction qui se lisait sur les visages des présidents de clubs. Antoine Essomba Eyenga, le président du Tonnerre Kalara Club, par ailleurs président de l’Association des clubs de première division (Acpd); estime que « l’essentiel est sauf. Le football des clubs va à nouveau se jouer à Yaoundé. D’autres problèmes subsistent, mais comme le champ de la concertation est ouvert, on peut être satisfait du premier pas franchi ». Il y avait en effet de la tension dans l’air, ces derniers jours. Le Minjes avait mis son veto sur l’utilisation du stade Ahmadou Ahidjo à l’occasion des matches du championnat national de 1ère division, le seul stade de la capitale qui se rapproche des normes olympiques étant désormais destiné exclusivement aux rencontres internationales.
De son côté, la Fécafoot avait programmé les matches de Tonnerre, Canon, Cintra et Renaissance au stade Ahmdou Ahidjo. Tout avait donc l’air d’un bras de fer entre l’organisateur de matches de football au Cameroun et sa tutelle. Conséquence : la 1ère journée de D1 s’est jouée le week-end dernier sur l’ensemble du territoire national,sauf à Yaoundé. Et tous les clubs de D1 menaçaient de boycotter la deuxième journée si le stade Omnisports de Yaoundé n’était pas rouvert aux matches du championnat. Heureusement pour toutes les parties, et surtout pour le public sportif de la capitale qui fut sevré toute l’année dernière des matches de D1, la crise au sujet de l’utilisation du stade Ahmadou Ahidjo n’a pas prospéré. La Fécafoot y programmera deux matches de D1 le même jour, une fois par semaine. Si la même semaine un match international se joue au stade Ahmadou Ahidjo, les matches de D1 seront déprogrammés ou délocalisés. Le Minjes a promis d’étudier la possibilité d’une aide financière aux clubs cette année, ce qui n’avait pas pu être fait l’année dernière pour cause de restriction budgétaire.
Autre possibilité annoncée, celle des matches en nocturne, ce qui appelle la résolution du problème de l’électricité dans l’enceinte de Mfandena. D’autre part, des mesures devront êtres prises entre la direction du stade et la Fécafoot pour un entretien suivi de l’aire de jeu. Notons que l’entrepreneur qui a renouvelé la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo l’année dernière laissait entendre que celle-ci ne peut supporter qu’un seul match par semaine…
Les débats d’hier ont permis de dépasser pareille considération, somme toute surprenante. En fait, le vétuste stade Ahmadou Ahidjo a encore besoin d’un vrai lifting, et en attendant, d’une bonne maintenance. Le football camerounais, lui, a besoin de davantage de stades de compétition. C’est vers là qu’il faut désormais orienter la réflexion, et surtout l’action.
E. Gustave Samnick, Mutations