La Coupe d’Afrique des nations de football 2010, la 27ème édition, joue les prolongations dans la tanière des Lions indomptables. Après l’élimination du Cameroun, en quart de finale, par l’Egypte, suivi du retour au pays de toute la délégation, l’entraîneur national, Paul Marie Le Guen a donné mercredi 27 janvier, à Yaoundé, une conférence de presse. Un échange houleux avec les journalistes, pour dresser le bilan de l’expédition angolaise.
« Il n’est absolument pas question de rendre mon tablier. Au nom de quoi devrais-je le faire? », a demandé l’entraîneur national, Paul Marie Le Guen, à un journaliste. Le technicien français ne démissionnera donc pas de ses fonctions, malgré la contre-performance des Lions indomptables, à la Coupe d’Afrique des nations de football en Angola. Un bilan marqué par une défaite devant les Panthères du Gabon (0-1), une victoire (3-2) sur les Chipolopolo de Zambie, et un match nul (2-2) contre les Aigles de Carthage de Tunisie en phase de poule, et une élimination en quart de finale de la compétition, par les Pharaons d’Egypte, vainqueurs 3-1.
Après la débâcle à la Can angolaise, tous les regards sont désormais tournés vers la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, du 11 juin au 11 juillet. Pour une bonne participation camerounaise à ce rendez-vous, Paul Le Guen pense déjà à la meilleure formule, notamment « un mélange de stabilité et de régénération. Je ne vais pas changer à 100%. A la Can, j’ai intégré trois ou quatre jeunes. Pour la Coupe du monde, je vais poursuivre dans cette voie. Mon sentiment aujourd’hui est que Constant Mandjeck et Enow Eyong sont des titulaires probables ». Un regroupement sera organisé à Yaoundé, en février, dans le but de prospecter de nouveaux joueurs locaux, mais Paul Le Guen ajoute qu’il ne s’agira pas forcément d’intégrer ces amateurs dans son groupe, s’ils ne le méritent pas. « Mon seul critère de sélection, c’est la performance », a-t-il indiqué.
Sur le parcours en Coupe du monde, les Lions indomptables peuvent-ils prétendre aller au-delà des quarts vde finale, comme en 1990 en Italie, avec des footballeurs exceptionnels, tels Thomas Nkono, Roger Milla, Oman Biyick, Emmanuel Kundé… Paul Le Guen se montre plutôt sceptique. Il rappelle ainsi qu’il « y a six mois, le Cameroun était dernier de son groupe en éliminatoires. Et maintenant vous me demandez si on peut aller au-delà des quarts de finale? J’ai l’impression qu’on perd la raison ». La salle gronde!
L’indisponibilité du coach a-t-elle joué un rôle majeur dans l’impréparation des Lions indomptables? Non, répond l’entraîneur: « Je collabore à Canal + pour avoir la possibilité de voir beaucoup de matches en Europe, où évoluent tous les internationaux. Vous n’êtes pas informez quand vous critiquez. Je suis totalement à la disposition des Lions indomptables. J’ai décliné un maximum de propositions en Europe pour me consacrer à l’équipe du Cameroun ».
La non sélection de Sébastien Bassong? « ça va être intéressant de le rappeler. Deux ou trois blessures consécutives ne lui ont pas permis de s’imposer chez les Lions. Face au Gabon, à Libreville, Rigobert Song m’a donné entière satisfaction. J’ai décidé de reconduire la charnière Song-Nkoulou ». Les cas de certains « vieux » ont retenu l’attention. L’avenir de Rigobert Song et celui de Géremi Njitap est entre les mains de Paul Le Guen qui affirme: « Il ne faut pas avoir la mémoire courte. On ne peut pas les laisser tomber parce qu’ils ont raté un match. Ces joueurs méritent le plus grand respect du sélectionneur, du public et de la presse. Vous avez tord de tenir un discours méprisant à leur égard ».
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé