Nous sommes allés à la rencontre de l’ancien capitaine de l’Olympique de Marseille pour discuter de l’actualité brulante du moment. Avec le verbe qu’on lui connaît, Bell fait le procès des dirigeants de la fédération Camerounaise de football. Tout y passera, y compris le processus de mise en candidature pour le poste de sélectionneur des lions indomptables.
Camfoot.com: Comment peut-on interpréter votre présence à ce tournoi de jeunes ?
JA Bell: C’est simplement un encouragement pour les jeunes mais surtout pour ceux qui s’occupent des jeunes. Je crois que personne n’est jamais devenu grand sans avoir été jeune, et ce qu’on est quand on est grand dépend beaucoup de ce qu’on a fait quand on était jeune. Les graines d’aujourd’hui sont les fruits de demain. Je crois que c’était franchement mon devoir d’accepter cette invitation du président Pascal Atangana de Semences Olympiques parce que c’est vrai je viens de Douala mais il y a des gens ici qui sont venus de Brazzaville. C’est surtout les organisateurs, les initiateurs d’un tel projet qui sont des gens à encourager. Je suis venu précisément pour qu’ils sachent qu’il y a des gens qui voient ce qu’ils font.
L’initiative du Président Pascal Atangana est très bonne, d’abord sur le plan de l’éducation des jeunes. Ils sont en vacances, on les fait jouer donc on s’occupe d’eux, ils ne s’ennuient pas pendant qu’ils sont là, ils ne font pas de bêtise pendant qu’ils sont là, surtout ils emmagasinent des souvenirs et ils apprennent à vivre en communauté et à respecter les règles et au-delà, certains parmi eux pourront devenir de bons footballeurs.
Camfoot.com: Un message à ces jeunes engagés dans le tournoi Semences Olympiques ?
JA Bell: Je pense qu’on ne peut pas comme ça envoyer des messages à des garçons qui n’ont rien demandé. S’ils étaient là, ils auraient posé leurs propres questions et à ce moment là, ce serait effectivement des réponses qui s’adressent à eux. Je n’ai pas de message à leur donner, juste une remarque, peut être qu’elle est trop philosophique mais ils l’a comprendront un jour. La jeunesse n’est pas un privilège, la jeunesse est un état, et un état suppose que ça passe. Ils sont jeunes aujourd’hui, demain ils seront moins jeunes, donc ils doivent profiter de leur jeunesse aujourd’hui pour faire certaines choses. Et pour faire surtout des choses qui leur assurent l’avenir. Je pense que ce message là s’ils peuvent l’entendre, s’ils peuvent comprendre que ce qu’ils font aujourd’hui rentre dans un registre à leur compte, ils auront déjà fait un grand pas dans la vie.
Camfoot.com: La solution pour notre football viendra-t-elle par des tournois comme celui-ci ?
JA Bell: Les camerounais sont un peu trop braqués sur leur problèmes et donc vous parlez toujours de solution.
Je vais vous poser une question, si notre football marchait bien, l’imaginez-vous dans ce bien là sans les jeunes ? Et si le football marchait bien, imaginez-vous que les aînés n’auraient pas le droit d’encadrer les jeunes ? Justement nous sommes là où sommes aujourd’hui simplement parce qu’il y a des gens sans niveau qui ont eu des fonctions et qui ont tué le football. Je peux dire au-delà du football qu’il y a d’autres domaines du Cameroun qui sont institués, quand on n’arrive pas à comprendre qu’il s’agit avant toute chose de s’occuper des jeunes, il ne s’agit pas d’abord de football, il s’agit d’encadrer et d’éduquer des jeunes. C’est ensuite que le football est un prétexte, et ceux qui sont les meilleurs parmi eux deviendront peut être footballeur. À mon sens, il n’est pas question de dire forcement à des jeunes de 8 ans, 12 ans qu’ils seront footballeurs. Ça peut être un rêve pour eux; et les aînés sont là pour encadrer les rêves des jeunes. Ils ont de toute manière, au delà du plaisir, quand ils ont une grande âme, ils ont le devoir d’encadrer les jeunes que se soit à travers le foot ou à travers d’autres actions.
