Ce projet avait été avisé en 2003 par l’ex ministre des sports, Bidoung Mpkatt. Vendredi, le 30 novembre 2007, la China National Machinery and Equipment Import and Export Corporation présentera son offre de service au gouvernement camerounais. Les documents contractuels seront finalisés et soumis pour acceptation à la partie chinoise au plus tard en février 2008, avant la signature à Beijing.
Une délégation chinoise de six membres, conduite par M. Li Changxin, président de la China National Machinery and Equipment Import Export Corporation, séjourne au Cameroun depuis le 27 novembre 2007. Cette visite qui s’achève le 30 du mois en cours, s’inscrit dans le cadre de la recherche par le gouvernement, des financements « auprès des pays amis, afin de doter notre pays d’édifices sportifs de qualités, répondant aux normes internationales », révèle t-on au ministère des Sports et de l’éducation physique.
Les démarches engagées auprès de la délégation chinoise devraient aboutir à la négociation et à l’obtention, en faveur du Cameroun, d’un crédit acheteur auprès des banques chinoises, d’un montant de 415 millions d’Euros, soit deux cent soixante douze milliards deux cent douze millions quatre vingt quinze mille Fcfa (272.212.095.000 Fcfa), sur neuf ans, à des conditions concessionnelles de durée et de période de grâce.
Le projet en question comprend la construction à Olembe, dans la banlieue Nord de Yaoundé, d’un complexe sportif ayant un stade omnisports semi-couvert de 60.000 places assises. Le même programme, qui est censé démarrer en 2008, prévoit par ailleurs la construction d’un hôtel de trois étoiles. Il comprend également, la délocalisation et la construction du complexe de l’institut national de la Jeunesse et des Sports (Injs) de 12.000 m2 plancher avec une piscine olympique, un ensemble didactique et des stades multisports. En outre, chaque chef-lieu de province se verra doter d’un stade omnisports de 15 à 20.000 places assises, d’un stade d’entraînement annexe et d’un palais des sports d’au moins 2.000 places…
Mardi, la délégation chinoise a eu une première séance de travail avec le ministre des Sports et de l’éducation physique, M. Thierry Augustin Edjoa. Les deux parties se sont de nouveau rencontrées ce mercredi 28 novembre. Le petit cortège a ensuite mis le cap sur le site d’Olembe, avant de se rendre dans les services du Premier ministre. Plusieurs séances de travail sont prévues avec d’autres membres du gouvernement et organismes, à l’instar du ministre des finances, celui des mines et du développement technologique. Jeudi, une rencontre est prévue avec le ministre de l’Economie, de la planification et de l’Aménagement du territoire…
Ces accords sont finalisés près de deux mois après la visite de M. Thierry Augustin Edjoa en Chine. Par la suite, le président du comité national olympique et sportif chinois avait effectué un voyage au Cameroun, séjour au cours duquel M. Xiaotian avait marqué son accord pour une préparation des Lions Espoirs dans son pays, dans l’optique des prochains jeux olympiques prévus du 07 au 23 août 2008 à Beijing.
Une bouée de sauvtage
Au Minsep, un cadre essaye de justifier l’incapacité du gouvernement à trouver une solution efficace à ce casse-tête: « La réhabilitation ou la construction des infrastructures coûte cher. Et l’Etat n’a pas les moyens de satisfaire à brève échéance à tous les besoins existants.» Et de poursuivre, « seule une synergie de compétences et d’actions peut nous permettre d’envisager des issues concrètes au manque d’infrastructures sportives. Je pense par exemple qu’en association, avec les communes, le secteur privé et les ressources étrangères, nous pourrons approfondir la réflexion à ce sujet ».
Face à un déficit et la décrépitude totale de l’ensemble des infrastructures, l’aide de la République populaire de Chine, dans la construction d’un palais de sports multidimensionnel de 5000 places assises à Yaoundé, ouvrage dont l’inauguration est prévue en mai 2008, apparaît alors comme une véritable bouée de sauvetage. En effet, près d’un demi-siècle après l’indépendance, le pays des Lions indomptables broie du noir avec des infrastructures en totale décrépitude.
Les nombreux lauriers glanés au plan africain et mondial par les footballeurs, athlètes, boxeurs, haltérophiles, cyclistes… contrastent avec l’état scabreux de quelques rares infrastructures existantes. Face à cette situation qui a contribué à ternir l’image de marque du Cameroun, le Minsep annonce d’autres réalisations. Outre l’énième rafistolage du stade Ahmadou Ahidjo grâce aux fruits de la coopération japonaise, sont prévus la réhabilitation du staduim de Madagascar à Yaoundé, la reprise et la finalisation des travaux de construction du stade Omnisports de Bafoussam entamés en 1979 et qui n’ont jamais été achevés. Sans oublier l’engazonnement synthétique du stade de la Réunification de Douala dont la Fecafoot vient de lancer les travaux, grâce au projet goal de la Fifa. Le rêve deviendra-t-il réalité? En attendant, on peut modestement se réjouir que ces projets ne soient plus seulement dans la sphère du virtuel.
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé