Le comité exécutif de la fédération camerounaise de Football s’est réuni ce jeudi à l’hôtel Somatel de Yaoundé, non loin du siège de la Fecafoot, à Tsinga. Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour, notamment la validation des matchs de la première partie du championnat, mais surtout l’installation de Patrick Precheur, le nouveau directeur général de la Fecafoot. Cette réunion du comité exécutif a été suivie d’une conférence de presse donnée par Patrick Precheur et le président de la Fecafoot, Iya Mohammed.
Depuis l’assemblée générale du 7 mai dernier qui avait permis aux membres de l’assemblée générale de constituer le comité exécutif, la rencontre de jeudi marquait donc la première sortie de cet organe de décision de la Fecafoot. Autour du président de la Fecafoot Iya Mohammed, les membres du comité se sont donc penchés sur plusieurs dossiers. On notera tout de même l’absence très remarquée de Alioum Alhadji, l’un des conseillers du bureau exécutif. En effet, l’Honorable Alioum Alhadji qui occupait le poste de chef de département financier lors du précédent mandat n’a jamais digéré sa rétrogradation au poste très honorifique de conseiller. Iya Mohammed, qu’on dit avoir fait de Alioum Alhadji ce qu’il est aujourd’hui, n’a pas manqué de réagir devant son absence (et pourtant, on l’a aperçu dans la ville la veille) ; » Ceux qui ont décidé de partir de notre équipe nous montre qu’ils étaient là pour d’autres intérêts, parce que, rétrogradé ou pas, celui qui veut travailler le fera « .
De ce comité exécutif, on apprend également que les comptes de la Fecafoot ont été bloqués samedi dernier par un particulier qui réclame la somme de 90 millions à la Fecafoot. En effet le propriétaire de l’hôtel Makombé, Édouard Tchokossi, a fait sceller les comptes de la Fecafoot pour des arriérés qui datent de 1990. Iya Mohammed qui crie à la machination perpétrée pour perturber la Fecafoot dit ne pas reconnaître cette dette qui date de l’époque où il n’était pas à la Fecafoot. » Nous avons hérité d’une fédération avec 700 millions de dettes, nous avons pu éponger une bonne partie. C’est chaque jour que les gens se présentent pour réclamer leur argent et pourtant nous ne savons pas comment s’est passée leur transaction avec les gens qui nous ont précédés. Conséquence, il faut dépenser des sommes énormes pour payer les avocats… Malgré tous ces efforts, vous nous acculez. C’est injuste que connaissant dans quel état se trouvait la fédération, que vous ne nous facilitez pas la tâche « . Ce cri de cœur de Iya Mohammed lors de la conférence montrait à quel point la Fecafoot est persécutée en ce moment.
Le président de la Fecafoot a profité de cette rencontre pour demander aux membres du comité et même du bureau exécutif de réduire les dépenses et maximiser les entrées. On sait par exemple que tous les membres du comité et même du conseil touchaient des salaires costauds chaque mois. L’organisation de l’assemblée générale coûte à la fédération camerounaise de football la rondelette somme de quarante millions de francs, une somme en réalité que se partagent les membres de l’assemblée comme frais de mission, d’hébergement et de restauration. Le Président Iya entend donc revoir le train de vie des membres du comité exécutif.
Un des moments forts de ce comité était l’installation officielle du français Patrick Precheur au poste de Directeur général. Le Français a d’ailleurs obtenu son permis de séjour et son certificat de travail. Iya Mohammed a d’ailleurs regretté qu’après seulement un mois passé à la Fecafoot, que certains membres soient encore entrain de naviguer à contre courant. On sait par exemple que certains cadres du bureau directeur ont tout tenté pour que le ministère du travail ne délivre pas à Precheur son certificat de travail. Une situation qui s’explique par la rigueur des changements que le nouveau DG impose, privant ainsi certains cadres de leurs avantages. Pour lui témoigner toute sa confiance, le président Iya lui a d’ailleurs donné mandat de définir les rôles des autres vices présidents. Le français qui a pris les rênes depuis un mois a dressé l’état de la maison qu’il a hérité. » J’ai trouvé une Fecafoot donc l’image a été ternie, où il manque de solidarité entre le personnel, une gestion vraiment mauvaise, aucun organigramme, la gestion au jour le jour, aucun chronogramme, le personnel démotivé « . Precheur n’est pas passé par quatre chemins pour faire le diagnostic de la structure qu’il va diriger pendant les deux années à venir. Il a renchéri: » La Fecafoot, c’est comme une équipe de football, s’il y a des gens qui ne veulent pas mettre de la bonne volonté, c’est clair qu’ils vont s’exclure d’eux-même, car dans une équipe c’est le collectif qui doit primer « . L’on apprend ainsi que le nouvel administrateur s’est fixé trois grands objectifs dans son mandat : la réorganisation et la modernisation administrative, la recherche et l’augmentation des ressources financières, et enfin l’épineux problème des stades de football.
Pour ce qui est du bilan de la phase aller, tous les résultats acquis sur le terrain ont été validés. Ce qui signifie que la Foudre d’Akonolinga reprend les trois points du match litigieux face à Astres de Douala. Par contre son joueur Njana Onana Anselme, auteur de deux signatures, écope de deux ans de suspension.
Au cours de la conférence, le président Iya Mohammed a donc saisi l’occasion pour présenter à la presse quelques projets de la Fecafoot. Il a parlé d’un partenariat que la Fecafoot s’apprête à signer avec les Américains. Dans ce partenariat il est question pour les Américains de produire des documentaires sur le football camerounais, d’enregistrer les matchs du championnat camerounais qu’ils vont aller diffuser dans leur pays. Ce partenariat, s’il se concrétise, va permettre à la Fecafoot d’engranger un million de dollars. Il est également question dans les prochains jours d’envisager la construction des aires de jeu pour l’organisation du football jeune.
Côté coulisses, il faut signaler la menace de grève des clubs de l’élite, s’ils ne rentrent pas en possession de la deuxième tranche de la subvention du sponsor MTN. À propos de ce sponsor, le président Iya s’est insurgé contre l’attitude des présidents de clubs qui ont perçu la première tranche de la subvention et qui refusent de jouer avec les maillots portants l’effigie dudit sponsor. On notera également cette bagarre qui a faillit opposer David Mayebi à Essomba Eyenga du Tonnerre, au sujet du contrôle de la commission de Marketing. Une commission que l’on dit très « juteuse »…
Guy Nsigué à Yaoundé