Camfoot.com: On vous fait le reproche de toujours critiquer, claironner sans jamais prêcher par l’exemple ?
JA Bell: (Excité) Je pense qu’ ils ont tellement prêché par l’exemple qu’ils sont arrivés où ils sont. C’est un peu ça le drame du Cameroun. C’est qu’à tous ceux qui ont de la compétence, on leur demande ce qu’ils ont fait avant et on a tendance à nier et a refouler ce qu’ils ont fait et ceux qui ne méritent rien du tout, qui n’ont rien fait, qui n’ont rien prouvé se retrouvent au devant de la scène et contribuent à tuer notre pays par leur incompétence.
Je leur pardonne parce qu’ils ne font pas exprès. Ils font ce qu’ils peuvent, malheureusement ce qu’ils peuvent n’est pas assez élevé et c’est là le problème.
On ne peut pas dire que Joseph Antoine Bell n’a pas prêché par l’exemple. Il n’ y a pas un type dans la fédération Camerounaise de football qui ait dix sélections à l’équipe nationale de football du Cameroun. Je dis dix et je le dis à haute voix. Que l’on me sorte les statistiques.
Ensuite, évidemment il y en pas un seul qui ait gagné un seul trophée avec l’équipe nationale, il y en a pas un seul qui nous ait représenté à une grande compétition. Sur un plan professionnel, je ne vais quand même pas et c’est là le drame avec le Cameroun, c’est que tous ceux qui ont de la valeur chez nous, on leur demande de parler d’eux mêmes. En France, personne ne me demanderait de répéter que j’ai 350 matches professionnels. Ils le savent et ils me respectent pour ça et ils savent qu’on n’est pas nombreux dans ce cas et au Cameroun je suis obligé devant les gens d’une incompétence prouvée de décliner mon identité, moi qui ait tout fait.
À ceux qui me demandent qui je suis et qu’est-ce que j’ai fait, je voudrais poser une question : que tous ceux qui sont à la fédération disent ce qu’ils ont fait pour mériter d’être là où ils sont, et pas Bell Joseph Antoine, pas d’autres footballeurs comme Jean Pierre Njemba où les Emmanuel Mvé, Ndoumbé Lea, tous ces vainqueurs de la Can ?
Mais je voudrais dire une chose, je ne suis pas naïf. Aujourd’hui, je ne me présente pas comme joueur; c’est fini l’étape de joueur. Je me présente comme encadreur, comme dirigeant et à cela personne ne peut répondre que le fait d’avoir été un grand joueur est un handicap. Est-ce que d’avoir été à l’université est un handicap pour être recteur ? (Rires) C’est dramatique à dire, mais c’est ce que certains ignares essayent de faire passer comme message.
» Ah oui les grands joueurs ne sont ni les bons entraîneurs, ni des grands présidents » . On ne vous prend pas les exemples de ceux qui le sont. Et on oublie tous que personne n’a dit que pour avoir été un grand joueur, il serait un grand dirigeant, mais celui qui dit qu’il veut être un grand dirigeant a des états de services de joueur dirigeant, parce que nous savons tous que dans toutes les équipes du monde, on voit à l’avance qui peut être dirigeant. On le voit par leur comportement. Combien de fois le Cameroun a dû venir s’adresser à Joseph Antoine Bell qui n’était que joueur comme les autres ? On ne peut pas aujourd’hui venir demander ce qu’il a fait ? C’est une preuve qu’on ne sait pas.
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Camfoot.com: En ce moment, on observe une certaine embélie dans la gestion de la fédération. On annonce le réaménagement des compétitions avec la deuxième division régionale. Plusieurs innovations ont été apportées. La date du prochain championnat est connue et on sait quand il prendra fin avec les dates précises, la mise sur pied des commissions, la structuration du secrétariat général… N’avez-vous pas l’impression que les choses s’améliorent et qu’il faut les laisser travailler ?
JA Bell: Vous-mêmes vous dites qu’ils annoncent. Ce sont des choses dont j’ai parlé il y a longtemps et ils n’ont pas écouté. Le jour où est arrivé un blanc ici, ils ont couru pour écouter et pour essayer d’appliquer. Je mets au défi quelque étranger que soit d’arriver au Cameroun et de mieux comprendre ce qu’il y a à faire que moi.
