Tel que nous l’annoncions précedemment, le comité exécutif de la Fecafoot a limogé son Directeur Général ce mercredi en session extraordinaire. Dans le communiqué final sanctionnant la fin de cette session, il n’est aucunement mentionné les raisons de la rupture du contrat de l’ex-journaliste vedette.
Il a fallu huit d’heures d’horloges aux 25 membres du comité exécutif présents au siège de la Fecafoot à Tsinga pour décider du limogeage de Jean Lambert Nang. Dès huit heures du matin, l’esplanade de l’immeuble de la Fédération Camerounaise de Football à Tsinga était déjà noire de monde. Les hommes de médias et de nombreux curieux attendaient impatiemment le début des travaux. Aux environs de dix heures, son excellence Roger Milla fait son entrée. Après une courte conversation avec quelques membres du comité exécutif présents dans la cour, il va s’adresser aux journalistes. » Je ne peux pas admettre qu’ils sacrifient Jean Lambert Nang; il n’a rien fait, au contraire il est venu empêcher aux gens de voler. C’est pourquoi ils veulent se débarrasser de lui « . Le vieux lion va renchérir, » je vais faire irruption dans la salle, on verra comment ça va se faire. On connaît les vrais voleurs de la Fecafoot. C’est eux qu’il faut chasser ». Alors que Roger Milla s’entretenait avec la presse, il sera invité par une employée de la Fecafoot à regagner la salle des conférences où se tenait la session du comité exécutif.
Le président Iya Mohammed demandera de suite aux journalistes de quitter la salle puisque les travaux, comme toujours, devraient être à huit clos. Dans le même temps, Jean Lambert Nang va tenter de faire son entrée avant que Iya Mohammed d’un geste de la main lui demande de ne pas entrer. On croit alors que les carottes sont cuites pour le fils de Wal. Mais il revient par la suite dans la salle avant de se voir indiquer pour la deuxième et dernière fois la porte de sortie.
Selon nos informations, Roger Milla aura tout essayé pour amener le comité exécutif à surseoir à la décision de mettre un terme au contrat du directeur général. Devant l’insistance des membres du comité à sacrifier le directeur général, l’ambassadeur itinérant se rendra au ministère des Sports rencontrer le ministre Augustin Edjoa afin de solliciter son soutien. Toutes ces manœuvres ne suffiront pas pour freiner l’ardeur des membres du comité, appuyé par le Minsep, à se débarrasser de quelqu’un qui leur avait été imposé par le président de la Fecafoot. Ainsi, Jean Lambert Nang qui auparavant n’avait reçu aucun avertissement, aucun blâme ou même une mise en garde officielle a été viré.
60 millions de Frs CFA pour indemniser trois employés
Le communiqué final sanctionnant les travaux n’apporte aucune précision sur les mobiles de son limogeage. Le responsable de la communication à la Fecafoot, monsieur Abdouraman Hamadou a confirmé que le désormais ex-directeur général de la Fecafoot a reçu un document où il trouvera les raisons de la rupture de son contrat. Le journaliste a refusé de faire la moindre déclaration, de même que Iya Mohammed le président de la Fecafoot. Il faut aussi dire que Jean Lambert Nang après son limogeage s’est expliqué devant les experts comptables de la maison pour justifier certaines dépenses.
Selon certaines informations puisées à bonnes sources, Jean Lambert Nang n’est pas le seul employé que le comité exécutif a validé le départ. On parle de Calvin Mitna, Mvogo Atezoe et Sidonie Tagne tous chargés des compétitions, qu’on dit être des fidèles de Jean René Atangana Mballa, le premier vice-président. Iya Mohammed serait prêt à consentir 60 millions de Frs CFA pour leur indemnité de départ.
Avant le début des travaux, les noms de plusieurs administrateurs circulaient comme étant ceux qu’on allait également sacrifiés. Au finish, aucun membre du comité n’a été inquiété. Iya Mohammed aurait-il volontairement ajouté certains noms pour brouiller les pistes et favoriser ses protégés particulièrement visés par la volonté d’assainissement du premier ministre ? Le cas des membres du comité exécutif évoqué lors des assises du 16 février dernier à l’immeuble étoile n’a pas été soulevé. Iya Mohammed avait d’ailleurs dit qu’il était assez difficile de mettre à la porte les élus.
En dehors de cette mise à l’écart du directeur général de la Fecafoot, le comité exécutif a pris d’autres engagements au nom de la Fecafoot. Le deuxième point du communiqué final indique que « le plan de restructuration et de rationalisation de la gestion du personnel de la Fecafoot sera mis en œuvre sans délai ». Toujours dans les résolutions, le comité exécutif veillera davantage au respect des textes statutaires et réglementaires de la Fecafoot. Enfin, la Fecafoot s’engage à entretenir une collaboration franche et sincère avec la tutelle.
Ainsi mal gérée et rongée par des querelles internes, la Fédération camerounaise de football a choisi la capitulation et accepterait la main mise du gouvernement dans ses affaires. Une main mise qui ne va sûrement pas sans contrepartie tant l’appareil gouvernemental camerounais et ses fonctionnaires véreux ne sont pas des enfants de coeur. Depuis le pourrissement de la situation, on se frotte les mains du côté du Minsep, les yeux rivés sur la poignée de milliards que gère la Fecafoot. On est bien loin de la recherche des vraies solutions qui aideront enfin le football camerounais à sortir de sa torpeur. Pendant ce temps, sur les pseudo terrains, les besoins sont criards et le football se meurt chaque jour un peu plus.
Guy Nsigué à Yaoundé