Je vous donne ce défi. Je mets tout ce que je pourrais avoir comme fortune dans ce pari. Amenez-moi quelqu’un venant de l’étranger qu’on discute autour d’une conférence et on verra s’il peut parler de solutions au football Camerounais mieux que moi.
Bénezet est venu leur dire quelque chose que je leur répète depuis. Vous ne pouvez pas avoir une deuxième division avec 300 clubs. Le football n’est pas l’assemblée nationale. N’essayez pas d’y voir représentées toutes les parties du Cameroun. Ce n’est pas comme ça, c’est au mérite sportif. Maintenant ils veulent appliquer ce que Bénezet a dit, je vous donne ma chemise en garantie qu’ils ne sauront pas l’appliquer, parce que Bénezet lui-même l’a dit et ne sait pas comment l’appliquer au Cameroun. Il n’avait pas la prétention non plus de leur dire comment l’appliquer. Mais de les voir courir en un mois pour adopter les incitations de Benezet comme des ordres, ça prouve bien qu’on n’est peut être pas encore indépendant, ce n’est pas sérieux. Vous n’avez pas besoin d’un Français sortant de l’avion pour venir vous dire ce qu’il faut pour votre football. Ce n’est pas possible, c’est nous insulter. C’est vrai que ceux qui nous insultent n’ont aucune dignité, ne représentent rien, donc ne comprennent pas, mais moi heureusement que j’ai fait mes preuves là bas et qu’il n’ y aura jamais personne à titre individuel pour me mépriser. Mais c’est très insultant, nous donnons l’air d’un pays habité par les attardés mentaux.
Camfoot.com: Il y a quand même lieu de se féliciter de ce championnat de deuxième division régional à huit clubs qui servira de tamis pour arriver à l’élite, non ?
JA Bell: Ça ne peut pas marcher. Un championnat de deuxième division à huit clubs, je vais vous le dire. Ces messieurs n’ont pas pensé à une chose. Cela veut dire 14 matches dans l’année. On est footballeur avec 14 matches dans l’année ? Je suis sûr que vous, le dimanche matin dans une année vous jouez plus que 14 fois.
Quel est ce championnat qui va être juste derrière le championnat d’élite avec ses huit clubs donc 14 matches dans l’année ? Si vous dites qu’il n’y a pas de moyen pour jouer en première division sur l’étendue du territoire, quand vous ferez vos huit clubs avec vos trois régions, premièrement il faudrait que ces gens se rappellent qu’il y a des divisions, et il y a des choses qu’on ne divise pas, on ne divise pas une province, donc dix provinces divisées par trois régions. Il y a bien une province qui flotte, et pourquoi il y a une région qui aura quatre provinces ? Vous avez ces mêmes clubs de deuxième division qui n’arrivent pas actuellement. Moi je suis du littoral où il y en a 32 clubs en deuxième division et où on les a reparti en quatre groupes pour minimiser les dépenses, dit-on. Si vous voulez minimiser les dépenses dans la même province, qu’est-ce que ce sera avec trois provinces ?
Camfoot.com: Que Proposez-vous, Mr Bell ?
JA Bell: J’ai mes solutions mais pour l’instant je suis dans le rôle de celui qui critique. L’acheteur de Yaourt n’a pas le devoir de donner la composition d’un bon Yaourt. Il dit simplement que votre yaourt n’est pas bon.
Camfoot.com: Mais si on vous consulte quand même au nom du football , vous avez quand même un devoir non ?
JA Bell: J’ai servi le football plus que tout ceux-là. Rappelez-vous quand même que j’ai été à trois coupes du monde, j’ai gagné deux CAN.
Vous savez depuis 1960 le mérite est devenu un délit au Cameroun. Et vous avez toutes ces incompétences qui briment ceux qui sont compétents et tout le monde cherche à courber l’échine en disant que quand tu sais, faut pas montrer que tu sais.
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Camfoot.com: Plusieurs dirigeants de la fédé clament d’ailleurs haut et fort que vous avez été amis que vous avez grandi ensemble à Douala, on ne va pas citer les noms. Les connaissez-vous ? agissent-ils en votre nom ?
JA Bell: Moi aussi je ne citerai pas les noms. Il ne s’agit pas d’amitié, pour l’amitié qu’ils viennent me voir chez moi. Il s’agit du Cameroun et c’est un gros problème avec notre pays. Certains n’arrivent pas à s’élever au niveau du nationalisme, du patriotisme. Je parle là de l’avenir de mon pays que je considère comme ma mère. Il y a pas d’amitié quand tu peux insulter ma mère. Il y a pas d’amitié si tu empoisonnes ma mère. Voilà de quoi il s’agit. Il faudrait que les Camerounais arrivent à s’approprier leur pays. On a un gros souci même politique, les gens ne comprennent pas où va le Cameroun, même quand le président Biya essaye de donner une orientation.
Camfoot.com: Vous vous lancez là en politique, un terrain où on ne vous connaissait pas beaucoup ?
JA Bell: C’est le terrain de la réflexion. Vous savez tous « mes amis », vous ne pouvez pas les inviter à autre chose que le football. Je peux parler politique. Le président Biya est l’homme qui a décidé du pluralisme au Cameroun, pourtant il s’est trouvé beaucoup de gens dans les dernières élections qui sous le prétexte de le servir ont réclamé du 100%, c’est-à-dire tout le contraire de ce que veut dire on sort du parti unique. Quand on sort du parti unique c’est qu’on a rejeté les 100%, vous savez pourquoi ça arrive ? C’est parce que depuis 1960, on a fait la promotion des médiocres et les gens compétents sont obligés de se taire. Les médiocres parlent à notre place à tous. Résultat, une connerie pareille, un homme avec le moindre bon sens, ne dirait pas à la suite du président Biya, je veux du 100%. Si le président Biya voulait du 100 %, il serait resté au parti unique. Notre football a été ramené au niveau du cerveau d’un garçon du primaire.
Camfoot.com: Qu’est-ce qui s’est passé pour que votre nom ne figure pas dans la liste des candidats publiée par la Fecafoot pour le poste de sélectionneur de l’Équipe Nationale?
JA Bell: Vous êtes journalistes et vous n’êtes pas capables de vous poser les questions. Moi je vais vous les poser alors. Où étiez-vous lorsque notre fédération donnait cette image du Cameroun? Ils ont lancé un appel d’offre, ils ont réçu des dossiers, ils ont lancé un deuxième appel d’offre, ils ont reçu les dossiers, puis ils lancent un troisième en disant exclusivement sur Internet et que les précédents dossiers ne sont pas valables. C’est vous les journalistes qui auriez dû dénoncer cela parce que ça donne du Cameroun une image encore une fois de pays habité par les attardés mentaux.
Quand vous voulez recruter quelqu’un, premièrement vous n’avez pas besoin de dossier. Quand vous demandez le dossier, c’est que vous ne le connaissez pas. Si vous le connaissez, vous ne le lui demandez pas parce que vous savez que vous en avez besoin; première étape.
Deuxième étape, quand les gens ont envoyé leur dossier, avant de lancer un deuxième appel d’offre, vous devez pouvoir dire soit que vous êtes insatisfaits de tous les dossiers que vous avez déjà reçu soit que simplement vous ne les avez pas encore ouverts auquel cas vous dites à d’autres que vous avez prorogé les délais et qu’ils peuvent envoyer les dossiers. Un dossier d’appel à candidature n’a pas de validité. Il présente un intérêt ou pas.
Camfoot.com: L’appel d’offres publiée par la Fecafoot stipulait que tout le monde devrait repartir à nouveau en envoyant sa candidature par Internet. Pourquoi ne pas l’avoir pas fait ?
JA Bell: C’est là que je vous dis que vous les journalistes vous devez pouvoir poser les questions. Il y a quoi sur Internet ? Je veux ce job mais ce n’est pas pour ça que je dois me mettre à genoux. Je ne joue plus au football depuis 94 et je vis normalement. Je viens de vous le dire, si vous cherchez un collaborateur pour votre organe de presse et que vous rencontriez un garçon que vous trouvez valable, même si vous ne lancez votre appel que formellement trois jours plus tard vous iriez chercher celui que vous avez déjà vu, donc il n’ y a pas besoin de dire à des gens qui ont déjà envoyé les dossiers, renvoyez-nous le même dossier par internet. Vous savez pourquoi ? Parce que ce sont des gens du CM1 comme je disais, donc ils croient qu’à la face du monde ils apparaissent grands parce qu’ils utilisent Internet.
Comment demander à quelqu’un qui a déjà envoyé sa candidature de le refaire par Internet ? vous croyez épater qui en parlant d’Internet ? Mon fils qui a sept ans est sur Internet tous les jours, en plus vous mettez une commission sur pied pour étudier les dossiers. Entre nous vous pouvez me répéter les noms des membres de la commission de la fedé, on parle de Iya Mohammed, David Mayebi, Atangana Mballa et Wansi Dominique. Dites-moi là dedans lequel est habilité à me juger quand on parle de football ?
Camfoot.com: Excusez-moi, mais en dehors de Jean René Atangana Mballa et David Mayebi qui sont des anciens footballeurs, il y a quand même Dominique Wansi qui a fait ses preuves dans l’entraînement et vient d’être nommé directeur du département technique et du développement à la Fecafoot ?
JA Bell: Je le respecte c’est bien. Je pense que si Wansi veut du respect, il y a des choses qu’il ne devrait pas faire.
Camfoot.com: Quelles sont les démarches que vous avez entrepris depuis que vous êtes au courant que votre nom ne figure pas sur la liste des candidats ?
JA Bell: Je suis un homme cohérent. Je n’ai pas besoin de prendre les dispositions. Je m’attendais à cela. Rappelez-vous que si j’ai déposé un dossier c’est parce que beaucoup de gens au Cameroun me l’ont demandé, donc je ne vais pas le déposer deux fois pour faire plaisir à M. Iya ou Atangana Mballa ou Mayebi. Vous voulez que je vous dise qui sont ces gens ? Quand je jouais au football professionnel, c’était ceux qui m’attendaient à la guérite. Ils n’ont jamais connu un vestiaire professionnel, donc je vais me faire juger par des gens qui venaient chez moi pour humer un peu d’odeur du football professionnel. Je vais aujourd’hui me faire juger par eux, et ils vont me dire à moi de leurs envoyer deux fois mon dossier. Quel dossier, à votre avis il y a quoi dans un dossier d’appel à candidature ? Il y a votre curriculum, mon CV s’il y a quelqu’un parmi eux qui ne le connaît pas, c’est une raison supplémentaire pour qu’il soit viré. Vous ne le croyez pas ?
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Camfoot.com: Comment peut-on entrevoir la suite pour vous?
JA Bell: Ce n’est pas pour moi, c’est pour l’équipe nationale. Je suis Camerounais, je regarde faire
Camfoot.com: Un commentaire sur la short list de cinq candidats ?
JA Bell: Je ne vais pas la commenter …
Camfoot.com: On parle de Artur Jorge, Philippe Troussier….
JA Bell: Bien sûr, je n’ai rien à dire c’est très bien… D’abord ce sont les entraîneurs, je pense que je ne vais pas médire sur un entraîneur. Je vais vous poser une question, je fais le pari mondial qu’on ne trouvera pas un étranger capable de mieux gérer les affaires du Cameroun que moi, et souvenez vous que de braves camerounais avaient estimé que le Cameroun avait produit des enfants suffisamment émancipés désormais pour s’occuper de leurs affaires, c’est ça le sens de l’indépendance.
« Moi j’ai été capitaine de l’Olympique de Marseille. Une équipe française où les joueurs étaient tous des leaders… »
Camfoot.com: Ce qui se dessine c’est que l’entraîneur sera forcement un expatrié… ?
JA Bell: Lorsque vous avez des complexés à la Fecafoot qui ont peur devant un expatrié, vous voulez qu’ils vous fassent quel genre de choix ? Voilà des gens qui pensent que tous les expatriés leurs sont supérieurs et m’obligent moi à venir dire des choses contre les expatriés. Je n’aime pas ça parce que justement je ne suis pas raciste. Vous savez pourquoi je ne suis pas raciste ?
Vous étiez peut-être jeune. Moi j’ai été capitaine de l’Olympique de Marseille. Une équipe française où les joueurs étaient tous des leaders. Giresse venait de Bordeaux il était capitaine là bas, LeRoux était capitaine à Nantes, Domergue était capitaine à Toulouse, Alofs était capitaine de l’équipe d’Allemagne, Foster était capitaine de Stuttgart, Delamontagne était capitaine à Laval, tous étaient capitaine d’où ils venaient. Et moi le Camerounais, j’étais leur capitaine à Marseille. Etant donné que j’ai pu faire au moins jeu égal avec eux, j’estime juste être plus qualifié dès lors qu’il s’agit de NOTRE football.
Camfoot.com: Vous indexez explicitement la Fecafoot. Et pourtant on sait que c’est un processus où le ministère des sports est tout aussi concerné. Le ministre des sports peut-il prendre ses responsabilités et nommer un Camerounais ?
JA Bell: C’est vrai. C’est pour ça que je refuse de commenter parce que je ne peux pas commenter une moitié de processus, parce que en réalité l’équipe nationale appartient à tous les Camerounais. Maintenant les Camerounais sont représentés par le chef de l’Etat qu’ils ont élu et qui a un délégué qui s’appelle Ministre des Sports. Voilà comment je vois les choses. Donc en ce qui concerne l’équipe nationale, je trouve tout à fait normal que le ministre des sports soit imaginatif et courageux parce qu’il n’ y a que lui qui peut proposer quelque chose au chef de l’Etat. Les textes du Cameroun disent bien que le sélectionneur national est nommé par le ministre des sports, donc ça veut dire qu’il reste une étape du processus.
Encore une fois je ne suis pas surpris que les attardés mentaux prennent un expatrié. On l’a vu quand ils ont eu besoin d’un directeur général, ils ont commencé par prendre un blanc et ensuite ils nous ont emmené quelqu’un d’autre, un de leurs amis. Dès que tout cela a échoué, ils ont dit que le poste là n’était pas bon il fallait l’appeler secrétaire général. Or je peux vous dire que quand nous étions à la commission de relecture, nous proposions un secrétariat général et ils en avaient fait un casus belli, c’était directeur général ou rien, pourquoi? Parce qu’ils rêvent tous de cela.
Camfoot.com: Quel commentaire sur la décision du ministre des sports de jumeler les fonctions de sélectionneur national et de directeur technique national ?
JA Bell: C’est une bonne chose s’il s’agissait d’un sélectionneur national qui connait le Cameroun. Mais je dois vous dire que dans la norme, ce sont deux fonctions qu’on ne doit pas juxtaposer. Vous ne pouvez pas parce qu’il y a un tel travail que vous n’ y arriverez pas. Je vais schématiser pour vous et pour l’ensemble des Camerounais.
Le sélectionneur national c’est le type qui s’occupe de la messe du dimanche, le directeur technique c’est celui qui s’occupe du moyen et du long terme, qu’est-ce qui se passera au Cameroun l’année prochaine, qu’est-ce qui se passera au Cameroun dans cinq ans, qu’est-ce qui se passera au Cameroun dans dix ans, c’est à lui de réfléchir là dessus et de faire avec le président de la fédération une politique technique nationale qui tend à faire en sorte que ces prévisions d’avenir puissent se réaliser. Vous voyez le sélectionneur c’est un type qui veut gagner le match d’aujourd’hui. Vous ne pouvez pas lui demander en même temps de vous préparer l’avenir parce qu’il sait que sa place tient grâce aux résultats d’aujourd’hui, donc il va s’occuper du résultat d’aujourd’hui et surtout lorsqu’il n’est pas Camerounais, où va t-il trouver ce nationalisme qui l’amènerait à préparer le Cameroun de dans dix ans quand certains politiciens n’arrivent pas à préparer le Cameroun de dans deux ans
Propos recueillis pas Guy Nsigué à Yaoundé